L’homme que j’aurais voulu être
L’homme que j’aurais voulu être
J’aurais pris le large un matin,
Sur un bateau taillé pour tenir
Quand le vent cherche à tout briser.
Je t’aurais montré des horizons clairs,
Où l’air apaise plus qu’il n’éveille.
Sur un bateau taillé pour tenir
Quand le vent cherche à tout briser.
Je t’aurais montré des horizons clairs,
Où l’air apaise plus qu’il n’éveille.
J’aurais laissé derrière moi
Les silences qui m’alourdissent.
Je t’aurais offert un abri de lumière
Pour que tes pas s’y reposent.
Et dans la brûlure d’un soir calme,
J’aurais oublié mes propres doutes.
Je voulais choisir la douceur
Avant la prudence des hommes.
Tenir ta main sans calcul,
Avancer sans me protéger.
Mais je suis resté cet homme
Qui retient ce qu’il ressent.
Pourtant j’aurais aimé plus de paix,
Plus de gestes simples et francs.
Une tendresse qui ne se monnaie pas,
Une parole qui ne tremble pas.
Dans ce monde trop pressé,
Je cherchais juste un partage vrai.
Je t’aurais appelé le soir
Pour entendre ta voix posée.
Je t’aurais dit viens, on sort,
On improvise un morceau de vie.
Et sous un ciel sans promesse,
J’aurais appris à ne plus fuir.
Les temps changent, dit-on,
Et chacun garde son propre cap.
Mais au fond, tout ce que j’espérais
Était une présence qui répond.
Un regard qui traverse la nuit
Et ne détourne pas le sien.
Si j’avais eu d’autres gestes,
J’aurais été plus large, plus vrai.
Plus proche de cet élan discret
Qu’on appelle romantique.
Et malgré tout, je reste cet homme
Qui avance encore pour aimer.