La fidélité qui tient un pays
La fidélité qui tient un pays
Le patriotisme est d’abord un attachement profond. À une terre, à une langue, à une histoire partagée. Il ne se confond ni avec la fermeture ni avec l’hostilité. Il n’est pas une crispation, mais une fidélité. Il transmet avant de revendiquer. Il porte en lui le sens du devoir, le goût de l’effort, la conscience de ce qui a été reçu et la responsabilité de le transmettre. Il relie l’individu à quelque chose de plus grand que lui, sans jamais nier sa liberté ni sa singularité.
Certains s’emploient à présenter ces valeurs comme dépassées, anachroniques ou suspectes. Comme si aimer son pays était devenu une faute morale ou un vestige du passé. Pourtant, il suffit de regarder la réalité pour mesurer combien cette lecture est fausse. Ces valeurs n’ont pas disparu. Elles se révèlent lorsque le pays traverse l’épreuve. Elles apparaissent dans l’attention portée aux agriculteurs, aux forces de l’ordre, aux soignants. Dans la solidarité instinctive envers ceux qui nourrissent, protègent et soignent, souvent dans le silence et la contrainte.
Le cœur battant du pays ne se situe pas dans les discours ni dans les postures. Il vit dans les femmes et les hommes ordinaires, ceux qui travaillent, tiennent, assument. Ils n’ont pas renoncé à la fierté. Ils l’expriment sans emphase, sans drapeau agité, à hauteur d’homme. Ils disent ce qu’ils pensent, défendent ce en quoi ils croient, chacun à son niveau, avec lucidité et persévérance.
La fierté n’a pas déserté la France. Elle s’est simplement éloignée de ceux qui en parlent le plus. Elle demeure ancrée dans le réel, patiente, discrète, vivante. Elle ne demande pas de grandes déclarations, mais des actes justes. Et c’est peut-être là, précisément, qu’elle trouve sa force.