Présentation d'Antoine Chebot
Présentation d'Antoine Chebot
Mon Sosa 38 et arrière Grand-père
Nationalité : Française
Profession : Propriétaire et patron artisan maçon, employant 25 ouvriers.
Dates de naissance et de décès : Né le 3 août 1869 à Bourpeuil - Le Vigeant (Vienne), France, et décédé le 5 mars 1930 à Eymet (Dordogne), France, à l'âge de 60 ans, suite à une crise cardiaque.
Sa vie personnelle
Antoine Chebot voit le jour le 3 août 1869 à Bourpeuil - Le Vigeant, dans la Vienne, au sein d’une famille modeste composée de Marcelin Chebot, maréchal-ferrant, et d’Élisabeth Martin, journalière. Il grandit dans un contexte de profonds bouleversements en France :
- 19 juillet 1870 : La guerre franco-prussienne est déclenchée par Napoléon III, marquant un tournant pour le pays. Antoine n’a que 11 mois à ce moment-là, mais ce conflit entraîne de lourdes pertes humaines, avec 139 000 soldats français tués.
- 4 septembre 1870 : Louis Jules Trochu prend le pouvoir à la suite de la proclamation de la Troisième République et forme le Gouvernement de la Défense nationale.
- 18 janvier 1871 : L’Alsace-Lorraine est cédée à l’Empire allemand après la défaite française, provoquant des mouvements de population. Beaucoup d’Alsaciens et de Lorrains quittent leurs terres pour rester en France.
- 28 janvier 1871 : Signature de l'armistice mettant fin au siège de Paris. Napoléon III est destitué et un gouvernement provisoire dirigé par Adolphe Thiers est mis en place.
- 18 mars 1871 : Début de la Commune de Paris, marquant un soulèvement des Parisiens contre le gouvernement versaillais de Thiers. Cette révolte s’achève avec la "Semaine sanglante" en mai, causant de nombreuses victimes.
Antoine traverse ces bouleversements politiques et sociaux en bas âge, sans en mesurer toute l’ampleur. Cependant, son quotidien est rythmé par ces événements qui marquent l’histoire de la France. Malheureusement, en 1881, alors qu’il n’a que 12 ans, son père décède, le laissant orphelin de père. Ce drame oblige Antoine à assumer rapidement des responsabilités familiales. Six ans plus tard, en 1887, c’est au tour de sa mère de disparaître, le laissant orphelin à 18 ans. Désormais seul, Antoine doit prendre en charge ses trois jeunes sœurs : Marie Élisabeth, Marie Louise, et Rachel.
Malgré les circonstances difficiles, Antoine montre une détermination et un sens des responsabilités exemplaires. Il se bat pour offrir un avenir à ses sœurs en les plaçant dans des métiers qui leur permettront de subvenir à leurs besoins :
- Marie Élisabeth et Marie Louise sont placées comme couturières, un métier respecté qui assure une certaine stabilité économique.
- Rachel, la plus jeune, commence sa vie professionnelle comme bergère avant de devenir lingère, une profession offrant plus de sécurité.
Antoine veille non seulement sur leurs besoins matériels, mais il s’efforce aussi de les soutenir moralement, assurant ainsi la cohésion de sa famille jusqu’à ce que ses sœurs puissent se marier et s’établir indépendamment.
En 1895, le 20 février, Antoine épouse Marie Noëlle Vergne, surnommée "Noélie", originaire de Bourniquel - Pontours, en Dordogne. Ce mariage est une nouvelle étape dans sa vie, marquée par l’union avec une femme partageant ses valeurs de travail et de persévérance. Ensemble, ils fondent une famille et accueillent deux filles :
- Elisabeth, dite "Marguerite", née en 1896
- Renée, née en 1904
Malgré les espoirs, la famille est marquée par un destin tragique :
- En 1931, Elisabeth meurt prématurément d'une angine de poitrine à l’âge de 34 ans, laissant derrière elle son mari, Alexandre Delattre, et leur fille de 4 ans, Ginette, qui vivent dans leur boulangerie en Auvergne.
- En 1932, Renée succombe également à une angine de poitrine, à l’âge de 27 ans, sans avoir eu le temps de fonder une famille.
Ces pertes successives, après celle de son mari Antoine en 1930 affectent profondément Noélie, qui restera désormais seule à Eymet, rongée par le chagrin et la solitude.
Sa vie professionnelle
Antoine commence sa carrière comme simple maçon, se formant sur le tas et se forgeant un savoir-faire solide. En 1901, grâce à sa persévérance et à sa capacité de travail, il devient propriétaire de sa propre entreprise artisanale. Cette période marque un tournant dans sa vie professionnelle, lui permettant de s’affirmer comme un patron respecté dans la région d’Eymet. Son entreprise emploie jusqu’à 25 ouvriers, un chiffre important pour l’époque et dans ce contexte rural.
La vie professionnelle d’Antoine s’inscrit dans une période de grands changements pour la France, marquée par des innovations technologiques et des évolutions sociales significatives :
- 15 août 1881 : Première cabine téléphonique installée en France, ouvrant la voie aux nouvelles technologies de communication.
- 1er mai 1878 : Commercialisation du premier véhicule automobile en série, "La Mancelle", conçu par Amédée Bollée, illustrant le début de l’ère moderne des transports.
- 9 décembre 1905 : Adoption de la loi de séparation des Églises et de l'État, qui redéfinit profondément l’organisation sociale et religieuse du pays.
Antoine travaille dur, mais sa carrière est aussi marquée par des incidents graves qui mettent en lumière les dangers de son métier.
- En 1901, il chute d’un échafaudage avec trois de ses ouvriers. Bien que son état soit incertain au départ, il survit et se remet de ses blessures, prouvant sa résilience.
- En 1910, un autre accident survient lorsqu’une pièce lourde tombe sur sa main, entraînant l’amputation de son pouce gauche. Malgré cette invalidité, Antoine continue à exercer son métier et à diriger son entreprise avec ténacité, montrant un exemple de courage et de détermination pour ses employés.
En parallèle de sa carrière professionnelle, Antoine effectue son service militaire en 1889 au Blanc. Bien qu’il soit dispensé de service prolongé en 1890 en raison de son statut d’aîné d’orphelins, il reste engagé dans la réserve :
- En 1895, convoqué il rejoint pour une période le 268e Régiment d’Infanterie.
- Ensuite en 1899, pour une autre période il est affecté au 68e Régiment d’Infanterie Territoriale.
- Mais en 1915, il est réformé définitivement en raison de son invalidité causée par son accident de travail.
Cette disponibilité, malgré ses blessures, témoignent de sa volonté de servir, même en période de difficultés personnelles.
Sa migration
Tout au long de sa vie, Antoine Chebot réside dans plusieurs communes, principalement en Dordogne.
- En 1895, il s’établit à Badefols, où il commence sa carrière en tant que maçon indépendant.
- À partir de 1901, il s’installe à Eymet avec sa femme Noélie, sa fille Elisabeth, et sa sœur Rachel, qu’il continue de soutenir.
Cette installation définitive à Eymet marque le début d’une période de stabilité pour lui, tant sur le plan familial que professionnel.
Antoine et Noélie s’installent successivement à Eymet :
- En 1921, au 31/33 rue du Pont de Juillet.
- En 1926, ils déménagent au 30 rue du Pont de Juillet, toujours avec leur fille Renée.
Cette stabilité résidentielle est le reflet de l’ancrage d’Antoine et Noélie dans la communauté d’Eymet. Ils y créent un foyer et un environnement de travail stable, résistant aux épreuves de la vie.
Puis un jour
Le 5 mars 1930, Antoine Chebot s’effondre subitement d’une crise cardiaque à Eymet, alors qu’il se trouve à la fenêtre après son repas. Il s’éteint à l’âge de 60 ans, laissant derrière lui une vie marquée par le labeur, les épreuves, et le dévouement familial. Antoine décède dans un monde en mutation, marqué par des bouleversements économiques :
- 24 octobre 1929 : Le "Jeudi noir" à Wall Street inaugure une crise économique mondiale qui touche également la France.
- Antoine meurt après avoir survécu aux bouleversements de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et à l’épidémie de grippe espagnole (1918-1921).
Il laisse le souvenir d’un homme courageux, qui a fait face aux défis de la vie avec dignité et détermination.
Antoine est inhumé à Eymet, où il avait construit sa vie et son entreprise.
En un mot
Antoine Chebot incarne le modèle d’un homme courageux qui, face aux difficultés de la vie, a su persévérer et triompher. En bâtissant son entreprise et en veillant sur sa famille, il a prouvé que le courage, le travail, et l’opiniâtreté pouvaient surmonter les épreuves les plus dures.
Hommage à Antoine
Dans la pierre, il grava sa force,
Chaque mur levé, chaque jour passé,
Un homme debout, malgré l’écorce,
Des épreuves que la vie lui a laissées.
Maçon, père, bâtisseur de vies,
Il portait en lui un courage ancien,
De ses mains, il bâtit, il relie,
L’amour, le travail, un chemin certain.
Antoine, homme de pierre et de cœur,
Ton nom résonne au-delà du temps,
Dans chaque pierre, persiste ta lueur,
Un souvenir ancré, vivant, constant.
Par Alain Bernard Carton