Une vie simple, droite, courageuse
Renée Chebot nait le 9 juin 1904 à Eymet, dans un foyer d’artisan maçon. Son père, Antoine, travaille dur sur les chantiers. Sa mère, Noélie, tient la maison et veille sur les siens. Dans cette vie modeste, les valeurs sont simples et fortes. On compte les dépenses, on tient les engagements, on se serre les coudes.
Elle grandit aux côtés de sa sœur Elisabeth, mariée à un artisan boulanger. La vie d’Elisabeth sera brève. Une angine de poitrine l’emporte en huit jours, à 31 ans. Cette disparition laisse une marque silencieuse dans la famille.
A 25 ans, Renée entre à l’usine de conserves d’Eymet. Le travail y est dur. Le geste précis, répété sans fin. Les heures longues, l’air souvent lourd. Mais c’est un emploi stable, une façon d’aider les siens, de tenir sa place dans un monde où rien n’est jamais acquis.
Elle avance avec discrétion. Pas de plainte, pas d’esbroufe. Juste la volonté de faire ce qu’il faut, jour après jour. Beaucoup de femmes d’alors vivent ce même rythme. Renée en fait partie, avec une détermination simple, solide.
Comme sa sœur, elle est frappée par une angine de poitrine. La médecine n’a pas encore les moyens de contrer ces crises soudaines. Renée meurt à 27 ans. Une vie courte, stoppée net. Un choc pour les siens, dans une époque où les pertes se supportent en silence, mais jamais sans douleur.
Renée n’a pas laissé de grands récits. Elle n’a pas voyagé, ni connu la reconnaissance. Pourtant sa vie compte. Elle témoigne de cette France discrète, ouvrière, où les femmes portent une part essentielle du quotidien. Elle incarne la dignité simple de celles qui travaillent, soutiennent les leurs et avancent malgré la fatigue et les fragilités.
En se souvenant d’elle, on retrouve une époque, un milieu, une manière de tenir debout. Renée Chebot rappelle que la valeur d’une vie ne se mesure ni à la durée ni à l’éclat. Elle tient dans les gestes patients, les responsabilités assumées, la force tranquille des jours ordinaires.
Renée appartient à ces existences modestes qui éclairent nos mémoires familiales. Une présence discrète, mais profonde. Une vie brève, mais droite. Une histoire qui mérite d’être transmise.