Le jour se lève sans bruit


Le jour se lève sans bruit

Une lumière pâle glisse sur les herbes, s'attarde, puis avance. Rien ne presse.

Je respire avec le paysage. L'air entre, frais, chargé d'odeurs de terre et de feuilles humides. Il ressort plus lentement, emportant ce qui n'a plus besoin de tenir. Le monde fait de même. Il inspire, il expire. Depuis toujours.

Un arbre seul tient la ligne. Ses racines travaillent dans l'ombre, patientes. Il ne cherche pas à convaincre. Il pousse, simplement. Le vent passe dans ses branches comme une voix ancienne. Elle ne donne pas d'ordres. Elle rappelle.

Le chemin n'est pas droit. Il s'efface parfois sous l'herbe, puis revient. La pluie le marque, le soleil le durcit. Chaque pas le redessine. Marcher, c'est accepter cela. Ne pas tout voir, mais avancer quand même.

Plus loin, l'eau glisse sur les pierres. Elle n'insiste pas. Elle contourne. Elle trouve toujours une issue. Sa lenteur n'est pas une faiblesse. C'est une force qui dure.

Quand le ciel se couvre, la lumière change. Les couleurs s'assombrissent, les formes se taisent. Ce n'est pas une fin. C'est une pause. La terre boit, le silence travaille.

Le soir vient sans rupture. Les ombres s'allongent, les bruits se raréfient. On entend mieux ce qui compte. Un souffle, un pas, un battement.

Je reste là, accordé au rythme. Ni au dessus, ni à part. Juste présent.
Comme la nature.

Qui ne promet rien, mais qui continue. 

Biographie et Généalogie