Articles

Affichage des articles du 2025

La fidélité qui tient un pays

Image
  La fidélité qui tient un pays Laure Conan écrivait : "Le patriotisme, qui fait les grands hommes, fait aussi les grands prodiges." En une phrase, elle disait l’essentiel. Non comme un slogan, mais comme une vérité éprouvée, issue de l’observation des hommes et du temps long. Le patriotisme est d’abord un attachement profond. À une terre, à une langue, à une histoire partagée. Il ne se confond ni avec la fermeture ni avec l’hostilité. Il n’est pas une crispation, mais une fidélité. Il transmet avant de revendiquer. Il porte en lui le sens du devoir, le goût de l’effort, la conscience de ce qui a été reçu et la responsabilité de le transmettre. Il relie l’individu à quelque chose de plus grand que lui, sans jamais nier sa liberté ni sa singularité. Certains s’emploient à présenter ces valeurs comme dépassées, anachroniques ou suspectes. Comme si aimer son pays était devenu une faute morale ou un vestige du passé. Pourtant, il suffit de regarder la réalité pour mesurer combien...

Le jour se lève sans bruit

Image
Le jour se lève sans bruit Une lumière pâle glisse sur les herbes, s'attarde, puis avance. Rien ne presse. Je respire avec le paysage. L'air entre, frais, chargé d'odeurs de terre et de feuilles humides. Il ressort plus lentement, emportant ce qui n'a plus besoin de tenir. Le monde fait de même. Il inspire, il expire. Depuis toujours. Un arbre seul tient la ligne. Ses racines travaillent dans l'ombre, patientes. Il ne cherche pas à convaincre. Il pousse, simplement. Le vent passe dans ses branches comme une voix ancienne. Elle ne donne pas d'ordres. Elle rappelle. Le chemin n'est pas droit. Il s'efface parfois sous l'herbe, puis revient. La pluie le marque, le soleil le durcit. Chaque pas le redessine. Marcher, c'est accepter cela. Ne pas tout voir, mais avancer quand même. Plus loin, l'eau glisse sur les pierres. Elle n'insiste pas. Elle contourne. Elle trouve toujours une issue. Sa lenteur n'est pas une faiblesse. C'est une forc...

Le temps qui demeure

Image
  Le temps qui demeure Je te souhaite le temps qui ne presse pas, celui qui s’etire entre deux souffles, quand la lumiere change sans bruit et que la terre continue son ouvrage. Je te souhaite des matins lents, ou l'air est encore frais sur la peau, ou les arbres parlent plus bas et ou rien n'exige d'être autre chose que présent. Je te souhaite le temps de regarder pousser, les saisons, les gestes, les liens. Le temps qui n'accumule pas mais qui approfondit. Je te souhaite des heures inutiles en apparence, celles ou l'on marche sans but, ou l'on écoute l'eau courir, ou l'on apprend à rester. Je te souhaite le temps de douter sans te perdre, de tomber sans te durcir, de comprendre que la lenteur n'est pas un retard mais une forme de fidélite. Je te souhaite le temps de la nature, celui qui ne se mesure pas, qui revient toujours sans rien reclamer. Je te souhaite le temps d'aimer sans calcul, de transmettre sans discours, de laisser une trace discr...

Garder l’essentiel

Image
  Garder l’essentiel Je ne vois pas la culture comme un empilement de savoirs. Ce n’est pas une course aux dates ni aux noms. Pour moi, elle commence avec le bon sens affûté, la capacité à réfléchir avant de juger, à chercher des preuves plutôt que des certitudes confortables. Elle demande de l’attention et du temps. La culture m’apprend à douter sans me perdre. À accepter de ne pas tout savoir, à reconnaître la complexité des choses, à avancer sans précipitation. Elle m’invite à rester modeste dans mes opinions, à écouter, à attendre parfois, sans renoncer à comprendre. J’essaie de garder l’esprit ouvert mais solide. Ne pas me laisser emporter par le flou, ni par les explications trop nettes qui simplifient à l’excès. Me tenir à distance des excès, des idées rigides, des discours qui prétendent détenir toute la vérité. Je me méfie des certitudes imposées, surtout quand elles se parent de raison ou d’autorité. Mais je ne me laisse pas non plus séduire par les raccourcis faciles. Le...

Tant que le jour revient

Image
Tant que le jour revient Je ne cesserai pas de t’aimer, Non par promesse ni serment, Mais parce que le jour revient, Même quand la nuit insiste lentement. Tant qu’une lumière tient au ciel, Elle trouve en moi son chemin. Ton visage y demeure simple, Sans éclat forcé, sans lendemain. Notre lien ne promet rien, Il s’installe, il dure, il tient. Il m’apprend la joie sans vertige, Le bonheur discret du quotidien. Je t’écris comme on avance, Un pas posé devant l’autre. Chaque mot suit ta présence, Claire, droite, sans faux apôtre. Avec toi, la nature respire, Elle n’est plus un simple décor. La verdure devient regard, Et le silence trouve son corps. Il est des nuits où le manque veille, Sans plainte et sans appel. Dormir près de toi reste un souhait, Sobre, tenu, essentiel. Les matins passent, je m’y tiens, J’accepte l’ordre des jours. Mais je sais ce que serait l’éveil Si ton souffle était autour. Alors je garde l’essentiel, Sans retenir ni enfermer. Te savoir proche, même absent, Et reste...

Nostradamus, entre histoire et interprétation

Image
  Michel de Nostredame, dit Nostradamus, naît le 14 décembre 1503 à Saint-Rémy-de-Provence et meurt le 2 juillet 1566 à Salon-de-Provence. Apothicaire de formation, il exerce également la médecine à une époque marquée par les épidémies, les guerres et les tensions religieuses. Il pratique aussi l’astrologie, discipline alors couramment utilisée pour tenter de comprendre l’ordre du monde et les rythmes de l’histoire. Il est surtout connu pour son ouvrage Les Prophéties , publié pour la première fois en 1555. Ce recueil de quatrains obscurs et symboliques a nourri, au fil des siècles, l’idée qu’il aurait annoncé de grands événements historiques. Certains y voient des références à des guerres mondiales, à des catastrophes naturelles ou à des crises majeures, mais ces lectures reposent toujours sur des interprétations faites après coup. Les textes de Nostradamus sont volontairement difficiles d’accès. Il y mêle des références antiques, bibliques et astrologiques, ainsi qu’une écriture ...

Palestine : un nom, une terre, une histoire longue

Image
Cette carte montre la Palestine a l’epoque romaine, telle qu’elle est administree par l’Empire.  Le nom Palestine designe alors un espace precis, reconnu officiellement, regroupant plusieurs regions distinctes : Judee, Samarie, Galilee, Idumee et Peree, en lien avec les territoires voisins de la Decapole. Elle rappelle que la Palestine n’est ni un concept recent ni une entite uniforme.  C’est une region historique composee, structuree, habitee, dont le nom et les contours sont attestes dans l’Antiquite par les sources romaines. Palestine : un nom, une terre, une histoire longue Un terme ancien, stable, partagé De l’époque des Croisades au XXe siècle, le terme Palestine traverse les siècles sans rupture. Il est utilisé par les habitants de la Terre sainte, qu’ils soient musulmans, chrétiens ou juifs. Il ne s’agit ni d’un mot récent ni d’une construction politique moderne, mais d’un nom ancien, attesté, inscrit dans une continuité historique documentée. L’origine la plus largeme...

Un message de ton destin

Image
  "Tu es un vieux chêne, forgé par les tempêtes. Ton tronc peut craquer, mais la sève est là - et la racine est ancienne. L’éclair n’est pas une fin, mais un appel. Reprends souffle. Reprends foi. Reprends feu. L’avenir ne t’appartient pas - mais ta force, si. Et ton âme danse encore. " "Ta lumière n’est pas finie. Elle renaît, maintenant, dans l’obscurité féconde. Ce chemin n’est pas une fin, c’est un passage. Le Soleil se lève toujours… même après la nuit la plus noire. "

L’homme que j’aurais voulu être

Image
  L’homme que j’aurais voulu être J’aurais pris le large un matin, Sur un bateau taillé pour tenir Quand le vent cherche à tout briser. Je t’aurais montré des horizons clairs, Où l’air apaise plus qu’il n’éveille. J’aurais laissé derrière moi Les silences qui m’alourdissent. Je t’aurais offert un abri de lumière Pour que tes pas s’y reposent. Et dans la brûlure d’un soir calme, J’aurais oublié mes propres doutes. Je voulais choisir la douceur Avant la prudence des hommes. Tenir ta main sans calcul, Avancer sans me protéger. Mais je suis resté cet homme Qui retient ce qu’il ressent. Pourtant j’aurais aimé plus de paix, Plus de gestes simples et francs. Une tendresse qui ne se monnaie pas, Une parole qui ne tremble pas. Dans ce monde trop pressé, Je cherchais juste un partage vrai. Je t’aurais appelé le soir Pour entendre ta voix posée. Je t’aurais dit viens, on sort, On improvise un morceau de vie. Et sous un ciel sans promesse, J’aurais appris à ne plus fuir...

Je me souviens

Image
  Je me souviens Le souvenir qui brûle. L’espace qu’on n’a pas su laisser. Les années qui passent sans effacer. Et cette question suspendue : était-ce un reve que je n’ai pas su lire. Je me souviens de toi comme d’un été qui refusait de finir. Tes yeux ouverts sur la mer, ta bouche qui frôlait mon nom, ton souffle qui cherchait le mien. Ce jour-la tu as dit il me manque de l’espace. Je croyais que l’amour suffirait. Si j’avais compris, j’aurais desserré les mains au lieu de te retenir. Les années ont passé, lentes comme des vagues sans fin. Je t’ai cherchée longtemps, dans chaque éclat d’eau salée, dans les silences qui séparent deux battements. Tu avais fait ta vie et pris le risque de nous perdre. Je restais la, immobile, a murmurer ton prénom dans le vide, comme une prière qui ne trouve plus d’echo. Dis-le-moi simplement. Est-ce le temps qui apaise ou l’oubli qui nous recouvre. Je n’ai plus de magie pour effacer ton visage, seulement ce vide ou ce reve qu...

L'ombre d'une chute

Image
  L'ombre d'une chute Il y a des images qui marquent, même quand on ne les a pas vécues. Un jour, il a croisé l’un de ceux qu’on appelle les invisibles. Un clochard. Un SDF. L’homme avançait lentement, glissant presque sur le trottoir, comme s’il avait cessé d’appartenir au monde. Personne ne le voyait. Mais lui, il a regardé. Cette silhouette effacée l’a frappé. Sans un mot, elle racontait la fragilité d’une vie qui bascule dans le silence. Il ne connaissait rien de l’histoire de cet homme. Rien de sa chute. Mais cette image, il l’a gardée en lui, comme un avertissement muet. Et le jour où tout s’est effondré dans sa propre vie - ses repères, son travail, son rôle, cette image est remontée à la surface. Elle s’est imposée comme une ombre possible. Il a soudain compris ce que peut devenir un homme quand le sol se dérobe sous ses pas. Et il a eu peur. Pas pour lui. Pour sa famille. La peur de ne plus pouvoir les protéger. De ne plus assurer ce qu’il avait toujours tenu pou...

Toujours ce feu discret

Image
  Toujours ce feu discret La nuit avance à pas légers. Un souffle passe, presque rien. Je retrouve en moi cette trace qui doucement me mène à toi. Toujours cette envie d’aimer, mais tenue dans le calme du soir. Un désir qui ne dit pas tout, et qui cherche encore ton ombre. Quand ta présence se rapproche, le monde devient plus lent. Un geste simple, un regard, et la nuit trouve sa mesure. Tu es belle dans ce silence où rien ne presse, rien ne force. Ton souffle effleure le mien comme un secret partagé. Je ne sais pas toujours où tu vas, ni quel chemin te conduit. Mais il suffit de peu de choses pour que je te sente tout près. Toujours cette envie d’aimer, discrète, patiente, fidèle. Et dans la nuit qui nous enveloppe, je garde ton nom comme une lumière.

La plage au soir calme

Image
  La plage au soir calme Sur le sable lent du soir, une ombre restait immobile. Le vent glissait sur son visage, effaçant doucement ses larmes. La mer portait un silence clair, un appel presque murmuré. Je marchais sans savoir pourquoi, attiré par cette solitude. Il a suffi d’approcher pour que la nuit change d’allure. Un geste simple, retenu, et le chagrin s’est apaisé. La plage gardait sa lumière, une clarté douce, presque douce. Son regard s’est relevé comme si quelque chose revenait. Dans ce calme revenu, tout semblait reprendre sa place. Un sourire a traversé l’air, fragile et pourtant solide. Laissons-le reste à la mer, laissons le soir faire son œuvre. Il suffit parfois de peu pour que la nuit devienne douce.

La part fragile des saisons humaines

Image
  La part fragile des saisons humaines Les temps difficiles créent des hommes forts, les hommes forts créent des temps prospères, les temps prospères créent des hommes faibles, les hommes faibles créent des temps difficiles. Il y a des phrases qui traversent les siècles comme un constat silencieux. Les temps difficiles créent des hommes forts, dit-on. Et c’est vrai qu’au cœur des périodes rugueuses, l’être humain apprend à serrer les dents, à tenir debout malgré la crainte, à s’appuyer sur l’essentiel. La force n’est jamais un choix, mais une nécessité. Puis viennent les jours plus clairs. Les hommes solides construisent des temps prospères. Ils rebâtissent, transmettent, stabilisent. Ils savent ce que coûte une saison de tourmente et cherchent à en préserver les autres. Leur force devient discrète, presque ordinaire, mais elle soutient tout. Dans ces périodes apaisées, quelque chose se relâche. Les temps prospères créent des hommes faibles, non par faute morale, mais par s...

L’appui d’une autre énergie

Image
  L’appui d’une autre énergie Il y a des jours où tout se resserre. Le corps. L’esprit. Et ce silence, autour, plus lourd que les douleurs. Il avance comme il peut. Il se rend aux rendez-vous. Il prend les traitements. Il attend les résultats. Il tient, mais il sent bien que quelque chose, en lui, s’éteint doucement. Une fatigue sans nom. Une solitude qu’il n’ose plus dire. Alors, parfois, il descend dans le bas de son village. Là où vit Gilbert le charmeur. On le connaît depuis toujours, cet homme-là. Ni médecin, ni sorcier. Juste quelqu’un qui écoute. Qui pose ses mains avec lenteur. Qui murmure des mots dont on ne sait pas toujours s’ils viennent de lui ou d’ailleurs. Il ne promet rien. Il ne guérit pas. Mais il accueille. Ce geste ne soigne pas au sens qu’en donnent les hôpitaux. Mais il soulage autrement. Il rouvre un passage. Un souffle. Un lieu intérieur où il peut, pour un moment, poser ce fardeau invisible qu’il porte seul depuis si longtemps. La maladie l’a éloigné intéri...

Le Dernier Souffle du Silence

Image
Le Dernier Souffle du Silence   Le jour se lève doucement.   Elle ouvre les yeux à six heures, comme chaque matin. Son corps connait l’heure sans avoir besoin d’une horloge. La lumière qui glisse par la petite fenêtre de la cuisine n’a rien de spectaculaire, mais elle lui suffit. Elle respire lentement, laisse ses muscles se réveiller, puis pose les pieds sur le sol froid. Ce contact la ramène à la réalité, a cette maison qui l’entoure depuis tant d’années. Le parquet, sous son poids, répond par de petits craquements familiers. Elle avance dans ce silence qui, à force d’être entendu, est devenu presque une présence.   Un espace rétréci   Elle se lave à l’évier, un peu penchée sur l’eau claire qui coule faiblement. Le miroir de l’étage, celui devant lequel elle soignait autrefois son apparence, reste hors de portée. Les marches ne sont plus un simple escalier, mais un obstacle auquel elle a renoncé. Ce renoncement n’a pas été brutal. Il s’est impose au fil des...

Sous la peau de l’homme

Image
  Sous la peau de l’homme Avant les fautes et les fuites Avant les fièvres du regard Avant les rêves qui s’effritent Et les départs sans au revoir Avant les mots, les silences Avant le doute, avant la nuit Avant que s’efface l’enfance Sous la fatigue et les oublis Il y avait ce souffle clair Cette innocence qui ne sait pas Que la tendresse peut se taire Et que la vie choisit ses pas Je revois mes mains minuscules Dans celles de ma mère, apaisé Un monde encore sans crépuscule Où rien ne pouvait me blesser J’étais un ange sans mémoire Sans ombre au bord du chemin Un cœur neuf, sans territoire Un matin qui ne craignait rien Puis l’homme est venu, maladroit Cherchant sa route, ses raisons Portant ses peurs comme des croix Et ses fiertés pour illusions Mais sous la cendre du visage Sous l’usure des lendemains Je sens parfois, au fond, l’image De cet enfant qui dort encore, très loin.

Ce qui demeure

Image
  Quand la vie se fait lourde et que les liens se distendent, il reste encore la lumière du matin, le vent sur la peau, le souvenir d’un rire ancien. L’énergie ne vient plus des autres, mais de ce qui demeure en nous, de ce que nous avons aimé, transmis, tenté, écrit. Les forces changent de visage : elles ne poussent plus à courir, mais à rester debout, à regarder le monde sans amertume. Chaque existence laisse un éclat que d’autres ramasseront un jour. C’est ainsi que tout continue, même quand tout paraît fini.

La lumière se souvient

Image
  La lumière se souvient Je me souviens. Rien n’était prévu, rien n’était dit. Ton regard a trouvé le mien, et tout s’est éclairé. C’était simple, sans promesse, sans détour. Avant les mots, je savais déjà. Je t’ai serrée dans la lumière. Le monde s’est tu. Tout tenait dans cet instant. Le bonheur ne demandait rien, il était là, tranquille. Avant toi, j’étais seul, sans élan, sans route. Ton regard a ouvert une porte. Un souffle a traversé ma vie. J’ai senti revenir la clarté. Depuis, je garde ce moment en moi. L’amour brillait dans tes yeux, paisible et sûr. Il brillait encore dans ton sourire. Le temps a passé, la lumière s’est adoucie. Mais parfois, quand je ferme les yeux, je te revois, debout au bord du jour.

La lumière des vivants

Image
  La Toussaint, le 1er novembre, est une fête catholique qui célèbre tous les saints, connus et inconnus. Pas seulement les grandes figures canonisées, mais aussi les anonymes, ceux dont la sainteté n’a laissé aucune trace officielle. C’est une fête de lumière, posée au cœur de l’automne, pour rappeler que la mort n’a pas le dernier mot. Elle a été instituée au VIIIe siècle par le pape Grégoire III, d’abord à Rome, puis étendue à toute l’Église. L’idée était d’honorer d’un seul coup cette multitude de vies offertes, sans devoir leur consacrer une date propre. Le lendemain, le 2 novembre, c’est la Commémoration des fidèles défunts : une journée de prière pour les morts. Mais dans la pratique, les deux fêtes se sont mêlées. Beaucoup vont au cimetière à la Toussaint, déposent des fleurs, entretiennent les tombes, se recueillent. Ce geste collectif fait lien entre les vivants et ceux qui les ont précédés. Donc, la Toussaint n’est pas la fête des morts, mais celle des vivants transfigur...

Croire encore en la vie

Image
  Croire encore en la vie Je ne crois pas que le monde soit devenu trop dur pour accueillir des enfants. Je crois plutôt qu’il est devenu trop étroit, refermé sur lui-même. Trop calculé aussi. On ne fait plus d’enfants, on en “prévoit”. On pèse le pour et le contre comme s’il s’agissait d’un placement. Pourtant, la vie ne s’est jamais mesurée à l’aune du confort. Quand je regarde autour de moi, je vois des existences lisses mais fragiles, pleines de peur à l’idée de manquer. Nous avons tant cherché à supprimer le risque que nous avons fini par étouffer le souffle même du vivant. Un enfant, c’est une promesse qui dérange l’ordre que l’on croyait acquis. Il oblige à renoncer à la maîtrise, à accueillir l’imprévisible, parfois l’inquiétude. Je me souviens d’une époque où la vie se transmettait sans discours. Les enfants arrivaient, les aînés veillaient, la communauté suivait. Personne ne se demandait si c’était “raisonnable” d’avoir un enfant. La question n’était pas économique, mais ...

La boxe, une amitié à toute épreuve

Image
La boxe, une amitié à toute épreuve Une rencontre décisive Vers mes 20 ans, Jacky Pottelleret, ancien pompier de Paris, est entré dans ma vie. Deux ans de plus que moi, brut, franc, fidèle. Notre première rencontre fut brutale : une bagarre autour de mon frère, une mêlée confuse où nous nous sommes retrouvés opposés.  Quelques heures plus tard, à la buvette, un verre de rosé à la main, tout avait basculé.  Ce soir-là, une amitié solide est née. Découvrir le ring C’est avec Jacky que j’ai découvert la boxe, à l’ASM de Clermont-Ferrand. Pas pour briller, ni pour se donner en spectacle. Mais pour tenir debout. Pour apprendre à faire face. L’idée venait de lui.  Chaque semaine, nous nous entraînions sans relâche. Le sérieux, l’endurance, la régularité ont fini par se voir. On nous remarquait. Nous, on y trouvait une joie simple et profonde. La leçon d’un champion Un soir, seul devant le sac de frappe, un homme s’est approché.  Quelques conseils, un regard attentif...

Le Fil d’une Vie

Image
  Le Fil d’une Vie   Né d’un souffle ancien, porté par les vents, Chaque pas gravé dans les registres d’antan. Du travail aux silences, des espoirs du temps, J’ai marché sans détour, digne, et droit. Ils furent des mains calleuses, des voix retenues, Des bâtisseurs d’ombre au courage têtu. Leurs gestes sans mots, leurs veilles sans bruit, M’ont appris à aimer sans le dire. J’ai appris que rien ne tombe du ciel, Que l’espoir, parfois, a le goût du sel. Qu’on avance à force de bras et d’absence, Et que l’amour vrai se dit en silence. Des murs levés, des jours tenus, Des proches guidés, des rêves soutenus. Et si la gloire m’a fui sans regret, J’ai transmis - c’est tout ce que je voulais. Un homme n’est pas ce qu’il possède, Mais ce qu’il donne, ce qu’il cède. Je laisse ici, à ceux qui viendront, Un fil tendu, solide, profond. Transmettre sans bruit, dans la vérité du souvenir.