Heinrich et ses Compagnons d’Infortune
Contexte et Enjeux de la Reconstruction Historique
La Première Guerre mondiale a profondément marqué les populations européennes, laissant dans son sillage des millions de soldats disparus, blessés ou morts, dont les parcours sont souvent restés dans l’ombre. - Parmi eux se trouvent de nombreux Alsaciens-Lorrains, enrôlés dans l'armée prussienne après la cession de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne en 1871.
Contraints de combattre pour une autre armée que la France, ces hommes ont souvent été envoyés loin de chez eux, notamment sur le front oriental, où certains d’entre eux, tels que Heinrich Carton, Josef Klumb et Georg Jochum, ont trouvé la mort ou disparu lors des offensives russes de 1916. - Cependant, reconstituer aujourd’hui le parcours de ces soldats présente des défis historiques majeurs.
Les Défis de la Reconstitution Historique
Destruction des Archives Militaires Centrales de Berlin en 1945
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les bombardements alliés sur Berlin en 1945 ont entraîné la destruction des archives militaires centrales, où étaient conservés les dossiers détaillés de nombreux régiments allemands de la Première Guerre mondiale.
- Ces archives contenaient des registres essentiels pour suivre le parcours des soldats de l’armée impériale allemande, y compris les fiches militaires individuelles, les listes d’affectation, et les registres de déploiement des troupes. Pour les soldats prussiens et ceux des régiments de réserve, comme le 18e Régiment d'Infanterie de Réserve prussien (18e RIR), cette perte documentaire a eu des conséquences irréparables, laissant un vide immense dans la mémoire militaire de l'époque.
La destruction de ces archives a particulièrement affecté les recherches sur les soldats alsaciens-lorrains, dont les registres de service détaillés, comme ceux de Heinrich Carton, n’ont pas pu être récupérés. Ces soldats, enrôlés dans des régiments prussiens et souvent envoyés loin de leur région natale, sont devenus difficiles à retracer sans documents officiels pour établir leurs itinéraires précis ou leur sort final.
- La disparition de ces sources a rendu toute recherche extrêmement complexe, limitant les informations disponibles aux familles et aux historiens qui cherchent à comprendre le destin de ces soldats.
En l’absence des archives centrales de Berlin, les historiens et les familles des soldats se trouvent face à des lacunes importantes, particulièrement pour les unités de réserve, qui ont été fréquemment redéployées sur différents fronts, parfois dans des conditions où peu de documents étaient produits ou transmis.
La perte des registres militaires de Berlin signifie que des milliers de soldats ont vu leur parcours effacé de l'histoire officielle, rendant plus difficile de répondre aux questions des descendants sur le parcours de leurs ancêtres durant la Grande Guerre.
L'Importance des Archives Régionales
Compenser les Pertes Documentaires et Préserver la Mémoire
Face à la disparition des archives centrales, les archives régionales et locales, conservées en Allemagne et en Alsace-Lorraine, jouent un rôle crucial pour combler les lacunes laissées par la destruction de Berlin.
- Ces archives, bien que souvent fragmentaires, contiennent des informations précieuses qui permettent de reconstituer, en partie, les parcours individuels des soldats. Les fonds régionaux peuvent ainsi inclure des fiches militaires individuelles, des listes de pertes, des registres d’affectation et des documents conservés par les municipalités ou les institutions locales, qui offrent des aperçus uniques sur les déplacements, les batailles, et les conditions de vie des soldats.
Dans le cas d'Heinrich Carton et de ses compagnons d’infortune, les archives régionales de Prusse, de Rhénanie, et de l'Alsace-Lorraine se sont révélées essentielles. Ces fonds conservent des fragments de dossiers qui documentent, bien que de façon incomplète, les étapes principales de leur service au sein de la 5e Compagnie du 18e RIR Prussien.
- Les informations collectées permettent d’esquisser les itinéraires de ces soldats, notamment en Galicie, où ils furent engagés en 1916 dans le cadre de l’offensive Broussilov. En l’absence de dossiers complets, chaque fiche individuelle, liste de pertes ou registre de déploiement devient un témoignage précieux qui, croisé avec d’autres sources, contribue à retracer les parcours effacés par le temps.
Les archives régionales permettent parfois de préserver la mémoire des soldats alsaciens-lorrains, en répondant aux besoins des descendants qui cherchent à connaître l’histoire de leurs ancêtres. La possibilité de consulter ces documents représente pour les familles une source de réconfort et une forme de réhabilitation, car elle redonne une identité et une histoire à des soldats souvent oubliés des archives officielles.
- De plus, l’exploitation des registres locaux et des listes de pertes, tels que les Deutsche Verlustlisten, constitue une base de données permettant de retrouver la trace des soldats portés disparus, blessés ou morts au combat. Ces listes offrent parfois des informations détaillées, incluant les unités, les lieux de déploiement et, dans certains cas, les circonstances de disparition ou de blessure.
Ainsi, les archives régionales jouent un rôle fondamental dans la préservation de la mémoire historique des soldats alsaciens-lorrains de la Première Guerre mondiale. Elles permettent de reconstituer, même partiellement, des parcours individuels effacés par la perte des archives centrales, tout en contribuant à une mémoire collective qui rend hommage à ces hommes, contraints de servir sous un uniforme prussien loin de leur terre natale.
Méthodologie
Une Enquête par Recoupement
Pour pallier l’absence des archives militaires centrales de Berlin, la méthode retenue repose sur une enquête par recoupement, qui combine plusieurs sources fragmentaires pour reconstituer les itinéraires des soldats alsaciens-lorrains, comme Heinrich Carton, disparus sur le front de l’Est en 1916.
- Cette approche méthodique permet de compenser la perte des registres centraux en s’appuyant sur des documents conservés régionalement, en exploitant les listes de pertes, et en comparant les parcours d’autres soldats du même régiment.
La méthodologie s’articule en trois axes complémentaires : l’analyse des fiches militaires individuelles, le recoupement des archives régionales avec les listes de pertes, et la synthèse des sources secondaires.Analyse des Fiches Militaires Individuelles
Reconstitution Partielle à partir des Parcours de Compagnons d’Infortune
La première étape de la reconstitution repose sur l’analyse des fiches militaires individuelles des soldats ayant servi aux côtés d’Heinrich Carton dans la 5e Compagnie du 18e Régiment d’Infanterie de Réserve prussien (18e RIR). Bien que les livrets spécifiques à Heinrich Carton aient été détruits, les informations disponibles sur ses compagnons d’infortune, notamment Joseph Klumb et Georg Jokum, permettent d’élaborer une hypothèse de parcours partagée.
- En étudiant les déplacements et les engagements de Klumb et Jochum, il devient possible de reconstituer une partie des itinéraires de la 5e Compagnie, notamment lors de l’offensive Broussilov en Galicie.
Les fiches de Klumb et Jochum fournissent des détails cruciaux sur les dates de mobilisation, les affectations successives, et les lieux de combats, comme Zloczow (Zolochiv), Lemberg (Lviv) et Dobrotwor. Ces étapes indiquent non seulement la participation de la 5e Compagnie à des batailles stratégiques sur le front oriental, mais elles offrent aussi une chronologie de mouvements que Heinrich Carton a très probablement partagés.
- En s’appuyant sur les points communs des itinéraires de ses compagnons, l’analyse des fiches individuelles aide à tracer le parcours probable d'Heinrich, depuis son déploiement initial jusqu’à sa disparition lors de l’intensification des combats en été 1916.
Recoupement des Archives Régionales et Listes de Pertes
Usage des Deutsche Verlustlisten et Autres Registres
Le recoupement des archives régionales avec les listes de pertes constitue une seconde étape indispensable pour consolider les hypothèses de parcours. Les archives régionales en Allemagne et en Alsace-Lorraine conservent des documents militaires tels que les registres de pertes, les listes d'affectation et parfois des fiches individuelles.
- Ces éléments, bien que partiels, sont croisés avec les Deutsche Verlustlisten, qui répertorient les soldats blessés, disparus ou tués, avec des informations sur leurs unités et parfois sur les circonstances de leur disparition.
Dans le cas de Carton, Jochum et Klumb, les Deutsche Verlustlisten du 5 octobre 1916 confirment leur disparition simultanée au sein de la 5e Compagnie, renforçant l’hypothèse qu’ils ont partagé le même engagement dans des combats décisifs de l’offensive Broussilov. La liste de pertes inclut également d’autres soldats, ce qui permet d’observer des schémas de perte au sein de cette unité et de confirmer que la compagnie a subi de lourdes pertes en Galicie.
- Les registres régionaux, lorsqu’ils sont disponibles, fournissent des informations supplémentaires sur les conditions de service des soldats de réserve et les zones de redéploiement.
Ces documents sont croisés de manière systématique pour affiner la reconstitution du parcours collectif de la 5e Compagnie et pour valider les engagements par les lieux de disparition de ses compagnons.Synthèse des Sources Secondaires
Transparence et Accessibilité des Sources pour une Reconstitution Fiable
La dernière étape de la méthodologie repose sur la synthèse des sources secondaires, afin de garantir une reconstitution fiable et accessible. L’utilisation de bases de données comme Ancestry, qui compile des listes de personnels militaires, des registres de pertes et des fiches individuelles, permet de consolider les informations obtenues et d’assurer la traçabilité des données. En rendant chaque source explicite, cette approche favorise la transparence de la reconstitution et offre aux futurs chercheurs et aux familles une base fiable pour poursuivre leurs propres investigations.
- Les listes de pertes et les archives régionales sont recoupées avec d’autres sources, comme les témoignages indirects et les rapports militaires existants sur l’offensive Broussilov, pour situer les déplacements de la 5e Compagnie dans leur contexte historique et géographique.
- En rendant les sources et les méthodes de recoupement transparentes, cette enquête permet d’élaborer des hypothèses solidement fondées et de poser une base méthodologique pour des recherches ultérieures sur les soldats alsaciens-lorrains enrôlés dans l’armée prussienne.
En somme, cette méthodologie de recoupement croisé offre une approche alternative pour restituer le parcours de soldats alsaciens-lorrains dont la trace a été partiellement effacée. Elle garantit la rigueur scientifique nécessaire pour combler les lacunes documentaires, en assurant une mémoire et une compréhension partielle du destin de soldats comme Heinrich Carton, Josef Klumb et Georg Jochum.
Les Soldats Alsaciens-Lorrains dans l’Armée Prussienne
L'histoire des soldats alsaciens-lorrains enrôlés dans l'armée prussienne pendant la Première Guerre mondiale est le reflet d’un contexte identitaire singulier, façonné par le traité de Francfort de 1871. Cette cession de l’Alsace-Moselle à l’Empire allemand, bien qu'officielle, fut vécue par une grande partie de la population locale comme une "annexion" en raison des obligations militaires et administratives imposées par le nouvel État.
- Les parcours de soldats alsaciens-lorrains tels que Heinrich Carton, Joseph Klumb et Georg Jochum illustrent ce destin partagé : malgré leur attachement à la culture française, ces hommes furent contraints de servir sous les couleurs prussiennes, souvent loin de leur terre natale.
Cette section examine les répercussions de la cession territoriale de 1871, décrit brièvement les biographies de Carton, Klumb et Jokum, et explique leur intégration au sein du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve prussien (18e RIR), où ils ont tous servi.Impact de la Cession de 1871
Contexte Identitaire et Obligations Militaires des Alsaciens-Lorrains
Après la défaite de la France dans la guerre franco-prussienne, le traité de Francfort de 1871 officialisa la cession de l’Alsace et de la Moselle à l’Empire allemand, intégrant ces territoires au Reich sous le nom de « Reichsland Elsaß-Lothringen ». - Bien que cette cession ne fût pas une annexion militaire comme celle de 1940, le changement de souveraineté entraîna de nouvelles contraintes et obligations pour la population, notamment le service militaire obligatoire.
En effet, tous les jeunes hommes alsaciens-lorrains étaient dorénavant soumis à la conscription allemande, les obligeant à servir dans une armée perçue comme étrangère par beaucoup.
Cette nouvelle situation fut vécue comme un véritable déchirement pour les Alsaciens-Lorrains, qui se sentaient proches de la culture française et conservaient une identité distincte. La conscription imposée et l’obligation de servir dans l’armée allemande éloignaient souvent les jeunes hommes de leur région natale pour les envoyer sur des fronts lointains.
- Ce contexte aliénant renforça un sentiment de perte d’identité pour les soldats alsaciens-lorrains qui, bien qu’allemands selon le droit, se considéraient souvent comme des Français de cœur.
Heinrich Carton, Joseph Klumb, et Georg Jokum
Biographies Succinctes et Origine Géographique
Henri dit Heinrich Carton
Originaire de Novéant, près de Metz, en Lorraine, Heinrich Carton faisait partie de cette génération de jeunes hommes soumis au service militaire dans l’armée allemande dès le début de la guerre. Bien que peu de détails subsistent sur sa vie avant la guerre, il est attesté qu’il servait dans la 5e Compagnie du 18e RIR au moment de sa disparition en Galicie en 1916. Son lieu de naissance, situé dans la Moselle cédée à l’Allemagne, le place sous la juridiction militaire prussienne, ce qui explique son enrôlement au sein d’une unité de réserve prussienne.
Joseph Klumb
Né à Friesenheim, dans la région d'Erstein en Alsace, Josef Klumb partage avec Carton une origine alsacienne et francophone. Klumb, tout comme Carton, fut conscrit dans l’armée allemande et affecté à la 5e Compagnie du 18e RIR. Les archives disponibles sur Klumb indiquent qu’il fut déployé sur le front oriental en 1916, où il combattit en Galicie. Son parcours, marqué par des engagements successifs dans des unités de soutien et de sécurité, illustre le destin de nombreux Alsaciens envoyés loin de leur terre natale.
Georg Jokum
Johann Georg, né le 20 juillet 1894 en Hesse, bien que d’une origine légèrement différente, fit également partie de la 5e Compagnie du 18e RIR. Sa fiche militaire documente des déplacements constants sur le front oriental, indiquant son intégration dans une unité de réserve redéployée en fonction des besoins pressants de l’armée allemande. Comme Carton et Klumb, il disparut en Galicie, vraisemblablement lors de l’offensive Broussilov.
Enrôlement et Affectation
Le 18e Régiment d’Infanterie de Réserve Prussien (18e RIR), 5e Compagnie du 2e bataillon
Heinrich Carton, Joseph Klumb, et Georg Jokum furent tous affectés au 18e Régiment d’Infanterie de Réserve prussien (18e RIR), plus précisément à sa 5e Compagnie, une unité de réserve mobilisée dès 1914 pour répondre aux besoins croissants en soldats. Cette unité, en raison des pertes massives dès les premiers mois de la guerre, fut fréquemment déployée dans les zones les plus disputées du front oriental.
La 5e Compagnie fut notamment engagée en Galicie en 1916, une région stratégique pour les forces austro-allemandes, lors de l’offensive Broussilov menée par l’armée russe. La participation de cette compagnie aux batailles autour de Zloczow, Lemberg, et Dobrotwor témoigne de l’intensité des combats que ces soldats durent affronter. Bien qu’issus d’une région cédée à l’Allemagne, ces soldats alsaciens-lorrains, placés dans des unités de réserve, furent souvent envoyés loin de leur région d'origine, pour défendre des intérêts impériaux qui leur semblaient étrangers.
L’histoire de ces hommes au sein de la 5e Compagnie du 18e RIR est un exemple poignant de la complexité de l’identité Alsacienne-Lorraine à cette époque. Obligés de combattre sous uniforme prussien dans des conditions extrêmes, souvent loin de chez eux, ils furent emportés dans le tourbillon de la guerre. Ce contexte difficile résume le destin de nombreux soldats alsaciens-lorrains, qui, bien que citoyens allemands selon le droit, se considéraient souvent français de cœur et connurent un destin tragique sur les champs de bataille du front oriental.
L'Engagement de la 5e Compagnie du 18e RIR sur le Front Oriental en 1916
En 1916, la 5e Compagnie du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve prussien (18e RIR), à laquelle ils appartenaient, fut déployée en Galicie, une région située à l'est de l'Empire austro-hongrois, devenue le théâtre d’affrontements intenses entre les forces austro-allemandes et l'armée russe. Cette compagnie de réserve, mobilisée pour renforcer les lignes sur le front oriental, participa à une série de combats décisifs lors de l'offensive Broussilov, l’une des plus vastes et meurtrières de la Première Guerre mondiale. Le contexte stratégique de la Galicie, l’ampleur de l’offensive russe, et les conditions extrêmes de vie sur le front permettent de comprendre le destin tragique de ces soldats alsaciens-lorrains.
Contexte Stratégique de la Galicie
Position de la Galicie dans les Combats Austro-Allemands contre la Russie
La Galicie, une région frontalière de l’Empire austro-hongrois (actuellement en grande partie en Ukraine et en Pologne), occupait une position cruciale dans le système défensif austro-allemand contre les avancées de l’armée russe. Dès le début de la guerre, elle fut au cœur de batailles majeures, car elle servait de ligne de défense contre les offensives russes visant à affaiblir les armées de la Triple Alliance et à s’emparer de territoires clés pour la Russie impériale. En raison de son importance stratégique, la Galicie devint un champ de bataille où les unités de réserve, comme la 5e Compagnie du 18e RIR, furent envoyées en renfort pour soutenir les troupes austro-hongroises déjà épuisées par des mois de combat.
Les soldats du 18e RIR, issus de divers horizons, dont l’Alsace-Lorraine, furent intégrés dans ce système défensif complexe, où ils devaient protéger les positions austro-allemandes tout en étant exposés aux assauts incessants des forces russes. La Galicie représentait pour ces soldats un environnement inconnu et hostile, éloigné de leurs terres d’origine, où ils durent affronter des combats d’une intensité sans précédent dans des conditions difficiles, marquées par les déplacements constants et la précarité des infrastructures.
L’Offensive Broussilov
Contexte, Objectifs et Impact de l’Offensive Russe
En juin 1916, le général Alexeï Broussilov, commandant des forces russes sur le front sud-ouest, lança une vaste offensive contre les positions austro-allemandes en Galicie, dans le but de briser le front ennemi et de reprendre l’initiative après plusieurs échecs militaires russes. Cette offensive, connue sous le nom d’offensive Broussilov, fut caractérisée par des innovations tactiques importantes, telles que des attaques surprises, une préparation d’artillerie intensive et des percées coordonnées. Contrairement aux assauts frontaux traditionnels, les troupes russes de Broussilov utilisaient une préparation d’artillerie brève mais dévastatrice, suivie de multiples attaques simultanées, destinées à submerger les lignes ennemies.
Les objectifs de l’offensive Broussilov étaient de soulager les fronts où la Russie subissait de lourdes pertes, de perturber les défenses austro-allemandes et de s’emparer de points stratégiques en Galicie, notamment les villes de Zloczow (aujourd’hui Zolochiv), Lemberg (Lviv), et Dobrotwor. Pour la 5e Compagnie du 18e RIR, cela signifiait d'être en première ligne des combats dans une région particulièrement disputée. L’offensive Broussilov eut un impact dévastateur sur les troupes austro-allemandes, infligeant des pertes humaines considérables et mettant à l’épreuve la résistance de chaque unité. Les soldats de la 5e Compagnie, y compris Carton, Klumb et Jochum, furent directement affectés par cette campagne, étant redéployés à plusieurs reprises pour défendre des positions cruciales et tenter de ralentir l’avancée russe.
L'offensive Broussilov est souvent citée comme l'une des plus meurtrières de la guerre, avec des centaines de milliers de pertes pour les deux camps. Les troupes austro-allemandes, souvent en infériorité numérique et mal équipées pour contrer des attaques aussi brutales, furent rapidement épuisées, et les unités de réserve comme le 18e RIR furent sollicitées pour combler les pertes et stabiliser le front dans un contexte de chaos militaire.
Conditions de Vie et de Combat
Expérience des Soldats sur le Front, entre Conditions Précaires et Tactiques Russes Dévastatrices
Les conditions de vie des soldats sur le front oriental étaient particulièrement éprouvantes. L’éloignement, le manque d’infrastructures, et les déplacements incessants dans des zones où les ressources étaient rares rendaient la vie des soldats extrêmement difficile. Les membres de la 5e Compagnie du 18e RIR, affectés dans des positions reculées de Galicie, vivaient dans des tranchées souvent rudimentaires, exposées aux intempéries et aux tirs d’artillerie incessants. La faim, le froid, et les maladies contribuaient également à affaiblir les troupes, réduisant leur moral et leur capacité de résistance face aux assauts russes.
L’impact des tactiques utilisées par les forces de Broussilov sur le moral des soldats allemands et austro-hongrois ne doit pas être sous-estimé. Les attaques surprises de l’artillerie russe, suivies de vagues d’infanterie bien coordonnées, prenaient souvent les troupes austro-allemandes de court, causant une désorganisation qui mettait la survie des unités de première ligne en péril. Pour la 5e Compagnie, cela signifiait une exposition constante aux bombardements russes, avec peu de possibilité de répit entre les assauts. La fatigue physique et psychologique était extrême, surtout pour des soldats alsaciens-lorrains, déjà éloignés de leur terre d'origine et combattant dans un contexte qui leur était imposé.
Le quotidien de ces soldats sur le front était marqué par une lutte constante pour maintenir des positions, parfois sans espoir de renforts, dans un environnement hostile. Pour Heinrich Carton, Josef Klumb et Georg Jochum, cette réalité se traduisit par des batailles acharnées en Galicie, où ils furent finalement portés disparus. Les conditions de guerre, combinées à la brutalité de l’offensive Broussilov, ont eu pour conséquence des pertes humaines énormes dans des unités comme la 5e Compagnie du 18e RIR, qui furent souvent décimées lors des combats en Galicie.
Ainsi, l’engagement de la 5e Compagnie du 18e RIR en 1916 sur le front oriental, notamment en Galicie, incarne la brutalité et la complexité de la guerre pour les soldats alsaciens-lorrains. Placés dans des combats où les conditions de vie et de combat étaient extrêmes, confrontés à une offensive russe dévastatrice, Carton, Klumb et Jochum font partie de ces hommes qui, bien que disparus dans les listes de pertes, continuent de témoigner par leur histoire du sacrifice et des épreuves subies par les soldats de la Première Guerre mondiale.
Parcours Militaire de Georg Jochum et Josef Klumb
Analyse des Fiches Individuelles
L’étude des fiches militaires individuelles de Georg Jochum et Josef Klumb, membres de la 5e Compagnie du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve prussien (18e RIR), permet de reconstituer leurs parcours respectifs sur le front oriental en 1916, tout en offrant une base pour émettre des hypothèses sur le parcours de leur compagnon d’infortune, Heinrich Carton. L'analyse détaillée des déplacements et engagements de Jochum et Klumb permet de comprendre les contextes de leurs missions et les rôles qu’ils ont remplis au sein de cette compagnie de réserve, fréquemment redéployée pour répondre aux besoins de l’armée allemande sur les fronts les plus exposés.
- Points Communs :
Tous deux rejoignent la 5e Compagnie du 18e RIR en Galicie, en pleine offensive Broussilov. Leurs itinéraires convergent au moment où leur unité participe aux engagements intenses en juillet et août 1916, dans des zones clés comme Zloczow, Lemberg et Dobrotwor. Ce parcours commun confirme leur implication dans les mêmes batailles et leurs affectations sur le même front durant cette période critique.
- Ils apparaissent tous deux dans les Deutsche Verlustlisten de 1916, qui attestent leur disparition quasi simultanée. Cette mention commune dans les registres de pertes suggère qu'ils furent engagés côte à côte dans les combats meurtriers de Galicie.
- Différences d’Affectations et de Rôle :
Jochum semble avoir eu un parcours plus constant sur le front oriental, tandis que Klumb a été affecté à des unités variées, passant d’une mission de gendarmerie à des missions de soutien avant de rejoindre définitivement la 5e Compagnie en septembre 1916.
- Les affectations successives de Klumb montrent qu’il a rempli des rôles diversifiés, liés au maintien de l'ordre et à la sécurité des lignes arrière, avant d’être mobilisé sur la ligne de front en Galicie. Jochum, pour sa part, semble avoir été déployé directement sur des positions de combat actives dès le début de son parcours au sein du 18e RIR.
En somme, l’analyse des fiches de Jokum et Klumb illustre les différents chemins empruntés par les soldats alsaciens-lorrains de la 5e Compagnie. Bien que leurs rôles initiaux aient varié, leurs itinéraires convergèrent en Galicie en 1916, où ils partagèrent un destin commun dans des combats acharnés, marqués par l’offensive Broussilov. Leurs parcours, bien documentés par des registres régionaux et des fiches individuelles, permettent d’esquisser une image de leurs engagements militaires et de leur sacrifice, offrant ainsi une base solide pour la reconstitution du parcours d’Heinrich Carton, leur compagnon d’infortune.
6. Hypothèse de Parcours pour Heinrich Carton
Recoupement et Reconstitution Indirecte
Affectation et engagements communs de la 5e Compagnie : - Participation probable aux mêmes combats en Galicie, dans des zones telles que Zloczow, Lemberg, et Dobrotwor
- Liste de pertes du 5 octobre 1916 : Confirmation de la disparition de Carton, Klumb et Jokum dans des conditions similaires
- Parcours : Synthèse (*) des données permettant de reconstituer le parcours probable de
- Heinrich Carton
7. Liste des Victimes par Région
Témoignage de la Diversité Régionale et du Sacrifice Collectif
État-major et soldats par région :
- Prusse-Orientale, Silésie, Posnanie, Alsace-Lorraine, Hanovre, Rhénanie, Saxe, Schleswig-Holstein, Brandebourg, Poméranie, Westphalie, Hesse et Palatinat, etc.
Cas des soldats alsaciens-lorrains : Klumb, Carton et les autres victimes de la région dans les registres de pertes
- Analyse du sacrifice collectif : Composition diverse de la 5e Compagnie, unie dans les mêmes combats
Structure et Organisation des Régiments d'Infanterie de Réserve (R.I.R.) Prussiens
Les Régiments d'Infanterie de Réserve (R.I.R.) Prussien, tel que le 18e RIR auquel appartenaient Heinrich Carton, Joseph Klumb, et Georg Jokum, furent créés pour répondre aux besoins pressants de l’armée allemande en hommes dès le début de la Première Guerre mondiale. Ces régiments de réserve jouèrent un rôle essentiel dans la stratégie militaire allemande, souvent mobilisés en renfort des troupes d'active sur divers fronts, en particulier lors de périodes de combats intenses. - Les R.I.R. furent constitués en plusieurs vagues successives de mobilisation, et, en raison des pertes élevées, certains de ces régiments furent rapidement dissous ou intégrés dans d’autres unités. La structure et l’organisation de ces régiments incluaient des caractéristiques spécifiques, notamment des systèmes de marquage par couleurs qui facilitaient l’identification des unités.
Création des R.I.R. par Vagues Successives
L'armée allemande forma les Régiments d'Infanterie de Réserve en trois grandes vagues successives pour répondre aux besoins croissants en troupes dès les premiers mois du conflit. Ces vagues permirent de mobiliser des milliers de soldats issus de toutes les régions de l’Empire, parmi lesquels de nombreux Alsaciens-Lorrains, qui se retrouvèrent dans des unités comme le 18e RIR.
- Première vague (août 1914) :
La première vague de création des R.I.R. débuta dès l’été 1914, juste après le déclenchement des hostilités. Cette phase initiale mobilisa 113 régiments de réserve, dont le 18e RIR prussien. Les régiments créés durant cette vague furent numérotés de 1 à 32 et continuèrent avec des numéros non consécutifs, tels que 34 à 39 et 46.
- Ces régiments furent rapidement formés pour combler les pertes immédiates et répondre aux besoins de l'armée sur les premiers fronts d’invasion, notamment en Belgique et en France.
Les soldats de ces régiments de la première vague étaient majoritairement des réservistes ayant une formation militaire antérieure, ce qui leur permettait d’être déployés rapidement dans des zones de combat.
- Deuxième vague (septembre 1914) :
En septembre 1914, face aux lourdes pertes subies dès les premières semaines de combat, une deuxième vague de mobilisation des R.I.R. fut lancée, incluant des régiments numérotés de 201 à 248. Cette seconde phase comprenait de nombreuses unités provenant de régions spécifiques de l’Empire, telles que la Hesse, le Bade, le Wurtemberg, et la Saxe.
- Ces régiments renforcèrent les troupes d’active sur des fronts variés, mais nombre d’entre eux furent rapidement décimés, et plusieurs régiments de cette vague furent dissous après seulement quelques mois d’existence, notamment en raison des pertes sur les fronts oriental et occidental.
Les régiments de cette vague contenaient un pourcentage plus élevé de nouveaux conscrits et de soldats ayant reçu une formation accélérée, en raison de la nécessité de recruter en masse.
Troisième vague (décembre 1914) :
En décembre 1914, une troisième vague ajouta les R.I.R. numérotés de 249 à 272, formés dans un contexte de pénurie de soldats expérimentés. En raison de l’urgence de la situation, de nombreux régiments de cette vague furent constitués en hâte, avec des effectifs souvent moins bien formés et des équipements moins homogènes.
- Ces unités furent envoyées en renfort sur les fronts les plus critiques, mais plusieurs d’entre elles furent rapidement dissoutes ou absorbées par d’autres régiments pour pallier les pertes massives subies durant les batailles de 1915 et 1916.
Dissolutions Rapides et Renforts Constants
Destin de Plusieurs Régiments Dissous après de Lourdes Pertes
Les régiments de réserve furent souvent décimés dès leurs premiers engagements, en raison de leur mobilisation rapide et de leur déploiement dans des zones de combat particulièrement éprouvantes. De nombreux R.I.R. de chaque vague de mobilisation furent ainsi dissous après seulement quelques mois, car les pertes humaines massives sur les fronts oriental et occidental rendaient leur maintien difficile. Les soldats survivants de ces régiments dissous étaient souvent redistribués dans d’autres unités pour renforcer les troupes d’active ou des régiments de réserve plus établis.
- Parmi les régiments de la première vague, certains régiments, comme les R.I.R. 11, 20, et 24, furent dissous avant même la fin de 1914, leurs soldats étant réintégrés dans d’autres unités. La réorganisation constante de ces régiments témoignait de la difficulté de maintenir des effectifs stables face aux pertes continues.
Pour les régiments de la deuxième et troisième vague, les dissolutions furent encore plus fréquentes. De nombreux R.I.R., comme les R.I.R. 201, 203, et 211, furent dissous en 1915, car ils ne disposaient pas des moyens suffisants pour poursuivre leurs missions. L’armée allemande devait constamment réorganiser ses troupes, et les renforts étaient souvent redéployés d’un front à l’autre en fonction des besoins urgents.
- La dissolution de nombreux régiments de réserve contribua à l’instabilité des unités sur le front. Les soldats alsaciens-lorrains, intégrés dans ces unités de réserve, furent ainsi confrontés à une guerre sans répit, où leurs régiments se voyaient souvent démantelés pour répondre aux nécessités militaires. Le 18e RIR, auquel appartenaient Carton, Klumb, et Jochum, réussit néanmoins à se maintenir en tant qu’unité, même si sa composition changea continuellement en raison des pertes et des renforts nécessaires.
Identification des Unités par Liserés Colorés
Uniformologie des Pattes d’Épaule et Organisation Régionale des R.I.R.
L’armée allemande utilisait un système de liserés colorés sur les pattes d’épaule pour identifier les régiments de réserve, permettant de distinguer les différentes unités en fonction de leur région d’origine et de leur vague de mobilisation. Ces codes couleur facilitaient l’identification rapide des régiments et l’organisation des troupes sur le champ de bataille, en particulier lorsque des soldats de différentes régions étaient regroupés dans des bataillons mixtes.
- Les régiments de la première vague portaient des chiffres arabes sur leurs pattes d’épaule, ce qui les distinguait des régiments d’active, identifiables par des chiffres romains. Par exemple, le 18e RIR affichait le nombre « 18 » sur les pattes d’épaule de ses soldats, ce qui permettait de le reconnaître comme une unité de réserve.
Les régiments de la deuxième et troisième vague, qui incluaient les R.I.R. numérotés de 201 à 272, étaient identifiés par des couleurs spécifiques en fonction de leur numéro, facilitant ainsi leur reconnaissance.
- Ces liserés colorés constituaient un élément visuel de l'organisation militaire, permettant aux officiers et aux soldats eux-mêmes de repérer rapidement les régiments. Les soldats alsaciens-lorrains, comme Carton, Klumb et Jochum, pouvaient ainsi être identifiés comme membres de la première vague de mobilisation, intégrés dans un régiment prussien de réserve, et affectés aux combats sur le front oriental dès les premiers mois de la guerre.
L’Uniformologie des R.I.R. reflète l’effort d’organisation de l’armée allemande pour structurer ses réserves de manière reconnaissable, mais aussi pour renforcer le sentiment d’appartenance régionale au sein des unités. Cette structuration par région, avec des identifications spécifiques, permet de mieux comprendre l’appartenance de Carton, Klumb, et Jochum à une unité prussienne, tout en reconstituant les aspects de leur intégration au sein de l’armée allemande pendant la Première Guerre mondiale.
Les Soldats Alsaciens-Lorrains dans le Contexte Européen de la Première Guerre Mondiale
Les soldats alsaciens-lorrains mobilisés pendant la Première Guerre mondiale, bien qu’appartenant de facto à l’Empire allemand, occupaient une position singulière et complexe. Enrôlés sous un uniforme prussien mais souvent attachés culturellement à la France, ils furent déployés dans des batailles éloignées de leurs terres d’origine, dans des contextes politiques et militaires où ils avaient peu de liberté.
- Ce chapitre explore les répercussions de leur engagement forcé sur l'identité régionale, l’importance de la mémoire locale pour préserver leur histoire, et les perspectives que ces recherches ouvrent pour leurs descendants.
Le Dilemme Identitaire et le Sacrifice des Soldats Enrôlés de Force
Répercussions de la Guerre sur la Population Alsacienne-Lorraine
Après le traité de Francfort en 1871, qui scella la cession de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne, une grande partie de la population locale se retrouva, malgré elle, intégrée à l’Empire allemand. Bien que cette cession ne fût pas une annexion militaire, elle fut souvent vécue comme telle, et les Alsaciens-Lorrains gardèrent un attachement fort à la France. - Pour les jeunes hommes de la région, cette situation entraîna des conséquences significatives, car ils furent soumis à la conscription allemande et contraints de servir dans l’armée prussienne lors de la Première Guerre mondiale.
Ce dilemme identitaire s’accentua lorsque les soldats alsaciens-lorrains furent envoyés sur des fronts lointains, comme celui de l’Est, pour défendre des intérêts impériaux allemands, ce qui renforça chez eux un sentiment de double appartenance difficile à concilier.
- Les cas d’Heinrich Carton, Josef Klumb et Georg Jochum, soldats alsaciens-lorrains portés disparus en Galicie en 1916, illustrent cette réalité douloureuse. Ils furent déployés dans des batailles auxquelles ils participaient malgré eux, affrontant des conditions de vie et de combat extrêmes, parfois en se heurtant aux troupes françaises.
Ce sacrifice imposé, vécu par de nombreux soldats alsaciens-lorrains, a laissé des traces profondes dans la mémoire collective de la région, où cette période est perçue comme une forme de rupture, marquée par des loyautés divisées et des pertes irréparables.
Mémoire et Commémoration
Importance des Archives Locales et des Initiatives de Mémoire pour Préserver l’Histoire Régionale
La préservation de la mémoire des soldats alsaciens-lorrains de la Première Guerre mondiale est devenue un enjeu important pour les descendants et les historiens régionaux.
- La destruction des archives centrales de Berlin en 1945 a rendu la tâche plus complexe, mais les archives locales et régionales en Alsace-Lorraine ont permis de retrouver des traces précieuses de ces hommes, tels que les registres de pertes, les listes d’engagement et les fiches militaires individuelles.
Ces archives sont essentielles pour reconstituer l’histoire de soldats tels que Carton, Klumb et Jochum, en offrant des informations fragmentaires mais cruciales sur leurs parcours, leurs affectations, et les conditions de leur disparition.
Les initiatives locales, telles que les projets de commémoration, les monuments aux morts, et les recherches généalogiques, jouent un rôle fondamental pour maintenir vivante la mémoire de ces soldats enrôlés de force.
- De nombreuses communes en Alsace-Lorraine entretiennent aujourd’hui des lieux de mémoire qui rendent hommage aux hommes de la région ayant combattu sous un uniforme prussien.
Ces initiatives visent à honorer leur sacrifice tout en reconnaissant la complexité de leur situation, marquée par une appartenance forcée à une armée étrangère et un engagement souvent éloigné de leurs racines culturelles.Perspectives pour les Descendants
Implications de la Recherche pour les Familles et la Société
Les recherches autour des soldats alsaciens-lorrains, menées en s’appuyant sur les archives locales, les listes de pertes et les registres militaires, ouvrent des perspectives significatives pour les descendants de ces soldats. Retrouver la trace d’un ancêtre disparu sur un front éloigné permet de rendre hommage aux sacrifices et d’entretenir un lien avec le passé familial.
- Pour de nombreuses familles alsaciennes et lorraines, ces recherches représentent un moyen de redécouvrir des récits de vie parfois oubliés, tout en prenant conscience de l’impact historique et personnel de la Grande Guerre sur leurs ancêtres.
D’un point de vue plus large, ces recherches contribuent aussi à la compréhension du rôle unique de l’Alsace-Lorraine dans l’histoire européenne. En apportant des éclairages sur les expériences vécues par les soldats alsaciens-lorrains, les études sur le 18e RIR et sur des parcours individuels révèlent des dynamiques de loyauté et d’identité particulières.
- Elles mettent en lumière les souffrances vécues par des populations coincées entre deux nations et les tensions historiques qui ont façonné l’histoire régionale.
Pour la société, ces recherches offrent une leçon de résilience et de compréhension de l’identité complexe des Alsaciens-Lorrains, tout en favorisant un devoir de mémoire.
- Les commémorations et les archives deviennent des ponts qui relient les générations et permettent de reconnaître l’importance de chaque histoire individuelle dans la grande fresque de la Première Guerre mondiale.
En un mot
Mémoire et Sacrifice d’une Unité dans une Guerre Européenne
L’histoire de ces soldats alsaciens-lorrains (Mosellans) disparus en 1916 lors des combats sur le front de Galicie, incarne le destin de nombreux jeunes hommes issus de régions prises entre deux identités nationales.
- En retraçant leur parcours, cette étude vise à rendre hommage aux sacrifices de ces soldats, souvent enrôlés de force, et à souligner l’importance de la préservation de leur mémoire pour les générations actuelles et futures.
Récapitulatif du Parcours Partagé de Carton, Klumb et Jochum
Destin Commun dans les Combats de 1916
Heinrich Carton et ses Compagnons d’Infortune :
Le parcours de tous les hommes de la 5e Compagnie du 18e Régiment d’Infanterie de Réserve prussien, se distingue par son caractère tragique et exemplaire. Bien que leurs itinéraires initiaux aient varié, ils convergèrent en Galicie en 1916, où l’offensive Broussilov menée par l’armée russe mit leur unité à rude épreuve.
- Déployés dans des zones stratégiques, ils partagèrent les mêmes conditions de vie précaires et l’expérience des combats intenses sur un front éloigné.
Leur disparition commune, répertoriée dans les Deutsche Verlustlisten, illustre le sacrifice d’une génération d’Alsaciens-Lorrains contraints de combattre sous uniforme prussien dans un contexte qui leur était souvent étranger.Le Devoir de Mémoire pour les Soldats Alsaciens-Lorrains
Hommage et Reconnaissance pour les Générations Futures
Ces parcours soulignent l'importance du devoir de mémoire pour les soldats alsaciens-lorrains, dont l’histoire complexe mérite d’être reconnue et intégrée aux récits nationaux. Ces soldats, bien que juridiquement intégrés à l'Empire allemand, portaient souvent une identité biculturelle et se retrouvaient engagés dans une guerre pour des causes qui leur semblaient éloignées. - Le devoir de mémoire consiste ici non seulement à honorer leur sacrifice, mais aussi à rendre hommage à leur situation singulière, qui résonne encore aujourd'hui dans les mémoires familiales alsaciennes et lorraines.
Les initiatives locales de commémoration, les recherches historiques régionales et la conservation des archives jouent un rôle crucial dans la transmission de cette histoire. Par des monuments aux morts, des cérémonies et des projets éducatifs, les descendants et les communautés rendent hommage à ces hommes en soulignant l’impact durable de leur parcours dans l’histoire collective de la région.
- Ce devoir de mémoire permet de reconnaître la complexité de leur engagement forcé et d’ancrer leur histoire dans la mémoire régionale et nationale.
Contribution de la Recherche aux Archives Familiales et à l’Histoire Collective
Enjeux de la Documentation et de la Transmission de la Mémoire
La reconstitution des parcours de soldats alsaciens-lorrains illustre les enjeux essentiels de la documentation et de la transmission de la mémoire. En intégrant des archives locales, des listes de pertes et des documents régionaux, la recherche contribue à enrichir non seulement les archives familiales, mais aussi l’histoire collective. Chaque fiche militaire, chaque liste de disparus et chaque registre de pertes offre des éléments tangibles pour les descendants et les historiens, leur permettant de comprendre et de préserver l’héritage de ces soldats.
Pour les familles alsaciennes-lorraines, ces recherches représentent une opportunité de renouer avec des récits personnels, souvent dispersés ou oubliés à travers les générations. Au niveau collectif, elles renforcent la compréhension du rôle unique de l’Alsace-Lorraine dans le contexte de la Première Guerre mondiale. La documentation de ces parcours est un acte de transmission essentiel, qui assure que le souvenir des sacrifices et de l’identité partagée de ces soldats continue de résonner pour les générations futures. En finalité, cette recherche renforce le lien entre mémoire individuelle et histoire collective, offrant ainsi une reconnaissance durable aux soldats alsaciens-lorrains disparus dans les champs de bataille européens.
Cette étude, en retraçant l’histoire souligne le rôle vital de la recherche historique et des archives dans la préservation d’une mémoire précieuse et partagée. Grâce aux efforts de transmission, les sacrifices de ces hommes continueront d’éclairer les générations futures sur la complexité des identités, des loyautés et des pertes que la Grande Guerre a imposées à tant de familles alsaciennes et lorraines.
Fiche d’identité du Régiment d’Infanterie de Réserve n° 18 (18e RIR)
Nom complet : Régiment d’Infanterie de Réserve n° 18 (Reserve-Infanterie-Regiment Nr. 18)
- Actif : 2 août 1914 – mi-septembre 1918
- Nation : Empire allemand (Deutsches Kaiserreich)
- Armée : Armée prussienne (Preußische Armee)
- Type : Régiment d’infanterie
- 02.08.1914 : Le régiment de réserve est mobilisé selon le plan de mobilisation.
En plus de l’entrée en campagne du régiment, un bataillon de remplacement et un dépôt de recrues sont mis en place.
- 1er bataillon à Braunsberg
- 2e bataillon à Deuscht. Eylau
- IIIe bataillon à Osterode
- avec 2 compagnies de mitrailleuses
Commandants de régiment
02.08.1914 :
Lieutenant-colonel Frhr. v. Lützow (v. IR 152)
- I. Bataillon : Major v. Schlieben (v. IR 59 ; † 17.11.14)
- II. Batl. : Major v. Poten (v. IR 152 ; † 22.11.14)
- III. Batl. : Major Frühling (v. IR 152)
Composition initiale :
- 12 compagnies d’infanterie
- 2 compagnies de mitrailleuses (1914)
- Augmentation à 3 compagnies de mitrailleuses (1916)
- Effectif : Entre 2000 et 2500 hommes
Subordination :
Affectations principales :
- 1ère division de réserve (1914 - mi-guerre)
- 225e division ( Création le 25 novembre 1916, après réorganisation)
Théâtres d’opérations :
Front de l’Est
Front occidental
Rôle dans la Première Guerre mondiale :
Le 18e Régiment d’Infanterie de Réserve était une unité de l’armée prussienne mobilisée dès le début de la guerre. Initialement déployé sur le front de l’Est, il a pris part aux grandes victoires allemandes, notamment à Tannenberg et aux Lacs de Mazurie, avant d’être transféré au front occidental en 1918 pour participer à l’offensive du printemps. Il s'est distingué dans des combats de haute intensité, mais comme de nombreuses unités allemandes, il a souffert de l’épuisement et du manque de ressources à la fin de la guerre.
Dissous à la mi-septembre 1918 dans le contexte de la désorganisation croissante de l’armée allemande, le 18e RIR illustre la trajectoire typique des régiments de réserve : un engagement massif en début de conflit, une guerre d’usure prolongée, et une désintégration progressive sous la pression alliée.
Observations Complémentaires
Sources
- Ancestry : Listes des personnels de l’armée bavaroise en Allemagne durant la Première Guerre Mondiale, 1914 à 1918, Feld-Rekruten-Depot 01 "Südarmee", Kriegsstammrolle Bd-2, page 88/436 pour Georg Jochum.
- Ancestry : Listes des personnels de l’armée bavaroise en Allemagne durant la Première Guerre Mondiale, 1914 à 1918, Feld-Rekruten-Depot 01 "Südarmee", Kriegsstammrolle Bd-1, page 100/390 pour Josef Klumb.
- Deutsche Verlustlisten : (Liste de Pertes Allemandes) du 5 octobre 1916, pour Heinrich Carton et Georg Jochum.
- bundesarchiv.de : Armeen, Armeekorps und Divisionen der Preußischen Armee im Ersten Weltkrieg
- histoirémilitaria2 : Allemagne: les Reserve Infanterie Regiment (RIR) de 1914 à 1918
VI. Parcours Militaire de Heinrich Carton
Fiche d'Identité Militaire Reconstituée : Heinrich Carton
- Nom complet : Heinrich Carton
- Lieu d'origine : Novéant-sur-Moselle (Neuburg in Lothringen), région de Metz, Alsace-Lorraine (Empire allemand)
- Région militaire d'incorporation : XVIe Corps d'Armée, Metz
Conscription possible et enrôlement au : En 1914 ?
Dans les listes alphabétiques d’incorporation, sous la cote 14Z () , plusieurs années manquent, dont l’année 1915. Il n’est donc pas possible d’y trouver trace de Henri CARTON.
Unité militaire : Le 2 Août 1914 (?)
Reserve-Infanterie-Regiment 18
Division : 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division)
Brigade : 72e Brigade d'Infanterie de Réserve, regroupant les unités suivantes :
- 18e Régiment d'Infanterie de Réserve
- 59e Régiment d'Infanterie de Réserve
- 1er Bataillon de Jägers de Réserve (infanterie légère spécialisée)
Bataillon : 2e Bataillon du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve
- Compagnie : 5e Compagnie du 2e Bataillon en 1916
- Grade : Soldat (Musketier)
Date et lieu de décès : 16 septembre 1916, Narajowka, Galicie (pendant l’offensive Broussilov)1. Mobilisation de Heinrich Carton
Originaire de Metz en Alsace-Lorraine, Heinrich Carton fut mobilisé en décembre 1914 ou janvier 1915 en tant que conscrit.
Metz étant intégrée à l’Empire allemand, ses habitants étaient sujets à la conscription impériale.
2. Formation
Début 1915, Heinrich est stationné au Rekruten Depot Deuscht. Eylau, 2eme bataillon du Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment) pour sa formation.
Rekruten Depot pour le 18 RIR sont :
- 1er bataillon à Braunsberg
- 2e bataillon à Deuscht. Eylau (Heinrich)
- 3e bataillon à Osterode
Étant originaire de Novéant-sur-Moselle, une commune proche de Metz en Alsace-Lorraine, alors sous administration allemande, Heinrich Carton aurait normalement dû effectuer sa formation initiale au Rekruten Depot situé dans ou aux alentours de Metz.
Cependant, les circonstances précipitées de son enrôlement par les autorités l'ont probablement orienté vers le Rekruten Depot Deutsch-Eylau du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (RIR 18).
3. Régiment en 1916
Heinrich Carton est présent en 1916 comme Musketier (soldat) dans la 1ère Division de Réserve (1. Reserve-Division), au 18e Régiment d'Infanterie de Réserve, dans le 2e Bataillon et la 5e Compagnie.
4. Déploiement et Engagements
- 1915 : Heinrich Carton et la 1ère Division de Réserve participèrent aux batailles du front de l'Est, notamment à Przasnysz, en soutien aux forces austro-hongroises contre la Russie.
- 1916 : Heinrich Carton combattit dans la bataille de la Somme en France. Après cette bataille, la division fut redéployée en Galicie pour l’offensive Broussilov contre l’armée russe.
5. Décès
Heinrich Carton fut porté disparu le 16 septembre 1916 dans le secteur de Narajowka en Galicie, durant les violents affrontements de l’offensive Broussilov.
Héritage de la 1ère Division de Réserve et du Service Militaire Allemand
Le parcours de Heinrich Carton illustre le rôle central des structures militaires allemandes et leur capacité à mobiliser un vaste effectif de soldats durant la Première Guerre mondiale.
Le système rigoureux de conscription et de mobilisation permit à l'Allemagne de maintenir une présence militaire forte sur plusieurs fronts, en assurant un renouvellement constant des troupes.
Incorporation et Enrôlement Administratif (1914)
- Région militaire :
- Le XVIe Corps d'Armée de Metz était à l'origine subordonné à la V. Armee-Inspektion (5e Armée). Le 2 septembre 1912, il fut rattaché à la VII. Armee-Inspektion (7e Armée).
- Localisation administrative :
- En tant que résident de Novéant-sur-Moselle, Heinrich Carton relevait du XVIe Corps d'Armée (XVI. Armee-Korps), chargé de l'incorporation des recrues de Moselle et d'Alsace-Lorraine.
- Siège du XVIe Corps d'Armée : Metz.
- Rôle du XVIe Corps d'Armée : Responsable de l’incorporation des conscrits alsaciens-lorrains, souvent affectés loin des frontières françaises pour minimiser les risques de défection.
Structure de Commandement de la 1re Division de Réserve
- Commandants en Chef (Oberste Heeresleitung, OHL) :
- Helmuth von Moltke le Jeune : Août 1914 - Septembre 1914
- Supervise les premières mobilisations et déploiements, y compris de la 1re Division de Réserve sur le front oriental.
- Erich von Falkenhayn : Septembre 1914 - Août 1916
- Sous son commandement, la 1re Division de Réserve est temporairement transférée dans les Vosges en 1915, puis à Verdun et sur le front de la Somme en 1916, avant de retourner en Galicie lors de l’offensive Broussilov.
- Paul von Hindenburg : Août 1916 - Fin de la guerre (1918)
- Hindenburg et Ludendorff coordonnent les grandes offensives allemandes, incluant le redéploiement de la 1re Division de Réserve vers le front occidental en 1918.
Commandants successifs de la 1re Division de Réserve :
- Lieutenant-général Sigismond von Förster : 2 août 1914 - 22 septembre 1915
- Major général Conrad Zietlow : 23 septembre 1915 - 1er janvier 1917
- Lieutenant-général Jean de Malachowski : 2 janvier - 22 avril 1917
- Major général Gustave de Waldersee : 23 avril 1917 - 10 janvier 1919
Affectation et Déploiement (1914-1916)
- Unité militaire : 18e Régiment d'Infanterie de Réserve prussien (18. Reserve-Infanterie-Regiment), 5e Compagnie.
- Division : 1re Division de Réserve, historiquement rattachée au 1er Corps de Réserve (I. Reserve-Korps), et non au XVIe Corps d'Armée de Metz.
- Conflit 1914 : La 1re Division de Réserve, avec la 36e Division de Réserve, formait le 1er Corps de Réserve (I. Reserve-Korps), sous le commandement du général Otto von Below et initialement intégré à la 8e Armée allemande dirigée par Maximilian von Prittwitz, puis par Paul von Hindenburg.
Remarque
Bien que Heinrich Carton ait été administrativement incorporé par le XVIe Corps d'Armée en raison de son origine régionale, son unité opérationnelle (1re Division de Réserve) dépendait du 1er Corps de Réserve, non du XVIe Corps d'Armée.
La 1re Division de Réserve a été active principalement sur le front de l’Est.
- Engagement sur le Front Oriental : Dès 1914, le 18e RIR est impliqué dans des batailles majeures contre l'armée russe, y compris à Tannenberg et dans la Première bataille des Lacs de Mazurie. Par la suite, il participe à des opérations dans les Carpates et en Pologne pour stabiliser le front oriental. En 1915, la division continue de combattre dans des régions stratégiques, notamment lors de la bataille de Przasnysz et des engagements autour de Schaulen, renforçant les lignes de défense allemandes face aux contre-offensives russes.
- Engagements et Campagnes de la 1re Division de Réserve et du 18e RIR en 1916
En 1916, la 5e Compagnie du 18e RIR fait partie des unités engagées dans des combats de plus en plus intenses sur le front oriental, en particulier dans la région de Galicie, au cœur de l’offensive Broussilov menée par les forces russes. Voici les principales étapes de leur parcours cette année-là :
- Mars à Juillet 1916 : La 1re Division de Réserve, incluant le 18e RIR, est temporairement déployée sur le front de l'Ouest pour participer aux batailles de la Somme, Vosges, et Verdun (?).
- Août 1916 : La division retourne sur le front de l’Est et est redéployée en Galicie. Le 18e RIR participe à des opérations autour de Zloczow (actuel Zolochiv, Ukraine), une région stratégique où la pression russe est intense.
- Août 1916 : Le 18e RIR est engagé dans des combats défensifs à Dobrotwor, près de Lemberg (actuelle Lviv, Ukraine). Cette zone revêt une importance stratégique majeure, car elle constitue une ligne de défense cruciale pour contenir l'avancée des forces russes.
- Septembre 1916 : Heinrich Carton et la 5e Compagnie sont déployés dans le secteur de Narajowka, en Galicie, en pleine offensive Broussilov.
- 16 septembre 1916 : Heinrich Carton est porté disparu lors d'une attaque russe de grande ampleur. Les troupes prussiennes, aux côtés des forces austro-hongroises, subissent de lourdes pertes face à l’avancée russe. Narajowka (ou Naraiowka) est l'un des points de confrontation majeurs dans cette région, où les combats sont particulièrement intenses pour contrer les percées russes.
Troupes Russe
Ces éléments permettent de mieux comprendre le parcours et les engagements de la 5e Compagnie du 18e RIR, au sein de la 1re Division de Réserve, dans un contexte où la pression russe en Galicie atteint son paroxysme durant l'offensive Broussilov.
À partir de novembre 1916, le 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18e RIR) n'est plus intégré à la
1re Division de Réserve, mais à la
225e division nouvellement formée le 25 novembre 1916, où elle a été principalement déployée sur le théâtre de guerre roumain en Bucovine jusqu’à la mi-novembre 1917.
Il est ensuite transféré sur le front occidental, où il est finalement dissous le 1er septembre 1918 après de lourdes pertes.
Contexte stratégique et défis rencontrés
- Conditions de combat : En 1916, le front oriental est particulièrement brutal, avec des combats en terrain découvert et une défense difficile dans des secteurs vulnérables aux manœuvres de l'armée russe. Les unités de la 1re Division de Réserve et du 18e RIR sont constamment exposées à la pression des troupes russes.
Défis internes :
Les soldats alsaciens-lorrains, tels que Heinrich Carton, sont souvent affectés loin des frontières françaises pour éviter les désertions.
La durée prolongée des combats, les pertes croissantes et la fatigue du régiment affectent le moral et l’efficacité des troupes, notamment lors de l
'offensive Broussilov.
Front de l’Est
Front de l’Est
- Bataille de Gumbinnen
- Bataille de Tannenberg
- Bataille des Lacs de Mazurie
- Bataille de Lodz
- Przasnysz- Schaulen
Offensive Broussilov
Riga
Front occidental
- Offensive allemande du printemps 1918
Sources générales :
- United States. War Department. General Staff. Histories of Two Hundred and Fifty-One Divisions of the German Army which Participated in the War (1914-1918). Washington: Government Printing Office,1920.DisponiblesurArchive.org : [https://archive.org/details/historiesoftwohu02unit/page/404/mode/2up]
- Wikiwand. "1re Division de Réserve (Empire allemand) - Composition et commandants successifs." [https://www.wikiwand.com/fr/articles/1re_division_de_r%C3%A9serve_(Empire_allemand)].
- Craig, Gordon A.The Politics of the Prussian Army 1640-1945. Oxford University Press, 1964.
- Tucker, Spencer C.World War I: The Definitive Encyclopedia and Document Collection. ABC-CLIO, 2014.
- Keegan, John. The First World War. Vintage Books, 1998.
- Archives militaires allemandes, Kriegsgeschichte des Westfronts 1918.
- Sheffield, Gary. Forgotten Victory: The First World War - Myths and Realities. Headline Book Publishing, 2001.
- Watson, Alexander. Ring of Steel: Germany and Austria-Hungary at War, 1914-1918. Basic Books, 2014.
- Strachan, Hew. The First World War: To Arms. Oxford University Press, 2001.
Littératures spécifiques au 18e Régiment d'Infanterie de Réserve prussien (1914-1918) :
- Jürgen Kraus : Handbuch der Verbände und Truppen des deutschen Heeres 1914–1918, Teil VI: Infanterie, Band 2: Reserve- und Landwehr-Infanterie. Verlag Militaria, Vienne, 2012. ISBN 978-3-902526-52-6, p. 12.
- Ruhmeshalle unserer Alten Armee : Herausgegeben auf Grund amtlichen Material des Reichsarchivs. Militär-Verlag, Berlin, 1927, pp. 83–84.
- Histoires de deux cent cinquante et une divisions de l’armée allemande qui ont participé à la guerre (1914-1918), Bureau de la Guerre des États-Unis, Document du ministère de la Guerre n° 905, Bureau de l’adjudant, 1920, pp. 33–35.