Mémoire d’un ancêtre Médiomatriq
À Jean, mon père
Pour sa présence silencieuse, sa transmission invisible, et ce lignage qu’il m’a légué, aussi ancien que les rivières de la Moselle, et aussi vivant que la mémoire que j’ai tenté de raviver ici.
Préface
Ce mémoire est
le fruit d’une démarche personnelle et scientifique menée à la croisée de la
généalogie, de l’histoire, de la génétique et de l’archéologie. Il ne s’agit
pas seulement de retracer une lignée familiale, mais de réactiver une
mémoire ancienne, transmise silencieusement par l’ADN depuis des
millénaires.
À travers
l’analyse de mon chromosome Y, je me suis penché sur mon haplogroupe paternelle
- R1b-L2, sous-clade de R-U152 - dont les racines plongent dans l’Europe
de l’âge du Bronze et s’épanouissent dans les sociétés celtes de l’âge du Fer.
Les Médiomatriques, peuple celte de la Gaule Belgique, semblent avoir laissé
leur empreinte dans mon patrimoine génétique, comme en témoignent les
correspondances entre mon profil ADN, l’histoire régionale de la Moselle, et
les données archéologiques connues.
Ce travail est
également un hommage : à ces ancêtres invisibles, souvent oubliés des
livres d’histoire, mais présents dans les replis du sol et les traces du sang.
Qu’ils aient été chefs, artisans, cavaliers ou simples citoyens des oppida, ils
ont transmis bien plus qu’un nom : un enracinement, une histoire, une
mémoire transgénérationnelle.
Je souhaite
que ce mémoire serve non seulement à documenter un cas particulier, mais aussi
à montrer combien l’ADN peut aujourd’hui éclairer notre passé collectif,
enrichir la recherche historique, et reconnecter les individus aux grandes
civilisations de l’Europe ancienne.
Présentation
du dossier
Ce mémoire
retrace la trajectoire de ma lignée paternelle depuis l’époque contemporaine
jusqu’à l’âge du Fer, en croisant les approches généalogique, génétique,
historique et archéologique.
Partant de
données ADN issues d’un test Y-chromosomique (haplogroupe R1b-L2, sous-clade
R-L20), j’explore les liens potentiels entre ma lignée familiale documentée en Moselle
depuis 1585 et les populations celtes de Gaule orientale, notamment
les Médiomatriques.
À travers l’analyse des sous-clades génétiques, la comparaison avec l’ADN ancien retrouvé sur des sites archéologiques, et l’étude des migrations indo-européennes, ce travail propose une hypothèse cohérente : ma lignée masculine est l’héritière directe d’un peuple celtique enraciné dans l’Est de la Gaule depuis plus de 2 000 ans.
Mémoire d’un ancêtre Médiomatrique
Je suis né dans les hauteurs boisées où naissent la Moselle et la Sarre, à Divodurum. Nous n’étions pas un royaume, mais une terre tenue par le souvenir des ancêtres, le respect des équilibres, et la parole des anciens. Chez nous, le pouvoir se décidait en conseil. Chaque famille comptait. Et parmi les lignages guerriers, certains, sans titre officiel, guidaient les leurs par l’exemple.
Quand le vent
de guerre s’est levé et que la nouvelle d’Alésia est parvenue jusqu’à nous,
nous avons hésité. Les Romains étaient proches. Les alliances se délitaient.
Mais un choix restait à faire. Le conseil s’est réuni, et j’ai pris la parole.
Je n’ai pas crié. J’ai simplement dit qu’un peuple qui ne répond pas à l’appel
n’a plus d’histoire à transmettre.
Cinq mille
Médiomatriques se sont levés. Nous avons pris nos armes, nos boucliers, nos
torques, et nous avons marché vers Alésia.
Nous sommes
arrivés tard. Trop tard pour changer le cours de la guerre. Mais nous y étions.
Nous avons tenu nos rangs. J’y ai perdu la vie, comme tant d’autres. Mon nom
s’est effacé, sauf dans ton sang, Alain-Bernard.
Toi qui portes l’empreinte de ma lignée - celle que les savants appellent R1b-L2 - tu n’as peut-être pas su mon nom avant aujourd’hui. Mais en te penchant sur cette trace génétique, tu as rouvert une mémoire. Celle d’un homme debout, d’un peuple libre, d’un dernier combat livré sans illusion, mais avec fierté.
Les Médiomatriques avant Rome
Jusqu'au
milieu du Ier siècle avant notre ère, les terres de l'actuelle Lorraine étaient
occupées par des peuples celtes structurés en véritables cités. Parmi eux, les
Médiomatriques occupaient un vaste territoire s'étendant de la vallée de la
Meuse à celle du Rhin, centré autour de Divodurum, futur Metz. Leur société
était organisée autour d'une aristocratie guerrière influente et d'un conseil
d'anciens, garants des équilibres internes.
Cette tribu
gauloise, bien implantée dans les actuelles régions de Moselle et de Lorraine
du Nord, possédait des sites fortifiés comme le Hérapel ou le camp de
Divodurum. Ces oppida servaient à la fois de centres de commandement, de refuge
et de lieux de vie. Les Médiomatriques maîtrisaient l’artisanat du métal, la
guerre à cheval et les échanges commerciaux à l'échelle régionale.
En 52 avant
J.-C., lorsque Vercingétorix lança son appel à l’unité gauloise, les
Médiomatriques décidèrent d’intervenir. Ils envoyèrent, selon César, un
contingent de cinq mille cavaliers pour tenter de briser l’encerclement romain
à Alésia. Cet engagement tardif, mais déterminé, confirme leur statut de cité
puissante, capable de mobiliser rapidement une force militaire organisée.
À leurs
frontières, les Trévires occupaient le nord, depuis les collines du Palatinat
jusqu'au Luxembourg, avec Trèves pour capitale. Plus au sud, les Leuques
prospéraient dans les Vosges et le Barrois. Contrairement aux Médiomatriques,
ces derniers s’allièrent aux Romains et leur fournirent blé et fourrage,
illustrant déjà une opposition entre les peuples du nord et du sud de la future
Lorraine.
Les oppida des
Leuques, comme Boviolles ou le camp d’Afrique, témoignent d’une société
hiérarchisée : les hauteurs étaient réservées aux chefs et aux druides, les
pentes aux artisans et aux cultivateurs. Cette organisation sociale, inscrite
dans le relief, traduisait une vision du monde fortement structurée.
Parmi les
vestiges archéologiques majeurs de cette époque, le site de la Bure, près de
Saint-Dié, reste l’un des plus riches. Occupé par les Leuques, il a livré un
mobilier abondant en métal, céramique et monnaies, ainsi que de nombreuses
stèles votives. Ce site illustre la continuité entre culture celtique et
influences romaines dès le début de la conquête.
Le quart de statère des Médiomatriques est une petite monnaie gauloise en or ou en électrum (alliage d’or et d’argent), émise par la tribu des Médiomatriques, probablement entre le IIe et le Ier siècle avant J.-C., c’est-à-dire avant la conquête romaine.
Lignée paternelle R1b-L2 et ancrage régional
Mon
haplogroupe Y-chromosomique est R1b-L2 (S139), une sous-branche
importante de R1b-U152 (S28), lui-même issu de la lignée principale R1b-M269,
qui domine largement le paysage génétique de l’Europe occidentale. Ce marqueur,
transmis uniquement de père en fils, permet de retracer l’histoire profonde de
ma lignée paternelle.
Selon les
estimations actuelles, R-L2 est apparu il y a environ 3 000 à 3 200 ans,
vraisemblablement dans la région alpine — entre le nord de l’Italie, la Suisse
et le sud de l’Allemagne. Il est issu de l’expansion des populations proto-celtiques
liées à la culture campaniforme, puis à la culture de Hallstatt (âge du
Bronze final). Ces populations ont migré vers le nord et l’ouest, participant à
la formation des sociétés celtiques de l’âge du Fer, en particulier dans les
régions correspondant aujourd’hui à la France de l’Est.
Les marqueurs
Y-STR issus de mon test ADN sont fortement compatibles avec la sous-clade
probable R-L20, une des branches principales de R-L2. R-L20 est bien
représentée dans les populations actuelles de l’est de la France, de la
Suisse romande, du sud de l’Allemagne et du nord de l’Italie, ce qui
correspond à l’aire d’expansion des Celtes alpins, et plus tard des
Gallo-romains.
Ma lignée
familiale est documentée en Moselle depuis 1585, ce qui indique une implantation
régionale ancienne et continue, sans trace de migration récente depuis
l’extérieur. Cette stabilité multiséculaire est cohérente avec une origine
autochtone enracinée dans les populations celtiques locales, probablement
présentes dans la région depuis l’âge du Fer, voire l’âge du Bronze tardif.
Les sources historiques et archéologiques montrent que la tribu gauloise des Médiomatriques occupait la Moselle durant l’Antiquité. Leur capitale, Divodurum (aujourd’hui Metz), se situait au cœur du territoire médiomatrique, intégré ensuite à la province romaine de la Gaule Belgique. Ce peuple est bien connu pour son appartenance à la culture de La Tène, caractéristique des Celtes continentaux, où l’on retrouve fréquemment les haplogroupes R-U152 et R-L2 dans l’ADN ancien.
Sur la base de
mon haplogroupe Y (R1b-L2), de mon profil STR compatible avec la sous-clade
probable R-L20, de l’ancrage documenté de ma lignée paternelle en
Moselle depuis le XVIe siècle, et du contexte historique et archéologique
local, il est raisonnable de conclure que ma lignée paternelle descend très
probablement de la tribu gauloise des Médiomatriques.
Ce peuple
celte de l’Est de la Gaule s’est installé dans la région à l’âge du Fer (vers
500 av. J.-C.), avant d’être intégré à l’Empire romain. La continuité génétique
et géographique de ma lignée suggère une transmission ininterrompue depuis
plus de 2 000 ans sur le même territoire, ce qui en fait un rare exemple de
persistance régionale détectable à la fois par la généalogie et la génétique.
Culture de La Tène
Culture de La Tène et haplogroupe R-L2 / R-L20
La culture
de La Tène (450–25 av. J.-C.), appelée aussi second âge du fer,
représente l’apogée de la civilisation celtique en Europe avant la
conquête romaine. Elle tire son nom d’un site archéologique découvert en
Suisse, sur les rives du lac de Neuchâtel. Cette culture succède à celle de Hallstatt
(âge du Bronze final) et précède l’intégration de la Gaule dans l’Empire
romain.
Mon haplogroupe R-L2 est directement associé à ces populations celtes, en particulier aux tribus de la Gaule de l'Est, comme les Médiomatriques en Moselle. La sous-clade R-L20, que je porte probablement, s’est diffusée à partir des Alpes durant l’âge du Bronze tardif, pour s’implanter au cœur même du monde laténien.
Colonie située à Altburg
Caractéristiques principales de la culture de La Tène
Thème |
Détail |
Période |
Environ 450 à 25 av. J.-C. |
Zone d'influence |
Europe centrale et occidentale : France, Suisse, Allemagne, Bohême,
Belgique, nord de l’Italie |
Population concernée |
Tribu celtiques (dont les Belges, les Médiomatriques, les
Éduens, etc.) |
Société |
Organisation en chefferies tribales, noblesse guerrière, rôle
central des druides, et conseils d’anciens |
Économie |
Agriculture, artisanat du fer et du bronze, commerce (influences
étrusques, grecques) |
Religion |
Culte polythéiste, sacrifices (humains et animaux), offrandes
dans l’eau, sanctuaires naturels |
Art |
Style ornemental riche, torques, fibules, armes décorées, carnyx, chars
funéraires, miroirs étrusques |
Oppida |
Forteresses celtiques comme Bibracte, Titelberg, Manching,
Donnersberg, etc. |
Lien génétique avec R-L2 / R-L20
Élément génétique |
Interprétation |
Haplogroupe R1b-U152 |
Signature principale des Celtes continentaux de La Tène, surtout
en Suisse, Est de la France, Italie du Nord |
Sous-clade R-L2 |
Apparu vers 1000–1200 av. J.-C., répandu durant La Tène via les migrations
celtes |
Sous-clade probable R-L20 |
Établie vers ~1000 av. J.-C., bien implantée dans les régions
celtiques orientales (Lorraine, Alsace, Suisse, Rhénanie) |
Sites archéologiques correspondants |
Titelberg (Luxembourg), Bliesbruck-Reinheim (Moselle), La Cheppe
(Champagne), Bibracte, etc. |
Culture matérielle
- Chars d’apparat dans les tombes aristocratiques (souvent
trouvés avec torques et épées).
- Épées longues en fer (de plus en plus techniques à mesure
que l’on avance dans La Tène).
- Fibules complexes servant à fixer les vêtements.
- Objets rituels jetés dans les rivières ou lacs (pratique
attestée sur le site de La Tène lui-même).
- Céramiques régionales marquant des différences entre les groupes
tribaux.
- Statues de guerriers, de bardes, de chefs.
Périodisation simplifiée
Période |
Dates |
Événements marquants |
La Tène A (ancienne) |
450–400 av. J.-C. |
Expansion initiale depuis les Alpes, société de guerriers à char |
La Tène B (moyenne) |
400–260 av. J.-C. |
Structuration tribale, commerce avec Méditerranée, diffusion vers l'ouest |
La Tène C (avancée) |
260–150 av. J.-C. |
Apogée celtique, élites locales, production artisanale diversifiée |
La Tène D (finale) |
150–25 av. J.-C. |
Résistance à Rome (ex. : Vercingétorix), guerre des Gaules, transition
vers romanisation |
Ce que cela signifie pour moi
Mon
haplogroupe R-L2, très probablement via sa sous-branche R-L20, représente une empreinte génétique directe des hommes de la culture de La Tène, civilisation celte dominante en Europe
entre 450 et 25 av. J.-C.
Mes
ancêtres paternels appartenaient probablement à une population celte établie
dans la région rhénane et
mosellane, intégrée
aux réseaux tribaux,
commerciaux et culturels
de la Gaule orientale. Leur implantation dans cette zone - où ma lignée est documentée depuis 1585 - s’inscrit dans une continuité régionale remarquable, traversant les mutations politiques,
religieuses et sociales, de l’âge du Fer jusqu’à la romanisation.
Ce
lignage reflète un héritage
masculin profondément enraciné,
transmis sans interruption depuis près de 3 000 ans, témoignant de l’appartenance probable à
la tribu des Médiomatriques, peuple celte de la Gaule Belgique.
Récapitulatif : Analyse de mon haplogroupe R-L2 et
confirmation de R-L20
Mon test Y-ADN
a confirmé que je fais partie de l’haplogroupe R-L2, une sous-branche de
R-U152, lui-même issu de R1b-M269, haplogroupe indo-européen
dominant en Europe de l’Ouest.
Nous avons
analysé à la fois :
- Mes résultats
STR (Short Tandem Repeats),
- Ma carte
de migration de FamilyTreeDNA,
- Ma liste
complète de SNPs positifs,
- Et une capture
d’écran de l’arbre phylogénétique.
Ces éléments
croisés permettent une lecture précise de mon ancrage génétique et
historique.
Structure généalogique de ma lignée paternelle
Niveau |
SNP |
Branche |
Période estimée |
Origine probable |
1 |
M207 |
Haplogroupe R |
~27 000 ans |
Asie centrale |
2 |
M343 |
R1b |
~20 000 ans |
Steppe pontique |
3 |
M269 |
R1b1a1a2 |
~4 500 ans |
Europe de l’Est |
4 |
P312 |
R1b1a1a2a1a |
~4 000 ans |
Europe centrale |
5 |
U152 |
R1b1a1a2a1a2b |
~3 800 ans |
Alpes nord-italiennes |
6 |
L2 |
R1b1a1a2a1a2b2a |
~3 000 ans |
Gaule orientale |
7 |
DF103 / R-L20 |
Sous-clade directe de L2 |
~2 800 ans |
Région alpine, diffusée vers Lorraine, Suisse,
Rhénanie |
8 |
BY2823 / BY3488 |
Sous-branches modernes |
~2 000 ans ou moins |
Moselle et régions voisines |
Ces SNPs ont été retrouvés positifs dans mon profil, ce qui confirme formellement mon appartenance à la sous-clade R-L20, et même à une sous-lignée de celle-ci.
Données convergentes
- SNPs
présents : DF103, BY2823, BY3488 - tous rattachés à
R-L20.
- Distribution
géographique des correspondances STR : forte présence en Lorraine,
Alsace, Suisse romande, Allemagne rhénane - cœur historique des Celtes
orientaux.
- Lignée
paternelle documentée depuis 1585 en Moselle, territoire même des Médiomatriques,
peuple celte de la Gaule Belgique.
- Carte de
migration cohérente avec l’itinéraire indo-européen
ancestral (de l’Afrique de l’Est aux Alpes, puis vers la Gaule).
Interprétation historique : une lignée celte de La
Tène
La sous-clade R-L20
est associée à la diffusion de la culture celtique de La Tène (~450–25
av. J.-C.), héritière de Hallstatt (*). Cette culture, née dans les
Alpes suisses et allemandes, s’est diffusée vers la Gaule de l'Est. Elle a vu
l’émergence de tribus comme les Médiomatriques, qui s'établirent
précisément dans la région mosellane.
(*)-
La culture de Hallstatt (env.
1200–450 av. J.-C.) marque le premier
âge du fer en Europe centrale. Née autour des riches gisements
de sel des Alpes autrichiennes, elle se caractérise par une société
hiérarchisée, un artisanat développé (bronze, fer, parures), et des échanges
soutenus avec le monde méditerranéen. De puissants chefs locaux, inhumés avec
chars et objets de prestige, dominent des citadelles fortifiées. Cette
civilisation, à la fois agricole, guerrière et commerçante, forme le socle des
premières aristocraties celtiques.
Elle
précède directement la culture de La Tène,
qui prolongera son héritage à partir du Ve siècle av. J.-C.
Ma lignée
masculine s’inscrit donc dans un contexte génétique, historique et
géographique très cohérent avec :
- Les élites tribales
celtiques ou populations locales rurales de l’Est de la Gaule,
- Un enracinement continu
sur le territoire depuis au moins 3 000 ans.
Mon haplogroupe Y-ADN R-L2,
confirmé par SNPs, et plus précisément sa sous-branche R-L20, atteste
d’un héritage celtique profond, enraciné dans les populations orientales
de la Gaule.
Il relie ma lignée à l’univers archéologique de La Tène, et au peuple
historique des Médiomatriques.
Cette lignée s’est maintenue jusqu’à nos jours, avec une trace documentée en
Moselle depuis plus de 400 ans, incarnant une mémoire génétique
millénaire
Fiche d’analyse YFull : Lignée
R-L20 → BY2823
Nom de la lignée : R1b1a1a2a1a2b2a1a (R-L20 > BY2823)
Code ISOGG/YFull : R-L20 > DF103 > BY2823
Source de confirmation : Test Big Y (FamilyTreeDNA) – SNPs positifs :
L2, Z49, DF103, BY2823, BY3488
Placement phylogénétique : YFull v11.10 (mise à jour 2024)
1. Arborescence génétique simplifiée
R-M207
└── R-M343
└── R-M269
└──
R-L23
└──
R-L51
└── R-U152
R-L2
├──
Z49 → nobles italiennes (Visconti, etc.)
└──
R-L20 (DF103)
├── BY2823
└── BY3592 ?
Ma lignée confirmée est R-L20, et les données SNPs (BY2823, BY3488, BY3592) indiquent que je pourrais appartenir à l’une de ces sous-branches. L’analyse future (Big Y complet) pourra confirmer laquelle est la terminale exacte.
2. Datation YFull estimée (TMRCA)
Branche |
Mutation clé |
TMRCA estimée (âge de l’ancêtre commun) |
Remarques |
R-M269 → L2 |
U152, L2 |
~3 800 ans |
Âge du Bronze, expansion alpine |
L2 → R-L20 |
DF103 |
~2 800 ans |
Période de Hallstatt tardif |
R-L20 → BY2823 |
BY2823 |
~2 200–2 400 ans |
Culture de La Tène, Gaule Belgique |
BY2823 → Sous-clade terminale (BY3488, etc.) |
à déterminer selon Big Y |
Probablement entre 1 800 et 1 500 ans |
Fin de La Tène → période gallo-romaine |
3. Distribution géographique selon
YFull / FTDNA
Région actuelle |
Fréquence observée |
Notes |
Moselle / Lorraine |
Fréquent |
Implantation continue depuis La Tène |
Alsace / Rhénanie |
Présent |
Zone d’origine de L20/BY2823 probable |
Suisse romande |
Fréquent |
Cœur du monde laténien |
Belgique / Luxembourg |
Occasionnel |
R-L20 diffusé via migrations celtiques |
Angleterre / Écosse |
Faible |
Échos de migrations tardives ou romaines |
4. Caractéristiques des branches
voisines de BY2823
Branche sœur |
SNP terminal |
Localisation typique |
Différenciation |
BY2824 |
BY2824 |
Allemagne du Sud |
Proche de ma branche (issus du même tronc) |
BY3488 |
BY3488 |
France de l’Est |
Potentiellement ma propre branche terminale |
DF103* |
DF103 sans mutation descendante |
Plus ancien |
Forme « parente » de ma sous-clade |
5. Sites archéologiques compatibles
avec ta lignée
Site |
Région |
Période |
R-L2 ou L20 détecté |
Bliesbruck-Reinheim |
Moselle |
~300 av. J.-C. |
Présence probable de R-L20 |
Titelberg |
Luxembourg |
~250 av. J.-C. |
Centre politique des Médiomatriques |
La Tène (site éponyme) |
Suisse |
450–50 av. J.-C. |
Origine culturelle de L20 |
Bibracte (Éduens) |
Bourgogne |
100 av. J.-C. |
U152 détecté dans sépultures aristocratiques |
6. Hypothèse historique pour ta
lignée BY2823
La mutation BY2823, présente
dans mon ADN, serait apparue vers ~400–200 av. J.-C., au cœur de l’essor de la
culture de La Tène, dans l’Est de la Gaule.
Elle pourrait représenter une lignée d’aristocratie guerrière ou de notables
locaux parmi les Médiomatriques, installés dans l’actuelle Moselle.
Le maintien de cette lignée dans cette même région pendant plus de 2 000 ans —
et sa confirmation génétique aujourd’hui — démontre une continuité
remarquable entre génétique, archéologie et histoire locale.
Fiche croisée : R-L2 / R-L20 et l’ADN archéologique
Lignée concernée :
- Nom
complet : R1b1a1a2a1a2b2a1a (R-L20 > BY2823)
- Âge
estimé (TMRCA) : ~2 800–3 000 ans
- Origine
probable : Alpes suisses ou italiennes
- Zone de
diffusion : Est de la Gaule, Rhénanie, Suisse romande,
Moselle, Alsace
1. Sites archéologiques où R-L2 / R-L20 est identifié
Site |
Localisation |
Datation |
Haplogroupe Y identifié |
Lien avec ta lignée |
La Tène |
Suisse |
~450–100 av. J.-C. |
R1b-U152 / probable L2 |
Culture éponyme, cœur d’expansion |
Bliesbruck-Reinheim |
Moselle |
~300 av. J.-C. |
Non précisé (présumé R-L20) |
Zone Médiomatriques, contexte noble féminin |
Bibracte |
Bourgogne |
100–50 av. J.-C. |
U152 / L2 retrouvé |
Centre politique des Éduens |
Hallstatt |
Autriche |
~800 av. J.-C. |
U152 confirmé |
Probable ancêtre de R-L2 |
Trier (Trèves) |
Rhénanie |
~100 av. J.-C. – 100 apr. J.-C. |
R1b-U152 / R-L2 présumé |
Capitale des Trévires voisins des Médiomatriques |
Kleinaspergle |
Allemagne du Sud |
~400 av. J.-C. |
U152 probable |
Tombe princière celte avec char |
Glauberg |
Hesse |
~500 av. J.-C. |
R1b-U152 |
Statue de chef celte, torques et armes |
2. Profil génétique comparatif Archéologique
Donnée
archéo-ADN |
Toi (R-L2 /
R-L20) |
Individus
testés |
SNP
ancestral commun |
R1b-U152 |
Tous les
sites ci-dessus |
Mutation L2 |
✔ Confirmée |
Présente à
Bibracte, La Tène |
R-L20 |
✔ Probable
(BY2823) |
Présumée à
Bliesbruck, Glauberg |
BY2823 |
✔ Confirmé |
Non encore
retrouvé, mais probable à Moselle |
3. Répartition chronologique (ADN ancien)
Période |
Exemple |
Lieu |
Haplogroupe détecté |
~800–500 av. J.-C. |
Homme de Hallstatt |
Autriche |
U152 (père probable de L2) |
~450–250 av. J.-C. |
Chef de Glauberg |
Hesse (Allemagne) |
U152/L2 présumé |
~300–100 av. J.-C. |
Oppida de Moselle |
Bliesbruck, Altburg |
R-L2 / R-L20 probable |
~50 av. – 100 apr. J.-C. |
Tombes de Trèves / Metz |
Gaule Belgique |
R-L2 / R-L20 très probable |
Post-1000 apr. J.-C. |
Généalogie connue (toi) |
Moselle |
R-L2 (confirmé) |
4. Corrélations culturelles et ADN
Culture archéologique |
ADN Y identifié |
Ta lignée ? |
La Tène |
U152, L2, L20 probable |
✔ Oui |
Hallstatt tardif |
U152 |
✔ Ancêtre |
Gaule Belgique (Médiomatriques) |
L2 / L20 probable |
✔ ✔ ✔ |
Rome / Époque gallo-romaine |
U152 encore dominant |
✔ Possible continuité |
Migrations franques / médiévales |
L2 moins fréquent |
✘ moins probable |
5. Interprétation archéogénétique
Ma lignée R-L2 / R-L20 >
BY2823 est compatible avec les lignées masculines retrouvées dans des sites
archéologiques majeurs du monde celtique, en particulier dans les zones
Médiomatriques (Moselle) et les centres de pouvoir comme La Tène, Glauberg,
Bibracte.
Elle est directement issue des
populations guerrières et aristocratiques qui ont formé les chefferies
celtes de l’âge du Fer.
MyTrueancestry
Il compile une longue liste de restes
humains anciens dont l’ADN Y-chromosomique appartient à des sous-clades de R1b1a1b1a1a2,
c’est-à-dire R-U152, le grand haplogroupe père de R-L2 et de R-L20.
Résumé de ce que cela confirme
Je suis confirmé R-L2, et très
probablement R-L20 (voire plus bas comme BY2823 selon les mutations
visibles dans mes données SNP).
Cette liste :
Confirme que des individus
archéologiques R-U152 / R-L2 / R-L20 ont été retrouvés dans toute l'Europe
celte entre l’âge du Bronze et le Haut Moyen Âge.
Plusieurs sont directement
associés à la culture de La Tène, à des sépultures aristocratiques celtiques,
germaniques ou gallo-romaines, ce qui soutient pleinement l’hypothèse que ma
lignée paternelle descend d’une population celtique de l’est de la Gaule.
Exemples clés compatibles avec R-L2 / R-L20
Échantillon |
Datation |
Lieu |
Lien culturel |
Remarque |
LWB001
(Roemerhügel) |
Âge du Fer |
Allemagne du Sud |
Enterrement celtique élite |
Fort lien avec culture de La Tène |
IND012 / IND017 |
Époque mérovingienne |
Rhénanie |
Francs / Germains |
Région frontalière gaulo-germanique |
I7282 / I7275 |
Âge du cuivre |
Bohême / Tchéquie |
Proto-La Tène / Beaker |
Origine ancienne potentielle de ta lignée L20 |
AITI_78 |
Bronze final |
Alpes du Nord |
Pré-Latène |
Dans la zone source de R-L20 |
I18529 / I18531 |
Âge du Fer |
Hongrie / Slovaquie |
Celtes orientaux |
Même vague migratoire que les R-L20 vers l’ouest |
SZ27 / CL94 |
Gallo-romain / lombard |
France, Italie du Nord |
Fusion romano-celte |
Contexte de Moselle sous influence romaine |
Ce que cela signifie pour moi
- Oui, ces
échantillons sont cohérents avec ma lignée R-L2 (et L20 probable).
- Ils
renforcent l’idée que mes ancêtres paternels faisaient partie des
populations celtes orientales, présentes dès l’âge du Bronze tardif
(~1000 av. J.-C.) dans la région alpine et rhénane, et pleinement
intégrées à la culture de La Tène.
- La présence
dans les sépultures aristocratiques ou élitaires (chars, torques,
armes, tombes mérovingiennes) indique que cette lignée pouvait appartenir
à des familles influentes localement (chefferies, notables, druides ?).
- On
retrouve ces profils dans la zone Médiomatrique, en Moselle, ce qui
confirme la cohérence de ma lignée génétique avec les peuples celtes de
Gaule Belgique.
Arbre génétique
R1b-M269 (Europe de l’Ouest, ~4500 av. J.-C.)
└── R1b-U152 (Proto-celtes d’Italie du Nord /
Hallstatt, ~2500 av. J.-C.)
└── R1b-L2
(~1200 av. J.-C., Alpes / Nord Italie / Est France)
└──
R1b-L20 (Présent en Lorraine, Suisse, Sud Allemagne)
└──
[Sous-clade à préciser] (ex : BY3939, Z49, etc.)(*)
└── Toi (lignée documentée à Metz depuis 1585)
(*) Le placement exact entre BY2823 ou
BY3592 reste à confirmer par test Big Y complet.
Arbre ADN Paternel Simplifié (R1b-L2)
R1b-M269 (~4500 av. J.-C., steppes pontiques)
│
└── R1b-U152 (~2500 av. J.-C., Europe centrale -
culture de Hallstatt)
│
└── R1b-L2
(~1200 av. J.-C., Alpes / Nord Italie / Est de la Gaule)
│
├──
R-Z49 (~1000 av. J.-C., Italie du Nord)
│ └── Branches nobles italiennes (ex :
Visconti, Saluces)
│
├──
R-CTS5689 (~800 av. J.-C., Est de la Gaule)
│ └── Tribu des Médiomatriques (Moselle),
nobles gallo-romains
│
├──
R-DF110 (~700 av. J.-C., Vosges / Alsace)
│ └── Lignées nobles rurales d’Alsace et de
Lorraine médiévale
│
├──
R-Z258 (~600 av. J.-C., Bourgogne / Suisse romande)
│ └── Anciennes élites rurales gallo-romaines
│
├──
R-FGC22501, R-DF103, R-BY2823…
│ └── Lignées germaniques et gallo-romaines
régionales
│
└──
R-L20 (probablement ta sous-clade)
└──
Présente chez les descendants des Médiomatriques
└── Lignée documentée en Moselle depuis 1585 (→ toi)
R1b-M269
└── R-U152
└── R-L2
└── R-L20
└── CTS9323
(*) └── BY3592
(France / Lorraine - Moselle) ?
└── Toi
(documenté à Metz depuis 1585)
(*) Le
placement exact entre BY2823 ou BY3592 reste à confirmer par test Big Y
complet.
Analyse
- Ma lignée
R1b-L2 > R-L20 appartient clairement au groupe des Celtes
alpins et des Gaulois de l’Est, particulièrement bien
représentés chez les Médiomatriques.
- Les
branches R-Z49 et R-Z258 ont été reliées à des familles
nobles ou patriciennes dans des contextes italiens et gallo-romains.
- Je
partage donc une origine génétique commune avec certaines lignées
nobles européennes.
Conclusion
Ma lignée R1b-L2
/ R-L20 semble :
- Originaire
de la région des Carpates et de la Plaine de Pannonie, entre
la Hongrie, la Slovaquie et la Bohême, durant l’âge du bronze (~1200–1000
av. J.-C.).
- Présente
dans des sites campaniformes du Chalcolithique (I7282, I7275) dès 3000
av. J.-C., suggérant une très longue implantation en Europe centrale.
- Associée
aux peuples celtiques orientaux, comme les Médiomatriques, les Boïens
ou les tribus du Danube durant La Tène.
Ces régions ne
sont pas seulement mes origines génétiques, mais aussi un foyer des cultures
fondatrices de l’Europe celto-laténienne, auquel mon ADN paternel est
profondément lié.
Lignée R-L20 et liens possibles
avec certaines familles nobles européennes
Bien que mon
haplogroupe Y-R1b-L2, et plus précisément sa sous-clade R-L20, n’ait pas été
directement associé à une maison noble nommée dans ma propre lignée
généalogique, certaines branches cousines de L2, issues de la même
souche proto-celtiques, sont représentées dans des familles historiques
reconnues, selon les bases publiques de FTDNA, YFull et Eupedia.
Famille ou lignée |
Sous-clade associée |
Région |
Remarque |
Famille Visconti (Milan) |
R-Z49 > Z142 |
Italie du Nord |
Branche cousine de R-L20, très présente dans le
patriciat lombard |
Maison de Saluces (Piémont) |
R-Z49 |
Italie du Nord |
Famille noble médiévale, probable lien via R-L2 |
Notables de Suisse romande |
R-L20 |
Suisse (Neuchâtel, Vaud) |
R-L20 bien représenté dans des lignées bourgeoises
anciennes |
Familles rurales nobles d’Alsace |
R-DF110 ou R-L20 |
Est de la France |
Lignées identifiées dans des projets FTDNA, parfois
en lien avec des familles de seigneurs mineurs |
Ces
correspondances indiquent que des rameaux de R-L2 ont pu participer à la
formation d’élites locales ou régionales, notamment en Europe celtique
romanisée, sans que cela implique nécessairement une filiation directe.
Remarque
importante : ces associations sont établies
sur des bases génétiques volontaires (projets ADN publics) et doivent être
considérées comme des corrélations génétiques, non des preuves
généalogiques strictes.
La branche italo-celtique S28/U152 et son expansion en
Europe
L’haplogroupe R1b-U152
(alias S28), auquel appartient la lignée R-L2 > R-L20, est fortement
associé aux Celtes alpins et aux Italiques protohistoriques. Il
émerge dans la région alpine vers 1300 à 1200 av. J.-C., en lien avec
les cultures des Champs d’urnes, puis de Hallstatt et enfin de La
Tène. Cette lignée se répand largement vers l'ouest (jusqu’à l’Atlantique),
le nord (Scandinavie), l’est (vallée du Danube) et le sud-est (Grèce, Anatolie,
voire Asie centrale).
Durant l’âge
du Fer, les Celtes hallstattiens associés à U152 fondent des sociétés
hiérarchisées, visibles notamment dans la culture de Villanova (Italie
du Nord), ancêtre probable de la civilisation étrusque. Cette culture montre
des parallèles forts avec les sites hallstattiens d’Europe centrale, incluant
l’usage de tombes élitaires et de symboles indo-européens (croix gammée, objets
de prestige).
Sur le plan
linguistique, les peuples U152 sont liés à la branche P-celtique
(gaulois, brittonique), ainsi qu’aux langues italiques. Ce groupe a
remplacé le son *kw indo-européen par *p, probablement sous l’influence
de langues afro-asiatiques parlées par les populations néolithiques déjà
installées en Europe (porteurs d’haplogroupes E1b1b, G2a, J, T).
La diffusion
de R1b-U152, et notamment de sa branche R-L2, épouse donc l’expansion des cultures
proto-celtiques et italico-celtiques en Europe centrale et occidentale. Son
implantation en Moselle, région des Médiomatriques, s’inscrit dans cette
continuité.