18 RIR : Organisation, structure et équipements (1914-1916)

18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18 RIR)

Organisation, structure et équipements (1914-1916)

Le 18e Régiment d'Infanterie de Réserve, mobilisé en 1914 dans le cadre de l'armée allemande, a participé à plusieurs batailles clés du front ouest pendant la Première Guerre mondiale. 

Cette unité reflète l'organisation et l'équipement typiques des régiments d'infanterie de réserve prussiens de cette époque.


1. Organisation et structure

Le 18 RIR faisait partie d’une division de réserve, généralement intégrée à un Corps d’Armée de Réserve. Cette organisation permettait de compléter les troupes régulières avec des réservistes et de nouvelles recrues.

Structure du régiment

Commandement régimentaire
  • Dirigé par un colonel (Oberst) ou un lieutenant-colonel (Oberstleutnant).
Effectif total :
  •  ~3000 hommes lors de la mobilisation initiale.


Composé de :
  • 3 bataillons d’infanterie (environ 1000 hommes chacun).
  • 1 compagnie de mitrailleuses.
Structure d’un bataillon
  • Commandant de bataillon : Généralement un major.
  • Effectif : ~1000 hommes.
Organisation interne :
  • 4 compagnies d’infanterie (~250 hommes par compagnie).

Structure d’une compagnie

  • Commandement : Capitaine (Hauptmann) et son adjoint.
Effectif

~250 hommes répartis en :
  • Plusieurs pelotons (Züge), dirigés par des sous-officiers.
  • Sections de tir pour l’engagement direct.

Compagnie de mitrailleuses

  • Déployée au niveau régimentaire, avec environ 120 hommes.
  • Équipée de 6 à 8 mitrailleuses lourdes MG08, gérées par des équipes de 4 à 6 soldats.

2. Spécialités au sein du régiment

Outre l'infanterie de ligne, plusieurs spécialités existaient :

  • Mitrailleurs : Soutien d’infanterie grâce à des mitrailleuses MG08.
  • Tireurs d’élite (Scharfschützen) : Présents dans chaque compagnie, équipés de fusils Mauser modifiés.
  • Éclaireurs et messagers : Responsables des communications sur le champ de bataille.
  • Sapeurs : Utilisés pour les travaux de tranchées ou la pose d’obstacles.
  • Équipes de grenadiers : Spécialisées dans le lancer de grenades, en particulier dans les tranchées.

3. Armement

Armement personnel

Fusil Gewehr 98 (Mauser modèle 1898) :
  • Arme standard des soldats d'infanterie.
  • Calibre : 7,92 x 57 mm Mauser.
  • Chargeur : 5 cartouches.
  • Accessoire : Baïonnette modèle 98/05 attachable pour le combat rapproché.
Pistolets (officiers et sous-officiers uniquement) :
  • P08 Parabellum (Luger) : Pistolet semi-automatique, calibre 9 mm.
  • Reichsrevolver modèle 1883 : Revolver simple action.
  • Couteaux de tranchée : Petites armes blanches pour le combat rapproché.

  • Grenades Stielhandgranate (« grenades à manche ») :

  • Utilisées principalement à partir de 1915 dans les tranchées.
Armement collectif

Mitrailleuses MG08 :

  • Mitrailleuse lourde refroidie par eau, alimentée par bandes de 250 cartouches.
  • Utilisée pour le soutien des assauts et la défense des positions.

  • Grenades
    • En complément des grenades à manche, des grenades improvisées ont été utilisées.

    Équipements de soutien

    Pelles de tranchée :
    • Multifonctionnelles, utilisées comme outil ou arme.
    Jumelles et télémètres :
    • Fournis aux officiers pour l’observation et le repérage.

    4. Uniforme et tenue

    Uniforme standard

    Modèle 1910 (Feldgrau) :

    • Couleur : Gris-vert (feldgrau), adaptée au camouflage.
    Composition :
    • Tunique à double rangée de boutons.
    • Pantalon gris-vert avec guêtres.
    • Bottes en cuir noir.
    Cape de pluie (Zeltbahn) :
    • Utilisée comme poncho ou pour construire des abris.
    Évolution en 1915-1916 :
    • Simplification des uniformes pour faciliter la production en masse.

    Casque

    Pickelhaube :
    • Casque à pointe en cuir renforcé, porté jusqu’à fin 1915.
    • Points faibles : Manque de protection contre les éclats d'obus.
    Stahlhelm modèle 1916 (M16) :
    • Casque en acier introduit en 1916 pour améliorer la protection des soldats.

    Équipement individuel

    Ceinturon et cartouchières :

  • En cuir, capacité de transporter 60 cartouches.
  • Fixation pour la baïonnette et d'autres accessoires.


  • Masque à gaz
    :
    • Introduit dès 1915, crucial contre les gaz de combat comme le chlore et le phosgène.
    Sac à dos (Tornister) modèle 95 ou modèle 07/13
    • Transport des rations, vêtements de rechange et objets personnels.

    Le paquetage était assez léger, environ 15 kg

    Il comprenait :

    • des couverts et une gamelle ;
    • une toile de tente, les sardines et un piquet ;
    • une pelle supplémentaire pour les soldats du génie ;
    • des rations alimentaires ;
    • une couverture ;
    • une capote (ou manteau) Feldgrau ;
    • un bidon et un quart ;
    • un couteau et un ouvre-boîte.
    Gourde (Feldflasche) : Portée à la ceinture.

    Couverture : Pour les nuits dans les tranchées.

    5. Équipements spécialisés selon les besoins

    • Munitions supplémentaires : Transportées par les équipes d’appui.
    • Téléphones de campagne : Fournis au commandement pour coordonner les attaques.
    • Outillage des sapeurs : Pioches, pelles et matériaux pour construire des abris ou poser des obstacles.

    Parcours de formation et d’évolution, simple soldat  (1895-1916)

    Heinrich Carton, engagé comme soldat dans le 18e Régiment d’Infanterie de Réserve (18e RIR) prussien, suit un parcours qui reflète celui d’un jeune conscrit de 19 ans mobilisé en 1914 ou 1915, et resté simple soldat jusqu’à sa mort en 1916

    Incorporation et formation initiale (1914 ou 1915)

    Contexte de l’incorporation :

    • Né en 1895 à Novéant-sur-Moselle (alors sous domination allemande), Heinrich est appelé dans le cadre de la mobilisation générale.
    • Enrôlé au 18e RIR, formé à partir de réservistes et de nouvelles recrues, il est à la 5e Compagnie du 2e Bataillon en 1916.

    Formation initiale :

    Lieu :

    • Un camp de formation en Prusse-Orientale, à Deutsch-Eylau.
    • Cantonnement de la 72e Brigade dont dépend le RIR18 et le RIR59 


    Durée : 
    • 6 à 12 semaines.
    Contenu :

    Maniement des armes :
    • Apprentissage du fusil Gewehr 98, un fusil à verrou précis mais nécessitant une bonne maîtrise.
      • Utilisation de la baïonnette pour le combat rapproché.
      Tactiques de base :

      • Positionnement en ligne, manœuvres de groupe, et défense de tranchées.
      • Entraînement à des simulations d’assaut sous la direction stricte d’officiers prussiens.
      Conditionnement physique :
      • Marches forcées, maniement d’équipements lourds, et adaptation aux rations militaires.
      Instruction psychologique :
      • Soumission à la discipline militaire prussienne, développant l’endurance mentale et la capacité à obéir aux ordres dans des conditions stressantes.

      6. Evolution du 18 RIR (1914-1916)


      1914 :

    • Mobilisation initiale avec des effectifs proches des régiments réguliers.
    • Premiers engagements dans les batailles de mouvement (ex. : Marne).

    • 1915
       :
      • Introduction des grenades et premiers masques à gaz.
      • Stabilisation du front et adaptation à la guerre des tranchées.
      1916 :
      • Généralisation du Stahlhelm.
      • Usure des effectifs à cause des pertes importantes, avec des bataillons tombant à 50 % de leur force initiale.

      Le 18e RIR était organisé comme un régiment de réserve typique de l’armée allemande, avec une hiérarchie stricte et des spécialités adaptées aux besoins du front. 

      Son armement, bien que robuste, a évolué pour répondre aux exigences de la guerre des tranchées. L’introduction du casque en acier et des masques à gaz reflète les adaptations essentielles face aux défis de la guerre.




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