Je me souviens
Je me souviens
Le souvenir qui brûle.
L’espace qu’on n’a pas su laisser.
Les années qui passent sans effacer.
Et cette question suspendue :
était-ce un reve que je n’ai pas su lire.
Je me souviens de toi
comme d’un été qui refusait de finir.
Tes yeux ouverts sur la mer,
ta bouche qui frôlait mon nom,
ton souffle qui cherchait le mien.
Ce jour-la tu as dit
il me manque de l’espace.
Je croyais que l’amour suffirait.
Si j’avais compris,
j’aurais desserré les mains au lieu de te retenir.
Les années ont passé,
lentes comme des vagues sans fin.
Je t’ai cherchée longtemps,
dans chaque éclat d’eau salée,
dans les silences qui séparent deux battements.
Tu avais fait ta vie
et pris le risque de nous perdre.
Je restais la, immobile,
a murmurer ton prénom dans le vide,
comme une prière qui ne trouve plus d’echo.
Dis-le-moi simplement.
Est-ce le temps qui apaise
ou l’oubli qui nous recouvre.
Je n’ai plus de magie pour effacer ton visage,
seulement ce vide ou ce reve qui insiste.
Toutes ces années sans toi,
je t’ai cherchée.
Et toutes ces années avec moi,
tu m’as manqué.
C’était peut-être cela, l’espace que tu voulais.
Je me souviens de toi.
Et je crois que je m’en souviendrai
jusqu’au jour ou la mer, elle-meme,
oubliera de reprendre souffle,
laissant la plage sans retour.