Eine Kriegsodyssee (1914-1918) : Front Oriental
Fiche d'Identité Militaire Reconstituée
Nom complet : Heinrich Carton
Lieu d'origine : Novéant-sur-Moselle (Neuburg in Lothringen), région de Metz, Alsace-Lorraine (Empire allemand)
Région militaire d'incorporation : XVIe Corps d'Armée, Metz
Conscription possible et enrôlement au : En 1914 ?
Dans les listes alphabétiques d’incorporation, sous la cote 14Z () , plusieurs années manquent, dont l’année 1915. Il n’est donc pas possible d’y trouver trace de Henri CARTON.
Unité militaire : Le 2 Août 1914 (?)
Reserve-Infanterie-Regiment 18
Division : 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division)
Brigade : 72e Brigade d'Infanterie de Réserve, regroupant les unités suivantes :
- 18e Régiment d'Infanterie de Réserve
- 59e Régiment d'Infanterie de Réserve
- 1er Bataillon de Jägers de Réserve (infanterie légère spécialisée)
Bataillon : 2e Bataillon du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve
- Compagnie : 5e Compagnie du 2e Bataillon en 1916
- Grade : Soldat (Musketier)
Date et lieu de décès : 16 septembre 1916, Narajowka, Galicie (pendant l’offensive Broussilov)
1. Mobilisation de Heinrich Carton
Originaire de Metz en Alsace-Lorraine, Heinrich Carton fut mobilisé en décembre 1914 ou janvier 1915 en tant que conscrit.
- Metz étant intégrée à l’Empire allemand, ses habitants étaient sujets à la conscription impériale.
2. Formation
Début 1915, Heinrich est stationné au Rekruten Depot Deuscht. Eylau, 2eme bataillon du Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment) pour sa formation.
Rekruten Depot pour le 18 RIR
- 1er bataillon à Braunsberg
- 2e bataillon à Deuscht. Eylau (Heinrich)
- 3e bataillon à Osterode
Étant originaire de Novéant-sur-Moselle, une commune proche de Metz en Alsace-Lorraine, alors sous administration allemande, Heinrich Carton aurait normalement dû effectuer sa formation initiale au Rekruten Depot situé dans ou aux alentours de Metz.
Cependant, les circonstances précipitées de son enrôlement par les autorités l'ont probablement orienté directement vers le 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (RIR 18).
3. Régiment en 1916
Heinrich Carton est présent en 1916 comme Musketier (soldat) dans la 1ère Division de Réserve (1. Reserve-Division), au 18e Régiment d'Infanterie de Réserve, dans le 2e Bataillon et la 5e Compagnie.
4. Déploiement et Engagements
- 1915 : Heinrich Carton et la 1ère Division de Réserve participèrent aux batailles du front de l'Est, notamment à Przasnysz, en soutien aux forces austro-hongroises contre la Russie.
- 1916 : Heinrich Carton combattit dans la bataille de la Somme en France. Après cette bataille, la division fut redéployée en Galicie pour l’offensive Broussilov contre l’armée russe.
5. Décès
Heinrich Carton fut porté disparu le 16 septembre 1916 dans le secteur de Narajowka en Galicie, durant les violents affrontements de l’offensive Broussilov.
Contexte historique et géographique de Heinrich CARTON
Cette fiche reflète les informations reconstituées à partir des archives disponibles, offrant une vue détaillée de l'affectation de Heinrich CARTON au sein de l'armée allemande pendant la Première Guerre mondiale.
Incorporation et Enrôlement Administratif (1914)
Région militaire d'incorporation
Région militaire :
- Le XVIe Corps d'Armée de Metz était initialement subordonné à la V. Armee-Inspektion (5e Armée). Le 2 septembre 1912, il fut réorganisé sous la VII. Armee-Inspektion (7e Armée).
Localisation administrative :
- En tant que résident de Novéant-sur-Moselle, Heinrich Carton relevait du XVIe Corps d'Armée (XVI. Armee-Korps), chargé de l'incorporation des recrues de la Moselle et d'Alsace-Lorraine.
- Siège du XVIe Corps d'Armée : Metz
- Rôle du XVIe Corps d'Armée :
Responsable de l’incorporation des conscrits alsaciens-lorrains, le XVIe Corps appliquait une politique de déploiement stratégique, visant à affecter les recrues loin des frontières françaises pour minimiser les risques de défection, en les envoyant principalement sur le front oriental.
Contexte de déploiement initial : Structure de commandement et organisation de la 1re Division de Réserve
Note : Bien que Heinrich CARTON ait été administrativement incorporé par le XVIe Corps d'Armée de Metz, son unité opérationnelle , la 1re Division de Réserve, relevait du 1er Corps de Réserve (I. Reserve-Korps) et non du XVIe Corps d'Armée.
Structure de Commandement et Organisation de la 1re Division de Réserve
Structure de la 1re Division de Réserve (Kriegsgliederung au 2 août 1914)
Dès le début du conflit, la 1re Division de Réserve est intégrée au 1er Corps de Réserve (I. Reserve-Korps), sous le commandement du général Otto von Below, au sein de la 8e Armée dirigée par Maximilian von Prittwitz, puis par Paul von Hindenburg.
La division est structurée comme suit :
1re Brigade d'Infanterie de Réserve
- Régiment d'infanterie de réserve n°1 (1. Reserve-Infanterie-Regiment)
- Régiment d'infanterie de réserve n°3 (3. Reserve-Infanterie-Regiment)
72e Brigade d'Infanterie de Réserve
- Régiment d'infanterie de réserve n°18 (18. Reserve-Infanterie-Regiment) – Unité d’affectation de Heinrich CARTON
- Régiment d'infanterie de réserve n°59 (59. Reserve-Infanterie-Regiment)
- Unités de soutien et de reconnaissance
- Bataillon de réserve de Jägers n°1 (1. Reserve-Jäger-Bataillon), infanterie légère spécialisée dans la reconnaissance.
- Régiment de uhlans de réserve n°1 (1. Reserve-Ulanen-Regiment), cavalerie pour la reconnaissance.
- Régiment d’artillerie de campagne de réserve n°1 (1. Reserve-Feldartillerie-Regiment), principal soutien d’artillerie.
- 4e Compagnie du Bataillon de Pionniers de Poméranie n°2 (4. Kompanie des Pommersches Pionier-Bataillon Nr. 2), unité de pionniers pour les travaux de tranchées et fortifications.
Structure réorganisée de la 1re Division de Réserve au 1er janvier 1918
Au cours du conflit, la structure de la 1re Division de Réserve est réorganisée pour répondre aux nouveaux besoins militaires d’une guerre prolongée.
En 1918, elle est organisée ainsi :
1re Brigade d'Infanterie de Réserve
- Régiment d'infanterie de réserve n°1
- Régiment d'infanterie de réserve n°3
- Régiment d'infanterie de réserve n°59
Cavalerie et unités de soutien
- 4e Escadron du Régiment de Garde Uhlan (Garde-Ulanen-Regiment), pour la reconnaissance.
- Commandant d’artillerie 71
- Régiment d’artillerie de campagne de réserve n°1
- 2e Bataillon du Régiment d’artillerie à pied n°1, pour les tirs à longue portée.
- Bataillon de Pionniers d’État-Major 301, 4e Compagnie du Bataillon de Pionniers de Poméranie 2, et 1ère Compagnie de Réserve du Bataillon de Pionniers 34 pour les travaux de fortifications et les missions de soutien en tranchées.
- Compagnie de Mortiers 201, pour le soutien rapproché.
- Commandement du Renseignement de la Division 401, renforçant la coordination stratégique.
Commandants successifs de la 1re Division de Réserve
Les officiers suivants ont dirigé la 1re Division de Réserve durant la guerre, apportant chacun une contribution stratégique marquante :
- Lieutenant-général Sigismund von Förster : 2 août 1914 - 22 septembre 1915
- Major général Conrad Zietlow : 23 septembre 1915 - 1er janvier 1917
- Lieutenant-général Jean de Malachowski : 2 janvier - 22 avril 1917
- Major général Gustave de Waldersee : 23 avril 1917 - 10 janvier 1919
Commandement du Haut Commandement (OHL) et Contexte Stratégique
Le Haut Commandement (Oberste Heeresleitung, OHL) supervisait les opérations de la 1re Division de Réserve.
Les trois principaux commandants de l’OHL au cours du conflit sont :
Helmuth von Moltke le Jeune : Août 1914 - Septembre 1914
- Supervise les premières mobilisations et l’envoi de la 1re Division de Réserve sur le front oriental.
- Sous son commandement, la division effectue des missions sur le front occidental en 1915 avant de retourner à l’Est en 1916 pour participer à l’offensive Broussilov.
- Avec Ludendorff, coordonne les grandes offensives allemandes et décide du redéploiement vers le front occidental en 1918.
Remarque
Bien que Heinrich CARTON ait été incorporé administrativement par le XVIe Corps d'Armée en raison de son origine régionale, son unité opérationnelle, la 1re Division de Réserve, était historiquement rattachée au 1er Corps de Réserve.
Origine et Contexte Régional :
Heinrich CARTON est né en 1895 à Novéant-sur-Moselle, en Alsace-Lorraine, région cédée à l’Empire allemand en 1871 après la guerre franco-prussienne et le traité de Francfort de 1871.
La situation géopolitique de cette région crée un contexte unique pour ses habitants, culturellement et historiquement liés à la France mais désormais sujets de l’Empire allemand.
Identité et Loyauté Complexes :
Les Alsaciens-Lorrains sont souvent perçus comme des citoyens de loyauté ambiguë par l’administration allemande. Pour les autorités militaires, cette particularité impose une gestion spécifique de leur affectation, visant à les éloigner du front occidental pour limiter les risques de défection vers les forces françaises.
Implications Militaires :
L’administration impériale affecte ainsi les recrues alsaciennes-lorraines, principalement au front oriental. Ce choix stratégique souligne l’importance des questions d’identité et de loyauté dans la politique militaire allemande.
2. Incorporation et Enrôlement Administratif (1914)
Rôle du XVIe Corps d'Armée (XVI. Armee-Korps) et centre de Metz :
Le XVIe Corps d'Armée (XVI. Armee-Korps), basé à Metz, est le centre de recrutement et de gestion des affectations militaires pour les conscrits de l'Alsace-Lorraine, région annexée par l'Empire allemand après la guerre de 1870.
Ce corps d'armée a pour mission de coordonner l’incorporation des recrues issues de cette région, en les intégrant dans les divisions de l’armée impériale allemande. Le choix des affectations est également influencé par des considérations géopolitiques et de sécurité, en raison des sentiments pro-français de nombreux Alsaciens-Lorrains.
Affectation des recrues alsaciennes-lorraines au front oriental :
Pour limiter les risques de défection et de loyauté ambiguë envers la France, les autorités militaires allemandes décident de déployer la majorité des soldats alsaciens-lorrains, y compris ceux incorporés dans le XVIe Corps d'Armée, sur le front oriental, loin des frontières françaises.
Cette stratégie vise à réduire les possibilités de passage à l'ennemi et à éloigner ces soldats des zones de combat directement liées aux territoires allemands disputés à l’Ouest. Le front oriental, où l’Empire allemand affronte la Russie, est ainsi le principal théâtre d'opération pour les recrues de Metz et de la région mosellane.
3. Structure et Composition du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18e Reserve-Infanterie-Regiment)
Origine et rattachement du 18e RIR dans la 72e Brigade de Réserve
Coopération avec le 59e RIR et le 1er Bataillon de Jägers de Réserve :
Le 18e RIR opère en étroite coordination avec le 59e Régiment d'Infanterie de Réserve (59. Reserve-Infanterie-Regiment), qui opère souvent sur son flanc pour protéger et stabiliser ses lignes.
- Par ailleurs, le 1er Bataillon de Jägers de Réserve (1. Reserve-Jäger-Bataillon), unité d'infanterie légère spécialisée dans la reconnaissance et le tir de précision, est associé à la brigade.
Missions et objectifs principaux du 18e RIR :
Le 18e RIR est mobilisé pour des missions d’assaut direct en première ligne, impliquant des opérations de maintien des positions, de capture de points stratégiques et de défense des tranchées. Cette unité est équipée pour supporter des assauts prolongés et des batailles de tranchées intenses, en particulier après la transition de la guerre de mouvement à une guerre de positions en 1915.
4. Mobilisation de la 1re Division de Réserve : Premiers Engagements (1914)
Début des hostilités : La mobilisation et les batailles de Gumbinnen et Tannenberg
Dès août 1914, la 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division) est mobilisée pour soutenir les forces allemandes sur le front de l'Est, face à l'Empire russe.
Les premiers affrontements ont lieu lors de la bataille de Gumbinnen (19-20 août 1914), où l’armée allemande, bien que disciplinée, subit de lourdes pertes.
Peu de temps après, la division est engagée dans la fameuse bataille de Tannenberg (23-31 août 1914), où les forces allemandes, dirigées par Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff, repoussent efficacement la 2e Armée russe commandée par Samsonov.
Les soldats du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment), jouent un rôle dans les manœuvres rapides qui entourent et anéantissent les forces russes.
Campagnes de mouvement et premières victoires : consolidation et poursuite de l’avancée
Suite à Tannenberg, la 1re Division de Réserve poursuit son avancée à travers la Prusse orientale, consolidant ses positions tout en participant à des affrontements de mouvement, caractéristiques de cette première phase de guerre.
Les soldats de la division, sont engagés dans des batailles autour des lacs de Mazurie en septembre 1914. Ces campagnes visent à éloigner les forces russes des frontières allemandes et à stabiliser un front oriental plus sécurisé.
Cornelius Mayr est mort le 2 novembre 1914, après 300 jours de service.
5. Transition vers la Guerre de Tranchées (1915)
L’évolution des tactiques : une guerre d’usure sur les fronts de Rawka-Bzura et Przasnysz
Après les premières victoires de mouvement en 1914, le conflit sur le front de l'Est se transforme rapidement en une guerre d'usure. Dès le début de 1915, les lignes de front s'enlisent, notamment sur les fronts de Rawka-Bzura (18 décembre 1914 - 15 février 1915) en Pologne et de Przasnysz (20-27 février 1915).
La 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division) doit désormais adapter ses tactiques à une guerre statique de tranchées, marquée par des batailles prolongées pour conserver de minces lignes de défense.
Lors de la bataille de Rawka-Bzura, les troupes de la division, dont le 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment) auquel appartient Heinrich, s'engagent dans des combats intenses au sein d’un réseau de tranchées et de fortifications précaires.
Ces lignes, continuellement attaquées par l'artillerie et l'infanterie russes, deviennent rapidement des champs de bataille ravagés, où l’avancée est lente et difficile. À Przasnysz, le régiment se retrouve une fois de plus dans une situation où chaque mètre gagné ou perdu a un coût humain considérable, sans percées décisives.
Expériences d'Heinrich dans les tranchées : impacts physiques et psychologiques
Pour Heinrich, comme pour beaucoup de ses camarades, la guerre de tranchées représente un tournant brutal. Dans les tranchées boueuses de Rawka-Bzura et Przasnysz, les soldats vivent dans des conditions extrêmes, exposés au froid, aux maladies, et au manque de vivres. L’immobilité prolongée, la menace constante des tirs d’artillerie, et la proximité avec l’ennemi contribuent à un épuisement physique et mental.
Les batailles de Przasnysz et de Rawka-Bzura infligent aux troupes des pertes quotidiennes, tandis que l'environnement clos des tranchées expose les soldats aux gaz, aux tirs de snipers et aux assauts nocturnes.
6. Points de Repli et Organisation Logistique en Lituanie (1915)
Retraite stratégique et logistique en zones arrières : Schaulen et Dünaburg
À la suite des combats épuisants du début de 1915, la 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division) se replie stratégiquement dans des zones plus éloignées du front principal, notamment autour de Schaulen (Šiauliai, aujourd’hui en Lituanie) et de Dünaburg (Daugavpils, en Lettonie).
La mise en place d’une infrastructure logistique dans ces zones permet d’établir des dépôts d’armes, de munitions et de vivres, ainsi que des installations de soins pour les blessés. Ces points de repli facilitent également la maintenance des équipements et l'intégration de nouvelles recrues, nécessaires pour combler les pertes subies au front.
Conditions de vie et ravitaillement : moments de repos entre les batailles
Dans les zones de Schaulen et Dünaburg, Heinrich et ses camarades trouvent un répit temporaire, bien que les conditions de vie restent difficiles. Le ravitaillement en nourriture et en matériel, bien que plus stable qu’au front, est souvent limité et irrégulier. Ces périodes de repos sont marquées par des conditions de vie sommaires mais indispensables pour les soldats, épuisés par les combats incessants et les dures conditions des tranchées.
Ce temps de répit permet aux troupes de reprendre des forces et d’alléger la fatigue physique et psychologique accumulée au cours de la guerre d’usure. Cependant, ce répit est de courte durée, car la division doit rapidement se préparer à de nouvelles offensives, et les soldats sont remis en état pour affronter la prochaine phase des combats.
Rôle Stratégique de la Réserve de l’OHL
L'utilisation de détachements en tant que réserve mobile sous l’OHL démontre la flexibilité du Haut Commandement allemand, qui pouvait repositionner des unités selon les besoins du front occidental tout en maintenant une force principale concentrée sur le front oriental. La mission éventuelle de ces détachements aurait servi à renforcer des points vulnérables ou à soutenir des actions localisées sans compromettre les engagements principaux du régiment en Pologne et en Lituanie.
6 ter. Période de Réserve et Formation sous le Haut Commandement (1915-1916)
Après les combats éprouvants de 1915, la 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division), y compris le 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment), est temporairement mise en réserve du 27 novembre 1915 au 24 juin 1916.
Cette période de retrait du front marque une phase de réorganisation stratégique et de renforcement. L’intégration de nouvelles recrues et un entraînement ciblé sur les tactiques de guerre de tranchées visent à adapter la division aux exigences d’une guerre désormais dominée par les positions statiques.
En parallèle, la division est placée sous la réserve directe de l’Oberste Heeresleitung (O.H.L., Haut Commandement allemand) du 25 juin au 5 juillet 1916. Ce statut particulier signifie que la 1re Division de Réserve doit être prête pour un redéploiement stratégique immédiat.
Ce répit dans les combats et la formation sous la réserve de l’O.H.L. permettent à la division de se préparer pour les engagements intenses de 1916, où elle sera bientôt confrontée à l’ampleur de l'offensive Broussilov en Galicie.
7. Rôle Spécifique d'Heinrich dans le IIe Bataillon et la 5e Compagnie du 18e RIR (1916)
Structure et commandement du IIe Bataillon sous le capitaine Oskar Bender
En septembre 1916, Heinrich est dans le IIe Bataillon du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment), une unité de combat intégrée dans la 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division).
Ce bataillon est sous le commandement du capitaine Oskar Bender, un officier expérimenté formé à la maison des cadets de Wahlstatt, qui dirige son unité avec discipline et rigueur militaire. Le IIe Bataillon est particulièrement engagé dans des missions d’assaut et de défense sur le front oriental, alors que les forces allemandes se trouvent sous pression dans les régions de Galicie et de Volhynie.
La structure du IIe Bataillon en septembre 1916 permet une organisation flexible et réactive face aux attaques ennemies, avec des officiers subalternes tels que le lieutenant de réserve Friedrich Münnich, chargé de la coordination des opérations.
Missions et engagements de la 5e Compagnie : la position de Heinrich CARTON
Au sein du IIe Bataillon, Heinrich sert dans la 5e Compagnie, une unité d'infanterie chargée de missions tactiques cruciales. En 1916, cette compagnie est engagée dans des combats intensifs lors des campagnes de défense contre les avancées russes.
Durant l’année 1916, la 5e Compagnie participe aux engagements critiques de la Narayowka et de la Zlota-Lipa, des batailles où les troupes allemandes, y compris celles du 18e RIR, peinent à résister face à l’intensité des offensives russes. Dans ces campagnes, la 5e compagnie fait preuve d’une grande résilience sous des conditions de combat éprouvantes, mais subit de lourdes pertes, notamment lors des assauts répétés pour défendre et reprendre des positions autour de Narayowka.
8. Engagements dans l’Offensive Broussilov et Heinrich CARTON porté disparu (1916)
L’offensive Broussilov : les forces allemandes face aux offensives russes en Galicie
L’année 1916 marque un tournant pour le front oriental avec l’offensive Broussilov, l’une des opérations militaires les plus meurtrières et dévastatrices lancées par l’armée russe. Cette offensive, qui débute en juin 1916, vise à briser les lignes austro-allemandes dans la région de Galicie (aujourd’hui en Ukraine de l’Ouest).
Les forces de la 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division), dont fait partie le 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment), sont déployées dans des zones stratégiques autour de la Narayowka et de la Zlota-Lipa pour tenter de contenir les percées russes.
Les conditions de combat sont particulièrement éprouvantes. Les soldats allemands doivent défendre des positions de tranchées continuellement bombardées et subir des assauts massifs des troupes russes, qui exploitent leur supériorité numérique.
En août et septembre 1916, la pression exercée par les forces russes atteint un sommet, transformant les batailles de la Narayowka et de la Zlota-Lipa en des combats désespérés, où chaque mètre de terrain est âprement disputé.
Ces batailles symbolisent l’ampleur du sacrifice consenti par les troupes allemandes dans la tentative de maintenir leurs positions en Galicie face à une offensive implacable.
Les derniers combats d'Heinrich CARTON sur la Narayowka : septembre 1916
C’est dans le cadre de cette offensive qu'Heinrich rencontre la mort. Au sein de la 5e Compagnie du IIe Bataillon du 18e RIR, Heinrich et ses camarades sont envoyés sur les lignes de front autour de la Narayowka, où ils doivent repousser les attaques continues des troupes russes.
La 5e Compagnie, sous-équipée et épuisée par des mois de combats successifs, subit des pertes sévères alors qu’elle tente de défendre ses positions contre des vagues incessantes d’assaut. En septembre, les combats atteignent un paroxysme de violence ; les conditions de vie dans les tranchées sont épouvantables, et les soldats doivent affronter des pénuries de ravitaillement et de munitions.
Le 16 septembre 1916, dans un des assauts les plus violents de la bataille, Heinrich est porté disparu alors qu’il défend sa position face aux forces russes.
9. Retour sur l’Impact de la Guerre de Tranchées à Riga (1917)
Déploiement de la 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division) et Guerre de Tranchées autour de Riga
En 1917, la 1re Division de Réserve, après les lourdes pertes subies lors de l’offensive Broussilov, est redéployée sur le front oriental en Lettonie, dans le secteur stratégique de Riga. Dès le 1er octobre 1916, les soldats du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment) sont placés dans un dispositif de défense en tranchées pour contenir les troupes russes qui tiennent encore la ville et ses abords.
Cette période de guerre statique devant Riga se prolonge jusqu’à août 1917, et marque un épisode prolongé de combats éreintants. La guerre de tranchées sur le front balte impose aux soldats de vivre dans des conditions difficiles, marquées par le froid, l’humidité, et un ravitaillement souvent insuffisant.
Les lignes de tranchées deviennent des lieux d’échanges de tirs incessants et d’escarmouches qui mettent à l’épreuve la résilience des soldats. Cette forme de guerre d’usure, à la fois psychologiquement et physiquement éprouvante, affecte profondément le moral des troupes.
Dans ces conditions extrêmes, les hommes du 18e RIR, désormais largement composés de nouvelles recrues pour compenser les pertes antérieures, doivent se défendre contre les attaques russes tout en conservant des positions statiques dans un environnement particulièrement difficile.
La Bataille de Riga et la Prise de la Ville
En septembre 1917, l’armée allemande lance une offensive majeure pour s’emparer de Riga, marquant une étape stratégique pour affaiblir les positions russes sur le front de l’Est. Entre le 1er et le 5 septembre, les troupes allemandes, soutenues par un intense pilonnage d’artillerie, prennent d’assaut les défenses russes.
Le 3 septembre 1917, les forces allemandes parviennent à capturer la rive ouest de la Daugava, un succès qui permet de prendre le contrôle de la partie de Riga située à l’ouest de la rivière et force les troupes russes à se replier plus à l’est.
Transition vers le Front Occidental à l’Automne 1917
Après la prise de Riga, le commandement allemand prend la décision de transférer plusieurs divisions vers le front occidental pour renforcer les lignes contre les Alliés. La 1re Division de Réserve est ainsi déplacée, entre le 31 octobre et le 5 novembre 1917, et transportée par voie ferroviaire à travers l'Allemagne en direction de la Champagne, en France.
Ce redéploiement signale un tournant stratégique pour l’Allemagne, qui commence à concentrer ses forces sur le front occidental alors que les fronts de l’Est s’affaiblissent. Pour les soldats du 18e RIR, ce transfert marque la fin d’une campagne exténuante sur le front de l’Est et le début de nouveaux défis dans une guerre de tranchées également intense, mais différente dans ses tactiques et ses conditions climatiques.
9.bis Redéploiement des Forces Allemandes vers le Front Occidental (Fin 1917 - Début 1918)
Après la sortie de la Russie de la guerre, officialisée par le traité de Brest-Litovsk en mars 1918, l'Allemagne a l’opportunité stratégique de redéployer ses divisions stationnées sur le front oriental. Libérés de la pression russe, près de cinquante divisions sont ainsi transférées vers le front occidental dans le but de lancer une série d’offensives rapides, sous le commandement de Ludendorff, pour forcer une victoire décisive avant l’arrivée des renforts américains.
10. Combats de la 1re Division de Réserve en Champagne et Retraite Finale (1918)
Engagements Défensifs en Champagne : Janvier - Avril 1918
La 1re Division de Réserve (1. Reserve-Division), récemment transférée depuis le front oriental, prend position sur le front occidental en Champagne au début de 1918. De janvier à avril, elle participe à une guerre de tranchées intense face aux forces françaises et britanniques.
Dans cette phase, les soldats du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18. Reserve-Infanterie-Regiment), avec les autres unités de la division, sont impliqués dans une lutte défensive sans relâche dans les tranchées glaciales et boueuses de la région.
Batailles de l’Avre, de la Somme et de l’Oise : Mai - Septembre 1918
Au printemps, la division est redéployée pour défendre de nouveaux secteurs stratégiques en Picardie. Entre mai et août, elle est engagée dans les batailles sur l’Avre, autour de Montdidier et Noyon, puis dans les affrontements défensifs entre la Somme et l’Oise. Ces combats marquent une intensification des offensives alliées qui profitent de leur supériorité en effectifs et en matériel.
Dans la Bataille défensive entre la Somme et l’Avre (8-9 août) et les combats autour de Roye et Lassigny (9-27 août), les forces allemandes peinent à tenir leurs positions, symbolisant un tournant dans le conflit.
Cette période est également marquée par la Bataille de la voie romaine (10-12 août) et le Combat de la forêt de Beuvraignes et Loges (11-26 août), des affrontements difficiles où les soldats allemands sont contraints d'abandonner progressivement des positions clé.
Replis successifs et Dernières Batailles : Septembre - Novembre 1918
Dès septembre 1918, les positions de la 1re Division de Réserve se désintègrent progressivement sous la pression alliée. Entre le 28 août et le 3 septembre, la division défend le chenal du Nord, dans les secteurs de Nesle et Noyon, puis mène des batailles défensives entre Cambrai et Saint-Quentin (14 septembre - 9 octobre).
En octobre, la division participe aux combats devant la position d’Hermann (10-30 octobre), une dernière ligne de défense avant le repli total. La situation est désespérée, et les pertes sont nombreuses. Entre le 5 et le 11 novembre, les forces allemandes, y compris la 1re Division de Réserve, entament une retraite forcée devant la position Anvers-Meuse, repoussées par des offensives alliées qui marquent la fin des résistances sur le front occidental.
Évacuation et Fin de la Campagne : Novembre - Décembre 1918
Après l’armistice du 11 novembre 1918, la division est officiellement dissoute et commence son retrait vers l’Allemagne.
La campagne de 1918 de la 1re Division de Réserve, marquée par une série de replis et de défaites successives, incarne les derniers efforts de l’armée allemande face aux offensives alliées de la fin de la guerre.
Fiche d’identité du Régiment d’Infanterie de Réserve n° 18 (18e RIR)
Nom complet : Régiment d’Infanterie de Réserve n° 18 (Reserve-Infanterie-Regiment Nr. 18)
- Actif : 2 août 1914 – mi-septembre 1918
- Nation : Empire allemand (Deutsches Kaiserreich)
- Armée : Armée prussienne (Preußische Armee)
- Type : Régiment d’infanterie
- 02.08.1914 : Le régiment de réserve est mobilisé selon le plan de mobilisation.
- 1er bataillon à Braunsberg
- 2e bataillon à Deuscht. Eylau
- IIIe bataillon à Osterode
- avec 2 compagnies de mitrailleuses
Commandants de régiment
02.08.1914 :Lieutenant-colonel Frhr. v. Lützow (v. IR 152)
- I. Bataillon : Major v. Schlieben (v. IR 59 ; † 17.11.14)
- II. Batl. : Major v. Poten (v. IR 152 ; † 22.11.14)
- III. Batl. : Major Frühling (v. IR 152)
-Composition initiale :
- 12 compagnies d’infanterie
- 2 compagnies de mitrailleuses (1914)
- Augmentation à 3 compagnies de mitrailleuses (1916)
- Effectif : Entre 2000 et 2500 hommes
Subordination :
Affectations principales :
- 1ère division de réserve (1914 - mi-guerre)
- 225e division (fin de la guerre, après réorganisation)
Théâtres d’opérations :
Front de l’Est
- Bataille de Gumbinnen
- Bataille de Tannenberg
- Bataille des Lacs de Mazurie
- Bataille de Lodz
- Przasnysz- Schaulen
Offensive Broussilov
Riga
Front occidental
- Offensive allemande du printemps 1918
Rôle dans la Première Guerre mondiale :
Le 18e Régiment d’Infanterie de Réserve était une unité de l’armée prussienne mobilisée dès le début de la guerre. Initialement déployé sur le front de l’Est, il a pris part aux grandes victoires allemandes, notamment à Tannenberg, aux Lacs de Mazurie et la Galicie, avant d’être transféré au front occidental en 1918 pour participer à l’offensive du printemps.
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Bibliographie Sélective
Note sur les archives militaires allemandes :
La destruction des archives militaires de l’Empire allemand, notamment lors des bombardements de 1945, a entraîné la perte de nombreux registres originaux, dont ceux de la 1re Division de Réserve et du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve. Cependant, des ressources fragmentaires sont disponibles, comme les collections du Bundesarchiv-Militärarchiv de Fribourg et plusieurs publications de synthèse réalisées avant 1945, telles que Die Schlachten und Gefechte des Grossen Krieges 1914–1918 (éd. Grosser Generalstab, 1919) et les volumes de Der Weltkrieg 1914-1918 édités par le Reichsarchiv dans les années 1920-1930. Les listes de pertes (Verlustlisten) publiées durant la guerre restent également une source précieuse pour les recherches individuelles.
1. Archives militaires et historiques
- Die Schlachten und Gefechte des Grossen Krieges 1914–1918, Grosser Generalstab, Berlin, 1919.
- Utilisation : Description détaillée des batailles de Tannenberg, de la Mazurie et de l’offensive Broussilov.
- Histoires de 251 divisions de l’armée allemande qui ont participé à la guerre (1914-1918), Service de renseignement de l’état-major général, forces expéditionnaires américaines, Chaumont, France, 1919.
- Utilisation : Informations sur les déplacements, la structure de la 1re Division de Réserve et les engagements sur le front oriental.
2. Ouvrages de référence et études militaires
- Müller, F. Der Weltkrieg 1914 bis 1918, Chronologie de la Première Guerre mondiale, 1924.
- Utilisation : Contexte des stratégies de déploiement allemandes et l’incorporation des troupes réservistes.
- Asprey, R. B. The German High Command at War: Hindenburg and Ludendorff and the First World War, New York, 1991.
- Utilisation : Explications sur les décisions stratégiques prises par le commandement allemand (O.H.L.) et les commandants de la 1re Division de Réserve.
- Zabecki, D. T. The German 1918 Offensives: A Case Study in the Operational Level of War, Routledge, 2006.
3. Sources spécifiques à l'Alsace-Lorraine et aux soldats alsaciens-lorrains
- Régiment d’infanterie de réserve n° 18 - Encyclopédie Marjorie-Wiki
- Becker, J.-J., et Krumeich, G. La Grande Guerre vue d'en face, Paris, 2008.
- Utilisation : Implications des affectations des recrues alsaciennes-lorraines au front oriental.
- Fivet, R. Alsace-Lorraine: Une guerre dans la guerre 1914-1918, Strasbourg, 2013.
- Utilisation : Étude sur la situation des soldats alsaciens-lorrains dans l’armée allemande.
4. Registres et documents de l’armée impériale allemande (Kriegsarchiv)
- Utilisation : Informations sur les commandants de la 1re Division de Réserve et sur le parcours militaire de Heinrich Carton.
- Fiches de décorations et citations pour faits d’armes, service d’archives militaires, Kriegsarchiv, Berlin.
- Utilisation : Distinctions attribuées aux soldats du 18e RIR, mentionnées dans la section sur les campagnes de 1915.
5. Ouvrages complémentaires et contextuels sur la Première Guerre mondiale
- Herwig, H. The First World War: Germany and Austria-Hungary 1914–1918, London, 1997.
- Utilisation : Informations générales sur les mouvements et les stratégies militaires sur les fronts de l’Est et de l’Ouest.
- Keegan, J. The First World War, Random House, 1998.
- Utilisation : Aperçu des batailles décisives, des conditions de vie des soldats, et des répercussions de la guerre de tranchées.