Le temps qui demeure
Le temps qui demeure
celui qui s’etire entre deux souffles,
quand la lumiere change sans bruit
et que la terre continue son ouvrage.
Je te souhaite des matins lents,
ou l'air est encore frais sur la peau,
ou les arbres parlent plus bas
et ou rien n'exige d'être autre chose que présent.
Je te souhaite le temps de regarder pousser,
les saisons, les gestes, les liens.
Le temps qui n'accumule pas
mais qui approfondit.
Je te souhaite des heures inutiles en apparence,
celles ou l'on marche sans but,
ou l'on écoute l'eau courir,
ou l'on apprend à rester.
Je te souhaite le temps de douter sans te perdre,
de tomber sans te durcir,
de comprendre que la lenteur
n'est pas un retard mais une forme de fidélite.
Je te souhaite le temps de la nature,
celui qui ne se mesure pas,
qui revient toujours
sans rien reclamer.
Je te souhaite le temps d'aimer sans calcul,
de transmettre sans discours,
de laisser une trace discrète,
comme un sentier dans l'herbe.
Je te souhaite le temps de faire la paix,
avec ce qui a été,
avec ce qui vient,
avec ce qui demeure en toi.
Je te souhaite le temps non pas pour retenir la vie,
mais pour l'accompagner,
pas à pas,
jusqu a ce qu elle te reconnaisse.
Je te souhaite du temps,
simplement.
Assez pour vivre juste,
assez pour vivre vrai.