Histoire Industrielle des Forges et Mines de la Vallée de la Moselle
Histoire Industrielle des Forges et Mines de la Vallée de la Moselle
Novéant-sur-Moselle, Ars-sur-Moselle, Boudonville, Maxéville, et Liverdun
La vallée de la Moselle, connue pour ses paysages bucoliques, a également été un haut lieu de l’industrie métallurgique au XIXe siècle. Des hauts fourneaux de Novéant-sur-Moselle aux mines de fer de Boudonville et Maxéville, en passant par les forges de Liverdun, cette région a joué un rôle crucial dans l'essor de la sidérurgie européenne.
Découvrez l’histoire fascinante de ces sites industriels, étroitement liés, qui témoignent de l’importance stratégique de la Moselle dans la révolution industrielle.
Novéant-sur-Moselle : Des Hauts Fourneaux à la Liquidation
Liaison avec Ars-sur-Moselle et Débuts de l’Exploitation
L’histoire industrielle de Novéant-sur-Moselle s’inscrit dans le contexte plus large de la vallée de la Moselle. Tout commence en 1838, avec la découverte de minerai de fer sur les coteaux d’Ars-sur-Moselle. Cette découverte donne naissance à des hauts fourneaux sous l’impulsion de la société Dupont et Dreyfus, qui commence l’extraction en 1840.
En 1847, Charles Hermann et Édouard Puricelli, maîtres de forges originaires de Rheinböllen (Allemagne), demandent à la préfecture l’autorisation de construire deux hauts fourneaux à Novéant-sur-Moselle. Ils s’appuient sur les minerais extraits dans la commune et les environs pour alimenter ces installations.
Expansion et Apogée (1850-1860)
En 1859, les forges de Novéant-sur-Moselle emploient près de 200 ouvriers, témoignant de l’importance locale de cette activité industrielle. Toutefois, la faible teneur en fer des minerais exploités limite le potentiel économique à long terme.
Déclin et Fin de l’Activité (1918)
- Les faiblesses des ressources locales, combinées aux effets dévastateurs de la Première Guerre mondiale, accélèrent le déclin des forges.
- En 1918, la Société anonyme des hauts fourneaux de Novéant-sur-Moselle est mise en liquidation.
- L’activité industrielle se déplace alors vers des sites plus prometteurs, notamment Pompey, en Meurthe-et-Moselle.
Boudonville et Maxéville : Un Centre d’Extraction de Minerai de Fer
La Mine de Boudonville
- Située à Maxéville, la mine de Boudonville, aussi appelée « Mine des Belges », est un site majeur pour l’extraction du minerai de fer en Lorraine.
- En 1862, la société Vezin-Aulnoye obtient une concession de 725 hectares pour exploiter les mines de Maxéville et Boudonville.
L’Usine de Maxéville (1865)
En 1865, Vezin-Aulnoye fonde une usine à Maxéville pour transformer les minerais extraits localement. Ce site, directement relié à la mine, devient un acteur clé de la métallurgie régionale jusqu’à son intégration dans des structures industrielles plus grandes.
Liverdun : Le Relais Industriel de Novéant
Le Transfert des Forges de Novéant à Liverdun
Après l’annexion de la Lorraine par l’Allemagne en 1870, les Forges de Novéant-sur-Moselle sont transférées à Liverdun, près de Nancy. Ce déplacement stratégique vise à préserver l'activité métallurgique sous souveraineté française.
Développement et Rôle des Forges de Liverdun
Les Forges de Liverdun deviennent un centre de production important pour les rails, le fer forgé, et les structures métalliques, contribuant au développement ferroviaire et à l’essor de la construction en France.
ARBED et la Réorganisation des Exploitations
Exploitation par ARBED (1919-1939)
Après la Première Guerre mondiale, la mine de Boudonville passe sous le contrôle de l’ARBED (Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange). Ce groupe modernise les installations, soutenant l’industrie sidérurgique européenne pendant l’entre-deux-guerres.
Déclin et Fin de l’Exploitation
En 1939, l’exploitation de la mine de Boudonville cesse définitivement, marquant la fin d’une époque pour l’industrie minière de Maxéville et ses environs.
Héritage et Mémoire Industrielle
Un Réseau Interconnecté
Les sites de Novéant, Ars-sur-Moselle, Boudonville, Maxéville, et Liverdun constituent un écosystème industriel interconnecté. Leur développement montre comment les besoins croissants en acier et en fer au XIXe siècle ont façonné la vallée de la Moselle.
Vestiges et Patrimoine
- Novéant-sur-Moselle : Les archives des hauts fourneaux sont disponibles aux Archives nationales de France (F/14 4431 et F/14 4434).
- Maxéville et Boudonville : Certaines infrastructures témoignent encore de leur rôle industriel.
- Liverdun : Les anciens bâtiments des Forges de Liverdun sont des traces visibles de ce passé industriel.
Une Histoire Industrielle à Redécouvrir
L’histoire des forges et mines de la vallée de la Moselle, de Novéant-sur-Moselle à Maxéville, en passant par Liverdun, illustre l’importance stratégique de cette région dans la révolution industrielle. Ces sites incarnent les mutations économiques, technologiques et géopolitiques du XIXe siècle.
Si les activités ont cessé, leur héritage perdure à travers les vestiges, les archives, et les mémoires locales, rappelant le rôle crucial de la Lorraine dans l’essor de l’industrie métallurgique européenne.