Recherches : Parcours et cantonnements d’un mosellan du 18e RIR prussien (1895-1916)

Heinrich est né en 1895 à Novéant-sur-Moselle, voici une reconstitution plausible et détaillée de son parcours, en tenant compte de son âge et du contexte historique et militaire :

1. Jeunesse et conscription

- Naissance en 1895 à Novéant-sur-Moselle :

   - Novéant, situé en Moselle annexée, faisait partie du Reichsland Elsaß-Lothringen depuis 1871. Heinrich, bien que Mosellan, est automatiquement citoyen allemand et soumis à la législation allemande.

   - La vie dans ce territoire annexé est marquée par une forte germanisation, mais de nombreux Mosellans, comme Heinrich, conservent des sentiments pro-français, ce qui complique leur situation dans l'armée allemande.

- Service militaire :

   - Heinrich aurait été appelé pour son service militaire obligatoire autour de 1913-1914, soit à l'âge de 18-19 ans, selon les lois de conscription allemandes.

   - Il aurait accompli une formation initiale dans un régiment local ou de réserve, avant d’être rappelé en août 1914 lors de la mobilisation générale provoquée par le début de la Première Guerre mondiale.

2. Mobilisation en 1914

- Intégration au 18e Régiment d’infanterie de réserve (18 RIR) :

   - Dès la déclaration de guerre, Heinrich, en tant que conscrit ou jeune réserviste, est affecté au 18 RIR, une unité de réserve basée en Prusse-Orientale.

   - Cette affectation éloignée de sa région natale s’explique par la volonté de l’état-major allemand de disperser les soldats alsaciens et mosellans dans des unités éloignées pour éviter tout risque de désertion ou de mutinerie en faveur de la France.

- Formation et transfert vers le front :

   - Heinrich rejoint les garnisons principales du 18 RIR, à Deutsch Eylau ou Braunsberg, pour y recevoir une instruction complémentaire et s'équiper avant d’être envoyé au combat.

   - Dès la fin de l'été 1914, le régiment est déployé sur le front de l'Est pour contrer les Russes en Prusse-Orientale.

3. Années de guerre : 1914 à 1916

1914 : Engagement sur le front de Prusse-Orientale

- Heinrich participe probablement aux grandes batailles du début de la guerre en Prusse-Orientale :

   - Bataille de Tannenberg (août 1914) : Victoire décisive des Allemands contre les Russes, marquée par des combats acharnés.

   - Bataille des lacs Mazures (septembre 1914) : Autre grande victoire allemande qui stabilise temporairement le front.

- Après ces succès initiaux, le front se stabilise. Heinrich reste probablement en position défensive ou participe à des combats ponctuels jusqu’à la fin de l’année.

1915 : Transfert en Galicie

- Participation à l’offensive Gorlice-Tarnów :

   - Au printemps 1915, le 18 RIR est redéployé en Galicie pour soutenir l’armée austro-hongroise, en difficulté face aux Russes.

   - L’offensive de Gorlice-Tarnów (mai-juin 1915) est une percée majeure qui repousse les Russes sur plusieurs centaines de kilomètres. 

Heinrich participe probablement à cette avancée, mais les combats sont intenses et coûteux en vies humaines.

Conditions difficiles sur le front galicien :

   - La Galicie est une région de marécages, de forêts et de plaines, rendant la vie sur le front particulièrement éprouvante. Les tranchées sont souvent rudimentaires, et les soldats sont exposés aux intempéries, aux maladies (typhus, dysenterie) et à la faim.

1916 : Défense contre l’offensive Brusilov

- L’offensive Brusilov (été 1916) :

   - En juin 1916, les Russes lancent l’offensive Brusilov, l’une des plus grandes opérations de la Première Guerre mondiale, contre les forces austro-hongroises et allemandes.

   - Le 18 RIR, stationné en Galicie, est directement impliqué dans la défense contre cette offensive. Les combats sont extrêmement violents, et les pertes des deux côtés sont massives.

- Mort au combat :

   - Heinrich meurt probablement pendant cette offensive, soit lors d'une contre-attaque allemande, soit en défendant une position face à l’avancée russe.

   - La localisation exacte de sa mort serait en Galicie à Narajowka, dans une zone comprise aujourd’hui entre la Pologne et l’Ukraine. Si son décès a été enregistré, il pourrait figurer dans les archives militaires allemandes.

4. Parcours géographiqu

Voici les étapes géographiques probables du parcours de Heinrich :

1. Novéant-sur-Moselle (1895-1914) :

   - Naissance et jeunesse dans un territoire annexé.

   - Service militaire initial 1913 ? 145e RI de Metz ?

mobilisation en août 1914 ou 1915 ? RIR 18 Prussien.

2. Deutsch Eylau ou Braunsberg (1914) :

   - Cantonnement et formation dans le régiment d’infanterie de réserve n°18.

3. Prusse-Orientale (1914) :

   - Participation aux batailles de Tannenberg et des lacs Mazures.

4. Galicie (1915-1916) :

   - Engagement lors de l’offensive Gorlice-Tarnów en 1915.

   - Mort au combat pendant l’offensive Brusilov en 1916.

5. Facteurs marquants de son parcours

- Sentiment d’appartenance : En tant que Mosellan pro-français, Heinrich aurait probablement ressenti une grande hostilité envers cette situation, mais la désertion était presque impossible sur le front oriental, éloigné de la frontière française.

- Conditions de guerre : Les fronts de l'Est étaient caractérisés par des combats d'une brutalité extrême, combinés à des conditions climatiques difficiles et à des ravages dus aux maladies.

- Sacrifice imposé : Comme de nombreux jeunes hommes d'Alsace-Moselle, Heinrich a été forcé de combattre pour un empire auquel il n’adhérait probablement pas, un drame personnel et collectif pour cette région annexée.

En tant que Mosellan né à Novéant-sur-Moselle, Heinrich aurait accompli sa formation initiale dans un régiment dépendant de la région d’Alsace-Moselle, le 145e RI de Metz ?. Pendant cette période, avant 1914, les conscrits alsaciens et mosellans étaient généralement intégrés à des régiments locaux, car cela facilitait l’administration et l’organisation. Voici les unités probables où il aurait pu effectuer sa formation militaire initiale :

1. Régiments stationnés dans le Reichsland Elsaß-Lothringen

En Alsace-Moselle, l'armée impériale allemande avait installé plusieurs garnisons après l'annexion de 1871. Heinrich aurait probablement été assigné à l'une de ces unités :

- Garnisons proches de la Moselle :

  - Infanterie-Regiment Nr. 145 (Metz) :

Le 145e régiment d'infanterie du Roi (6e Lorrain) ou « 6. Lothringisches Königs-Infanterie-Regiment Nr. 145 » a été le créé le . Le 6e Lorrain (6. Lothringisches) était stationné à Metz, en Lorraine annexée. Il faisait partie du XVIeCorps d'Armée allemand.

    - Régiment d'infanterie de ligne basé à Metz, une garnison majeure pour l'armée allemande.

    - Les jeunes Mosellans de la région de Novéant étaient souvent envoyés à Metz pour leur formation initiale.

  - Infanterie-Regiment Nr. 98 (Thionville) :

    - Régiment basé à Thionville (Diedenhofen), autre garnison importante en Moselle.

- Autres régiments de Moselle :

  - Infanterie-Regiment Nr. 135 (Dieuze) :

    - Une autre option possible pour les conscrits de la région de Moselle, notamment pour ceux venant des zones rurales plus au sud.

  - Infanterie-Regiment Nr. 136 (Saint-Avold) :

    - Régiment basé à Saint-Avold, qui formait également des soldats de la région mosellane.

Ces régiments appartenaient généralement à des unités d’active et accueillaient les conscrits pour leur formation initiale.

2. Déplacement vers un régiment de réserve (formation complémentaire)**

Après cette première formation, et selon son statut (actif ou réserviste), Heinrich aurait pu être transféré dans une unité de réserve. Les régiments de réserve, comme le 18e Régiment d’infanterie de réserve (18 RIR), étaient généralement activés uniquement en cas de guerre.

- Pourquoi un transfert vers le 18 RIR ?

  - Lors de la mobilisation générale d’août 1914, les soldats déjà formés mais non en service actif étaient réaffectés dans des régiments de réserve ou territoriaux.

  - Heinrich, ayant terminé sa formation initiale dans un régiment mosellan, aurait été transféré dans le 18 RIR en Prusse-Orientale pour compléter ses obligations militaires, loin de sa région natale.

Synthèse probable

- Formation initiale : Heinrich aurait accompli sa formation militaire initiale entre 1913 et 1914 dans un régiment local, probablement basé à Metz (IR 145) ou Thionville (IR 98).

- Rappel en 1914 : Après la déclaration de guerre, il est transféré au 18e Régiment d’infanterie de réserve en Prusse-Orientale, où il rejoint une unité composée majoritairement de soldats venant de régions éloignées de la Moselle.

Ce parcours était typique pour les jeunes hommes alsaciens et mosellans pendant la période de mobilisation de la Première Guerre mondiale. Si des archives militaires spécifiques sont disponibles, il serait possible de confirmer dans quel régiment Heinrich a commencé sa formation.

Pour Heinrich, un Mosellan né en 1895 à Novéant-sur-Moselle, le régiment le plus logique pour commencer sa carrière militaire serait basé dans une garnison proche de son lieu de naissance, en Moselle annexée, conformément à l’organisation militaire allemande d’avant 1914. Voici une analyse détaillée des régiments les plus probables, en fonction de sa localisation et des pratiques de conscription à l’époque :

1. Le système de conscription dans le Reichsland Elsaß-Lothringen

- Les jeunes hommes alsaciens et mosellans, comme Heinrich, étaient généralement affectés à des régiments situés dans leur région d’origine pour leur formation initiale. Cela simplifiait la logistique militaire.

- Les garnisons en Moselle étaient nombreuses, car cette région, proche de la France, était fortement militarisée par l’Empire allemand après l’annexion de 1871.

2. Le régiment le plus logique pour Heinrich

a. Proximité géographique de Novéant-sur-Moselle

Novéant est une commune située à environ 15 km au sud-ouest de Metz, une ville qui abritait une des plus grandes garnisons militaires de la région. Par conséquent, Heinrich aurait très probablement été assigné à un régiment d’infanterie basé à Metz.

Infanterie-Regiment Nr. 145 (Metz) :

  - Ce régiment d’infanterie de ligne, basé à Metz, était une unité logique pour les jeunes conscrits de Novéant et des environs.

  - Il faisait partie du XVIe corps d'armée allemand, qui était responsable de la région Alsace-Lorraine.

  - Les Mosellans issus de Metz et de ses environs étaient souvent envoyés dans ce régiment pour leur service militaire.

b. Alternative : autres régiments proches

Si Heinrich n’était pas affecté directement à Metz, d'autres régiments proches étaient également des options possibles :

Infanterie-Regiment Nr. 98 (Thionville) :

  - Thionville (Diedenhofen en allemand) était une garnison majeure située à environ 50 km au nord de Novéant.

  - Ce régiment était une autre destination typique pour les conscrits mosellans, bien qu’il ait souvent recruté davantage au nord de Metz.

Infanterie-Regiment Nr. 135 (Dieuze) :

  - Dieuze, située plus au sud, accueillait le régiment d'infanterie n° 135, qui formait également des conscrits mosellans issus de zones rurales.

3. Heinrich en tant que réserviste ou actif

Service actif avant 1914 :

- S’il avait été appelé pour son service militaire obligatoire vers 1913-1914 (entre 18 et 19 ans), Heinrich aurait servi dans l’un des régiments mentionnés, probablement à Metz (IR 145).

- Après son service actif, il aurait été versé dans la réserve, comme c’était la règle pour les conscrits après leur période de formation initiale.

Mobilisation en 1914 :

- Lors de la mobilisation générale en août 1914, Heinrich, comme beaucoup de Mosellans, aurait été transféré vers un régiment de réserve, ici le 18e Régiment d’infanterie de réserve (18 RIR). Ce transfert s’explique par la nécessité de renforcer les unités actives tout en dispersant les Mosellans dans des régions éloignées (comme la Prusse-Orientale) pour éviter tout risque de sympathie pro-française.

Conclusion : Le régiment le plus probable

Le régiment le plus logique pour Heinrich au début de son parcours militaire est très probablement le 145e régiment d'infanterie (IR 145), basé à Metz, en raison de sa proximité géographique avec Novéant-sur-Moselle et de la pratique habituelle de conscription dans l’armée allemande. Ce régiment aurait constitué la première étape de sa carrière militaire avant son transfert au 18e RIR lors de la mobilisation de 1914.

Le 18e Régiment d’infanterie de réserve prussien (18 RIR) était une unité de réserve de l’armée impériale allemande, et son cantonnement principal se trouvait en Prusse-Orientale, dans les villes de Deutsch Eylau (aujourd'hui Iława, en Pologne) et Braunsberg (aujourd'hui Braniewo, en Pologne).

Pour préciser davantage et localiser les adresses des casernements historiques dans ces villes, voici ce que l’on peut dire :

1. Deutsch Eylau (Iława aujourd’hui)

- Contexte militaire :

   - Deutsch Eylau abritait des casernes et des infrastructures militaires importantes, notamment pour les troupes de réserve, car la ville se trouvait dans une région stratégique en Prusse-Orientale.

   - Les garnisons étaient souvent situées près des grandes routes ou à proximité des gares ferroviaires, facilitant le déploiement rapide des troupes.

- Adresse probable :

   - Les archives historiques militaires allemandes mentionnent des installations militaires à proximité de la gare ferroviaire de Deutsch Eylau. 

   - Les casernes des régiments prussiens dans cette ville étaient probablement situées dans ou autour du centre historique de Deutsch Eylau.

2. Braunsberg (Braniewo aujourd’hui)

- Contexte militaire :

   - Braunsberg était une autre ville garnison clé pour la Prusse-Orientale. Elle servait de point d’appui pour les forces militaires en raison de sa proximité avec la lagune de la Vistule et Königsberg (Kaliningrad aujourd’hui).

   - Les unités de réserve, comme le 18e RIR, étaient souvent stationnées dans des quartiers militaires établis près du centre administratif de la ville.

- Adresse probable :

   - Les casernes étaient souvent situées dans des zones suburbaines légèrement en dehors du centre pour permettre une certaine séparation des infrastructures militaires et civiles.

   - Il est possible que les casernes aient été situées à proximité des routes principales permettant un accès rapide au front oriental.

Pour trouver les adresses exactes :

1. Recherche dans les archives allemandes :

   - Les registres historiques des casernes militaires de l’Empire allemand sont conservés dans les archives militaires fédérales allemandes (Bundesarchiv).

   - Ces documents détaillent souvent les adresses précises des casernements avant 1914.

2. Cartes historiques :

   - Les cartes topographiques ou militaires allemandes de la période 1871-1914 peuvent indiquer l’emplacement des installations militaires dans ces deux villes.

En résumé :

Bien que l'emplacement exact des casernes de l’époque ne soit pas immédiatement disponible, elles étaient probablement situées dans des zones stratégiques, proches des infrastructures de transport. Une recherche approfondie dans les archives militaires allemandes pourrait fournir des adresses précises pour les cantonnements du 18e RIR prussien à Deutsch Eylau et Braunsberg. 

Front de l’Est

Bataille de Gumbinnen
Bataille de Tannenberg
Bataille des Lacs de Mazurie
Bataille de Lodz

Front occidental

Offensive allemande du printemps 1918

Sources générales :  

- Craig, Gordon A.The Politics of the Prussian Army 1640-1945. Oxford University Press, 1964.  
- Tucker, Spencer C.World War I: The Definitive Encyclopedia and Document Collection. ABC-CLIO, 2014.  
- Keegan, John. The First World War. Vintage Books, 1998.  
- Archives militaires allemandes, Kriegsgeschichte des Westfronts 1918.  
- Sheffield, Gary. Forgotten Victory: The First World War - Myths and Realities. Headline Book Publishing, 2001.  
- Watson, Alexander. Ring of Steel: Germany and Austria-Hungary at War, 1914-1918. Basic Books, 2014.  
- Strachan, Hew. The First World War: To Arms. Oxford University Press, 2001.  

 Littératures spécifiques au 18e Régiment d'Infanterie de Réserve prussien (1914-1918) :  

- Jürgen Kraus : Handbuch der Verbände und Truppen des deutschen Heeres 1914–1918, Teil VI: Infanterie, Band 2: Reserve- und Landwehr-Infanterie. Verlag Militaria, Vienne, 2012. ISBN 978-3-902526-52-6, p. 12.  
  Cet ouvrage fournit des détails organisationnels et historiques précis sur les régiments allemands, notamment les unités de réserve comme le 18e RIR.  

- Ruhmeshalle unserer Alten Armee : Herausgegeben auf Grund amtlichen Material des Reichsarchivs. Militär-Verlag, Berlin, 1927, pp. 83–84.  
  Un compte-rendu officiel des batailles et exploits des régiments allemands, offrant une vision commémorative et patriotique.  

- Histoires de deux cent cinquante et une divisions de l’armée allemande qui ont participé à la guerre (1914-1918), Bureau de la Guerre des États-Unis, Document du ministère de la Guerre n° 905, Bureau de l’adjudant, 1920, pp. 33–35.  

Biographie et Généalogie

Mes cousins généalogiques : Partez à la découverte de vos propres cousins : Partie I

De Neuburg à Narajowka : Un Mosellan dans la Grande Guerre - 18e RIR Prussien

Le Rêve d’Aventure - 23e RIC