Des Lacs de Prusse-Orientale à Lodz : 7 Nov au 10 Déc.1914
Cet article explore en détail les positions tenues et les mouvements militaires du 18e RIR entre le 7 novembre et le 10 décembre 1914, en croisant les archives officielles, la liste de Berlin des victimes et les chronologies historiques.
Reserve-Infanterie-Regiment Nr. 18, Deutsch-Eylau, Braunsberg, Osterode.
(18e Régiment d’Infanterie de Réserve, Deutsch-Eylau, Braunsberg, Osterode.)- Ezermo, Wirballen, Stallupönen (sans indication de date),
- Wyssztyter See le 7, Gumbinnen le 9 et le 11,
- Goldap, Nowizet et Augustin-Nowitzki les 13, 15 et 16,
- Gosfünn, Koscielny, Baby, Dsamlin du 16 au 24,
- Podborsche du 22 au 25, Plaskoczin du 27 novembre au 3 décembre, Swierzyn du 3 au 6 décembre, ainsi que d'autres combats jusqu'au 10 décembre 1914.
État-major du Régiment :
-
Oberstlt. Freih. von Lützow – (Légèrement blessé.)
(Lieutenant-colonel baron von Lützow.) -
Res. Hermann Reddig – Neissenburg, Westpr. – Schwer verwundet.
(Réserviste Hermann Reddig, Neissenburg, Prusse-Occidentale – Gravement blessé.)
Analyse
Liste des localités et des dates :- Ces lieux correspondent aux mouvements et combats du 18e Régiment d’Infanterie de Réserve sur le front de l’Est en 1914, principalement en Prusse-Orientale et dans les territoires russes adjacents.
- Ezermo, Wirballen, Stallupönen : Ces villes étaient des zones de combats intenses pendant l’offensive allemande contre la Russie au début de la guerre.
- Gumbinnen, Goldap, Wyssztyter See : Ces localités situées en Prusse-Orientale étaient stratégiques et ont vu des engagements importants.
- Podborsche, Plaskoczin, Swierzyn : Ces localités, aujourd’hui en Pologne, indiquent que le régiment avançait vers des positions tenues par les forces russes.
- Le lieutenant-colonel Freiherr (Baron) von Lützow, commandant du régiment, est mentionné comme légèrement blessé, ce qui est un détail significatif puisqu'il commandait cette unité.
- Le réserviste Hermann Reddig, originaire de Neissenburg, Prusse-Occidentale (aujourd'hui Susz, Pologne), est gravement blessé, ce qui reflète les lourdes pertes subies par les soldats.
- À cette période (fin 1914), le front de l’Est connaissait des combats acharnés, marqués par des affrontements dans des zones rurales et des localités fortifiées.
- Les déplacements documentés montrent la progression ou les mouvements défensifs du régiment dans des engagements contre les forces russes.
Analyse croisée des lieux et de la chronologie des combats
La liste des localités mentionnées dans le document correspond à des phases importantes des combats menés par le 18e Régiment d’Infanterie de Réserve (18e RIR) sur le front de l’Est, entre novembre et décembre 1914.
- Ces engagements, étroitement liés aux grandes batailles de cette période, permettent de retracer la progression du régiment à travers des zones stratégiques de la Prusse-Orientale et des territoires adjacents.
Voici une mise en relation des lieux mentionnés avec la chronologie historique officielle des opérations du régiment :
Lieu mentionné |
Liste des victimes |
Chronologie historique |
Période |
---|---|---|---|
Ezermo, Wirballen, Stallupönen | Sans date précise | Combats de position autour de Wirballen | 3 oct - 5 nov. |
Wyssztyter See | 7 novembre | Mouvements tactiques après Wirballen | 7 nov. |
Gumbinnen, Goldap | 9-16 novembre | Bataille de Göritten et engagements prolongés | 6-16 nov. |
Podborsche | 22-25 novembre | Combats de la bataille de Lodz | 20-29 nov. |
Plaskoczin | 27 novembre - 3 décembre | Combats de repli après Lodz | 26-29 nov. |
Swierzyn | 3-6 décembre | Combats de position à l'ouest de Lowicz | 30 nov - 16 déc. |
1. Ezermo, Wirballen et Stallupönen
Ces localités, sans date précisée dans la liste, renvoient aux combats de position autour de Wirballen qui se sont déroulés entre le 3 octobre et le 5 novembre. Ces affrontements visaient à repousser les offensives russes et à stabiliser la frontière orientale de la Prusse après les victoires allemandes à Tannenberg et aux lacs de Mazurie. Ezermo et Stallupönen, proches de Wirballen, ont vraisemblablement été impliquées dans ces combats défensifs et tactiques.
2. Wyssztyter See, Gumbinnen et Goldap
- Le lac Wyssztyter See, mentionné dans la liste des victimes pour le 7 novembre, était une zone de manœuvres pour protéger les lignes allemandes en Prusse-Orientale.
- Les combats à Gumbinnen (9 et 11 novembre) et Goldap (13-16 novembre) coïncident avec la bataille de Göritten (6-8 novembre), où les forces allemandes menèrent des affrontements rapides pour repousser les Russes dans cette région clé.
3. Podborsche et Plaskoczin
Ces localités sont directement liées à la bataille de Lodz (20-29 novembre 1914), l’une des plus importantes du front oriental :
- Podborsche (22-25 novembre) est mentionné dans le cadre des combats pour contenir les Russes.
- Plaskoczin (27 novembre - 3 décembre) correspond aux opérations défensives et aux combats de repli menés par les Allemands après leur échec à Lodz.
4. Swierzyn
Les affrontements à Swierzyn entre le 3 et le 6 décembre s'inscrivent dans une phase de combats de position à l'ouest et au nord de Lowicz. Ces engagements, qui se poursuivirent jusqu’au 16 décembre, marquent les efforts des Allemands pour stabiliser le front face aux attaques russes.
Pertes et bilan humain
Entre le 7 novembre et le 10 décembre 1914, les 12 compagnies du 18e RIR ont subi des pertes particulièrement élevées, atteignant près de 50 % de leurs effectifs, soit environ 1 430 hommes tués, blessés ou portés disparus.
Ces pertes reflètent l’intensité des engagements dans des zones clés, de Wirballen à Swierzyn, en passant par Gumbinnen, Goldap et les alentours de Lodz.
Combats du 7 Nov au 10 Déc.1914
Ezermo, Wirballen, Stallupönen - Gumbinnen, Goldap, Wyssztyter See - Podborsche, Plaskoczin, Swierzyn
Les 12 compagnies du 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18e RIR) ont subi des pertes atteignant près de 50 % de l'effectif total du régiment lors des combats.
Au total, 1 430 hommes (blessés, tués ou portés disparus) ont été recensés entre le 7 novembre et le 10 décembre 1914.
Le soldat Heinrich Carton, né en 1895 à Neuburg (Novéant-sur-Moselle) (alors sous administration allemande après le traité de Francfort et sa cession de 1871), faisait partie, en 1916 de la 5e Compagnie du 2e Bataillon du 18e Régiment d’Infanterie de Réserve (18e RIR prussien).
En tant que jeune soldat de 19 ans, il s'inscrit dans la vague de mobilisations de la jeunesse mosellane, souvent intégrée aux régiments prussiens ou bavarois en raison de l'annexion de l'Alsace-Moselle à l’Empire allemand. Comme beaucoup de jeunes Mosellans, Heinrich Carton a été incorporé dans un régiment opérant principalement sur le front oriental, où se déroulèrent certains des combats les plus meurtriers et stratégiques de la Première Guerre mondiale.
Contexte régional et familial
Les soldats originaires de Moselle, tels qu’Heinrich, étaient souvent issus de familles germanisées après 1871, mais conservaient des attaches culturelles et linguistiques françaises. Cette double appartenance rendait leur situation particulière : bien qu’ils combattaient sous le drapeau allemand, ils étaient souvent perçus comme des "Malgré-nous" dans la mémoire collective.
Son rôle dans le 18e RIR
Soldat dans la 5e Compagnie, Heinrich a participé aux combats acharnés qui ont marqué le 7 novembre au 10 décembre 1914 sur le front de l'Est.
- La bataille de Gumbinnen et les affrontements à Goldap (9-16 novembre).
- La bataille de Lodz, avec les combats à Podborsche (22-25 novembre) et Plaskoczin (27 novembre - 3 décembre).
- Les combats de position à Swierzyn (3-6 décembre).
(2e Bataillon, 5e Compagnie.)
- Oblt. Schwarzenberger – (Légèrement blessé.)
- Feldw. Paul Klein – (Gravement blessé.)
- Uffz. Fritz Kunze – Ullersdorf, Lüben – leicht verwundet.
(Sergent Fritz Kunze, originaire d'Ullersdorf, Lüben – légèrement blessé.) - Uffz. Karl Krokowski – Bergling, Mohrungen – leicht verw.
(Sergent Karl Krokowski, originaire de Bergling, Mohrungen – légèrement blessé.) - Wehrm. Max Kieselmann – Landsberg a. W. – vermisst.
(Soldat Max Kieselmann, originaire de Landsberg sur la Warthe – disparu.) - Wehrm. Johann Kuchta – Berlin – gefallen.
(Soldat Johann Kuchta, originaire de Berlin – tué.) - Gefr. Otto Kuszt – Marienwerder, Westpr. – gefallen.
(Caporal Otto Kuszt, originaire de Marienwerder, Prusse-Occidentale – tué.) - Gefr. Paul Köppe – Berlin – leicht verwundet.
(Caporal Paul Köppe, originaire de Berlin – légèrement blessé.) - Gefr. Ernst Kadler – Pistörine, Wohlau – leicht verwundet.
(Caporal Ernst Kadler, originaire de Pistörine, Wohlau – légèrement blessé.) - Gefr. Albert Marr – Müncheberg, Lebus – verwundet.
(Caporal Albert Marr, originaire de Müncheberg, Lebus – blessé.)
Autres lignes mentionnées :
- Divers soldats (sous les grades de Wehrmann ou Gefreiter) sont mentionnés avec leurs lieux d'origine et leur état (léger ou grave blessure, mort, ou disparition).
Analyse de la 5e compagnie :
Organisation de la liste :- Les noms sont classés par grade, nom, origine géographique, et état (blessé, tué, disparu). Cela reflète une organisation typique des rapports de pertes militaires.
Localisation géographique :
- Les origines des soldats sont variées : Berlin, Marienwerder, Mohrungen, etc., indiquant un recrutement dans différentes parties de l'Allemagne et des territoires sous contrôle allemand.
Conclusion :
Cette liste reflète les pertes subies par la 5e Compagnie du 2e Bataillon du 18e Régiment d’Infanterie de Réserve. Elle donne des détails précis sur chaque soldat et son état, typique des rapports administratifs publiés pour tenir informés les autorités militaires et les familles.
1ère Compagnie de Mitrailleuses de Réserve - 18e Régiment d'Infanterie de Réserve (18e RIR),
Rôle de la 1ère Compagnie de Mitrailleuses dans le 18e RIR :
Affiliation directe :- Dans un régiment d’infanterie de réserve tel que le 18e RIR, les compagnies de mitrailleuses étaient rattachées aux bataillons pour fournir un soutien feu.
- La 1ère Compagnie de Mitrailleuses de Réserve aurait été rattachée prioritairement au 1er Bataillon ou utilisée en soutien régimentaire selon les besoins opérationnels.
- Une compagnie de mitrailleuses était composée d’environ 6 à 8 mitrailleuses, principalement des MG08 montées sur trépied, et était opérée par des équipes de plusieurs hommes (artilleurs, pourvoyeurs de munitions, etc.).
- Ces compagnies étaient une force stratégique, souvent placées pour défendre des positions clés ou ralentir l’avancée ennemie.
- Le 18e RIR, engagé sur le front de l’Est, a combattu dans des zones comme la Prusse-Orientale et la Pologne actuelle. La compagnie de mitrailleuses aurait été cruciale pour :
- Défendre les positions fixes dans des zones stratégiques (exemple : Stallupönen, Gumbinnen).
- Appuyer les bataillons lors des offensives contre les lignes russes.
- En 1914, ces compagnies étaient souvent utilisées dans des combats rapprochés en soutien direct des troupes d’infanterie.
- La compagnie aurait été déployée en fonction des besoins opérationnels, parfois détachée pour renforcer une partie vulnérable du front ou soutenir d'autres bataillons du régiment.
Contexte dans le 18e RIR :
- Activité du régiment : Le 18e Régiment d’Infanterie de Réserve a opéré dans des campagnes comme celles de la Prusse-Orientale, notamment après la bataille de Tannenberg, où les mitrailleuses ont joué un rôle essentiel dans la défense et les contre-attaques.
- Conditions d’engagement : Les mitrailleuses étaient particulièrement efficaces pour tenir les positions dans les combats de tranchées ou pour ralentir les vagues d’assaut ennemies, un rôle souvent assumé par ces compagnies.
Conclusion historique
Les combats du 18e Régiment d’Infanterie de Réserve (18e RIR) entre novembre et décembre 1914 témoignent de la dureté des affrontements sur le front de l’Est pendant la Première Guerre mondiale. De Wirballen à Swierzyn, en passant par les zones stratégiques de Gumbinnen, Goldap, et les environs de Lodz, ce régiment a subi des pertes considérables, reflétant l’intensité et la violence des batailles contre les forces russes. Les 1 430 hommes tués, blessés ou portés disparus entre le 7 novembre et le 10 décembre illustrent le coût humain élevé des engagements militaires dans des zones rurales et souvent disputées.
L’analyse des lieux et des mouvements révèle une progression marquée par des victoires tactiques suivies de repli et de combats défensifs, mettant en lumière le rôle crucial du 18e RIR dans la stabilisation du front oriental.
Sources utilisées pour l'article
- Archives militaires allemandes : Chronologie des opérations du 18e Régiment d’Infanterie de Réserve sur le front de l’Est en 1914.
- Liste de Berlin des victimes : Répertoriant les pertes humaines du régiment, incluant les lieux de combats et les états des soldats.
- Historique de bataille : Combats autour de Wirballen, Gumbinnen, Goldap, et Lodz (octobre-décembre 1914).
- Études historiques sur le front oriental : Analyse des stratégies militaires allemandes en Prusse-Orientale et Pologne.
- Documentation régionale : Localisation des zones de combats, notamment Ezermo, Plaskoczin, et Swierzyn, aujourd’hui situées en Pologne et Lituanie.
- Chronologie des batailles : Incluant la bataille de Göritten, les engagements autour de Lodz, et les combats de position à Lowicz.
- Atlas militaire de la Première Guerre mondiale : Cartographie des mouvements allemands sur le front oriental.